Author: | Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine | ISBN: | 1230000925129 |
Publisher: | KKS | Publication: | February 4, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine |
ISBN: | 1230000925129 |
Publisher: | KKS |
Publication: | February 4, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Compagnons,
Depuis la grande Révolution de 1789-1793, aucun des événements qui lui ont succédé, en Europe, n’a eu l’importance et la grandeur de ceux qui se déroulent à nos yeux, et dont Paris est aujourd’hui le théâtre.
Deux faits historiques, deux révolutions mémorables avaient constitué ce que nous appelons le monde moderne, le monde de la civilisation bourgeoise. L’une, connue sous le nom de Réformation, au commencement du seizième siècle, avait brisé la clef de voûte de l’édifice féodal, la toute-puissance de l’Église ; en détruisant cette puissance, elle prépara la ruine du pouvoir indépendant et quasi-absolu des seigneurs féodaux, qui, bénis et protégés par l’Église, comme les rois et souvent même contre les rois, faisaient procéder leurs droits directement de la grâce divine ; et par là même elle donna un essor nouveau à l’émancipation de la classe bourgeoise, lentement préparée, à son tour, pendant les deux siècles qui avaient précédé cette révolution religieuse, par le développement successif des libertés communales, et par celui du commerce et de l’industrie qui en avait été en même temps la condition et la conséquence nécessaire.
Compagnons,
Depuis la grande Révolution de 1789-1793, aucun des événements qui lui ont succédé, en Europe, n’a eu l’importance et la grandeur de ceux qui se déroulent à nos yeux, et dont Paris est aujourd’hui le théâtre.
Deux faits historiques, deux révolutions mémorables avaient constitué ce que nous appelons le monde moderne, le monde de la civilisation bourgeoise. L’une, connue sous le nom de Réformation, au commencement du seizième siècle, avait brisé la clef de voûte de l’édifice féodal, la toute-puissance de l’Église ; en détruisant cette puissance, elle prépara la ruine du pouvoir indépendant et quasi-absolu des seigneurs féodaux, qui, bénis et protégés par l’Église, comme les rois et souvent même contre les rois, faisaient procéder leurs droits directement de la grâce divine ; et par là même elle donna un essor nouveau à l’émancipation de la classe bourgeoise, lentement préparée, à son tour, pendant les deux siècles qui avaient précédé cette révolution religieuse, par le développement successif des libertés communales, et par celui du commerce et de l’industrie qui en avait été en même temps la condition et la conséquence nécessaire.