Author: | Paul Lorain | ISBN: | 1230001040258 |
Publisher: | E H | Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Paul Lorain |
ISBN: | 1230001040258 |
Publisher: | E H |
Publication: | March 12, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
Rien ne donne une plus juste idée du mépris qu’on fait généralement en France de l’instruction primaire que le petit nombre de bâtiments spéciaux affectés à cet emploi. Des Pyrénées aux Ardennes, du Calvados aux montagnes de l’Isère, sans en excepter même la banlieue de la capitale, les inspecteurs n’ont poussé qu’un cri de détresse ; et, si les récits de quelques-uns d’entre eux n’étaient capables d’émouvoir jusqu’aux larmes, en songeant à ces pauvres enfants qu’on entasse dans des foyers d’infection et d’épidémie, qui pourrait garder son sérieux à la lecture de ces combinaisons comiques, de ces réunions contre nature, inventées par la plus extrême misère ou par le plus sordide intérêt pour reléguer l’instruction primaire dans un repaire qui ne coûte rien à personne ?
Heureuses les communes où les conseils municipaux, en accordant une salle à l’instituteur, n’en exigent d’autres redevances que de la céder le jour d’assemblée (1), ou bien encore d’y laisser le percepteur tenir son bureau et régler ses comptes (2) ! Il en est d’autres où le local de la classe peut voir, dans la même journée, l’instituteur du matin, monter une faction citoyenne pendant la nuit, après avoir présidé le soir, comme ménétrier, à la danse joyeuse du village (3) : car la classe a le triple privilège d’être à la fois l’école, le corps-de-garde et la salle de danse...
Rien ne donne une plus juste idée du mépris qu’on fait généralement en France de l’instruction primaire que le petit nombre de bâtiments spéciaux affectés à cet emploi. Des Pyrénées aux Ardennes, du Calvados aux montagnes de l’Isère, sans en excepter même la banlieue de la capitale, les inspecteurs n’ont poussé qu’un cri de détresse ; et, si les récits de quelques-uns d’entre eux n’étaient capables d’émouvoir jusqu’aux larmes, en songeant à ces pauvres enfants qu’on entasse dans des foyers d’infection et d’épidémie, qui pourrait garder son sérieux à la lecture de ces combinaisons comiques, de ces réunions contre nature, inventées par la plus extrême misère ou par le plus sordide intérêt pour reléguer l’instruction primaire dans un repaire qui ne coûte rien à personne ?
Heureuses les communes où les conseils municipaux, en accordant une salle à l’instituteur, n’en exigent d’autres redevances que de la céder le jour d’assemblée (1), ou bien encore d’y laisser le percepteur tenir son bureau et régler ses comptes (2) ! Il en est d’autres où le local de la classe peut voir, dans la même journée, l’instituteur du matin, monter une faction citoyenne pendant la nuit, après avoir présidé le soir, comme ménétrier, à la danse joyeuse du village (3) : car la classe a le triple privilège d’être à la fois l’école, le corps-de-garde et la salle de danse...