Author: | Jules Claretie, Enrique Atalaya | ISBN: | 1230002442921 |
Publisher: | Paris Lib. Henri Floury 1898 | Publication: | July 24, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jules Claretie, Enrique Atalaya |
ISBN: | 1230002442921 |
Publisher: | Paris Lib. Henri Floury 1898 |
Publication: | July 24, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
A MON AMI ANGELO MARIANI
INGÉNIEUX Don Quijote de la Manche gisait dit Cid Hamet en un chapitre récemment retrouvé par Don Pablo Bustamente, docteur à Salamanque, – tout de son long étendu, étourdi et brisé dans son armure bossuée, auprès de sa lance faussée, sur le terrain où, près de Barcelone, l’avait attaqué et déconfit le Chevalier de la Blanche Lune.
Le vainqueur s’éloignait, ayant fait jurer au noble Hidalgo que, durant une année, le grand don Quijote se retirerait en son village et ne toucherait plus à ces armes qui avaient été sa parure et sa joie. Et le fidèle Sancho, auprès de Rossinante qui broutait difficilement l’herbe rare et prenait les chardons pour du gramen, comme le bon chevalier prenait les maritornes pour de nobles dames, Sancho, désespéré, se demandait comment il remettrait le cavalier en selle et ramènerait son maître au pays.
Mais, par la vertu d’une liqueur conservée en sa gourde depuis les noces de Gamache, le fidèle écuyer eut bientôt, en versant son beaume entre les lèvres blêmes et sous les moustaches grises du chevalier, rendu la vigueur à ce grand corps maigre qui se redressa soudain. Et comme s’avançait, pour transporter le héros à la ville, une chaise à porteurs envoyée par le vice-roi :
– Non, dit l’ingénieux Chevalier, je me sens plus dispos que jamais, et si je n’avais fait serment de prendre retraite en mon village, je serais tout prêt à affron. ter sur l’heure tous les chevaliers de la chrétienté et à combattre les enchanteurs envoyés sur terre pour le désespoir des mortels.
Sur quoi, Don Quijote renvoya la chaise et les porteurs et se remit en selle en demandant à Sancho :
– Qu’est-ce donc que cette liqueur qui m’a rendu si vivement la sève et la force ? Je me sentais passer de vie à trépas il n’y a qu’un moment et voilà que je retrouve, avec l’espoir, toute la vigueur et toute la confiance de mes vingt ans !
A MON AMI ANGELO MARIANI
INGÉNIEUX Don Quijote de la Manche gisait dit Cid Hamet en un chapitre récemment retrouvé par Don Pablo Bustamente, docteur à Salamanque, – tout de son long étendu, étourdi et brisé dans son armure bossuée, auprès de sa lance faussée, sur le terrain où, près de Barcelone, l’avait attaqué et déconfit le Chevalier de la Blanche Lune.
Le vainqueur s’éloignait, ayant fait jurer au noble Hidalgo que, durant une année, le grand don Quijote se retirerait en son village et ne toucherait plus à ces armes qui avaient été sa parure et sa joie. Et le fidèle Sancho, auprès de Rossinante qui broutait difficilement l’herbe rare et prenait les chardons pour du gramen, comme le bon chevalier prenait les maritornes pour de nobles dames, Sancho, désespéré, se demandait comment il remettrait le cavalier en selle et ramènerait son maître au pays.
Mais, par la vertu d’une liqueur conservée en sa gourde depuis les noces de Gamache, le fidèle écuyer eut bientôt, en versant son beaume entre les lèvres blêmes et sous les moustaches grises du chevalier, rendu la vigueur à ce grand corps maigre qui se redressa soudain. Et comme s’avançait, pour transporter le héros à la ville, une chaise à porteurs envoyée par le vice-roi :
– Non, dit l’ingénieux Chevalier, je me sens plus dispos que jamais, et si je n’avais fait serment de prendre retraite en mon village, je serais tout prêt à affron. ter sur l’heure tous les chevaliers de la chrétienté et à combattre les enchanteurs envoyés sur terre pour le désespoir des mortels.
Sur quoi, Don Quijote renvoya la chaise et les porteurs et se remit en selle en demandant à Sancho :
– Qu’est-ce donc que cette liqueur qui m’a rendu si vivement la sève et la force ? Je me sentais passer de vie à trépas il n’y a qu’un moment et voilà que je retrouve, avec l’espoir, toute la vigueur et toute la confiance de mes vingt ans !