Author: | Henri Grégoire | ISBN: | 1230001279887 |
Publisher: | Eric HELAN | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Henri Grégoire |
ISBN: | 1230001279887 |
Publisher: | Eric HELAN |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
« Je soussigné Henri Grégoire, ancien évêque de Blois et sénateur ; incertain de l’heure à laquelle il plaira à Dieu de m’appeler à lui, après m’être prosterné en sa présence pour invoquer ses grâces et le prier de me diriger en tout, j’ai cru devoir par ce testament manifester mes sentimens sur divers objets et régler mes affaires temporelles.
« Je remercie Dieu de tous les bienfaits dont il m’a comblé, et spécialement de celui d’avoir été élevé par des parens vertueux et chrétiens. L’espérance de les revoir dans l’éternité adoucit pour moi la peine d’être séparé d’eux.
« Je crois tout ce que l’Église croit et enseigne, je condamne tout ce qu’elle condamne ; elle est la colonne de la vérité, et je lui fus toujours tendrement attaché ainsi qu’au chef de l’Église, successeur de saint Pierre : mais je ne confonds pas les droits légitimes du premier des pontifes avec les prétentions ambitieuses de la cour de Rome, prétentions qui sont une pierre d’achoppement pour les mauvais chrétiens, les incrédules et les sectes séparées de l’Église.
« Les divisions qui ont depuis quatorze ans affligé l’Église gallicane ont aussi contristé mon cœur : j’ai lâché de rendre service à mes frères dissidens ; je leur ouvris toujours les bras de la charité ; mais je gémis de voir que la plupart d’entre eux, surtout parmi les nouveaux évêques, tourmentent ce clergé constitutionnel, toujours attaché à la patrie, et sans les efforts duquel la religion eût été peut-être exilée de la France ; je gémis également de voir fouler aux pieds les libertés gallicanes, dépôt sacré que nous avons reçu de nos pères dans la foi, et qui sont le droit commun de toute l’antiquité chrétienne.
« Tout évêque a droit d’avoir chez soi une chapelle ; depuis le concordat la mienne est le lieu où presque toujours j’ai rempli mes devoirs religieux, et non à Saint-Sulpice ma paroisse. En voici les raisons. Les évêques démissionnaires, soit constitutionnels soit dissidens, d’après une circulaire du ministre des cultes, ne sont point admis dans les églises sous le costume qui leur est propre ; j’ai cru, non pas par aucun sentiment d’orgueil, mais par respect pour l’épiscopat, qu’il valait mieux ne pas fréquenter habituellement les églises, que d’y être en quelque sorte confondu avec les laïcs ; d’ailleurs j’avais lieu de douter si les dispositions du clergé de Saint-Sulpice étaient pacifiques, et si dans ma personne l’épiscopat n’y serait pas exposé à des outrages...
« Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit.
« Je soussigné Henri Grégoire, ancien évêque de Blois et sénateur ; incertain de l’heure à laquelle il plaira à Dieu de m’appeler à lui, après m’être prosterné en sa présence pour invoquer ses grâces et le prier de me diriger en tout, j’ai cru devoir par ce testament manifester mes sentimens sur divers objets et régler mes affaires temporelles.
« Je remercie Dieu de tous les bienfaits dont il m’a comblé, et spécialement de celui d’avoir été élevé par des parens vertueux et chrétiens. L’espérance de les revoir dans l’éternité adoucit pour moi la peine d’être séparé d’eux.
« Je crois tout ce que l’Église croit et enseigne, je condamne tout ce qu’elle condamne ; elle est la colonne de la vérité, et je lui fus toujours tendrement attaché ainsi qu’au chef de l’Église, successeur de saint Pierre : mais je ne confonds pas les droits légitimes du premier des pontifes avec les prétentions ambitieuses de la cour de Rome, prétentions qui sont une pierre d’achoppement pour les mauvais chrétiens, les incrédules et les sectes séparées de l’Église.
« Les divisions qui ont depuis quatorze ans affligé l’Église gallicane ont aussi contristé mon cœur : j’ai lâché de rendre service à mes frères dissidens ; je leur ouvris toujours les bras de la charité ; mais je gémis de voir que la plupart d’entre eux, surtout parmi les nouveaux évêques, tourmentent ce clergé constitutionnel, toujours attaché à la patrie, et sans les efforts duquel la religion eût été peut-être exilée de la France ; je gémis également de voir fouler aux pieds les libertés gallicanes, dépôt sacré que nous avons reçu de nos pères dans la foi, et qui sont le droit commun de toute l’antiquité chrétienne.
« Tout évêque a droit d’avoir chez soi une chapelle ; depuis le concordat la mienne est le lieu où presque toujours j’ai rempli mes devoirs religieux, et non à Saint-Sulpice ma paroisse. En voici les raisons. Les évêques démissionnaires, soit constitutionnels soit dissidens, d’après une circulaire du ministre des cultes, ne sont point admis dans les églises sous le costume qui leur est propre ; j’ai cru, non pas par aucun sentiment d’orgueil, mais par respect pour l’épiscopat, qu’il valait mieux ne pas fréquenter habituellement les églises, que d’y être en quelque sorte confondu avec les laïcs ; d’ailleurs j’avais lieu de douter si les dispositions du clergé de Saint-Sulpice étaient pacifiques, et si dans ma personne l’épiscopat n’y serait pas exposé à des outrages...