Author: | Olympe de Gouges | ISBN: | 1230001379792 |
Publisher: | MC | Publication: | October 10, 2016 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Olympe de Gouges |
ISBN: | 1230001379792 |
Publisher: | MC |
Publication: | October 10, 2016 |
Imprint: | |
Language: | French |
MESSIEURS
Il me ſemble que ſur l’affaire importante qui agite la France, & qui intereſſe l’Europe, un objet inſéparable du parti ſage que vous voulez embraſſer, ne s’eſt pas préſenté à vos regards.
Je ne ſuis pas M. Briſſot de Varville, je ne ſuis qu’une ſimple Citoyenne, ſans conſéquence, mais Patriote irréprochable.
Il eſt très-important, ſi vous voulez rendre au Roi la confiance d’une grande Nation, que ce Monarque reconnoiſſe d’où part le vice qui a gâté, ſon cœur & ſon eſprit ; je ne puis vous diſſimuler mon opinion ; je l’avouerai encore, dût-elle être improuvée des trois Partis oppoſés ; j’ai pour moi la raiſon, les intérêts de ma Patrie menacée, & je la défendrai hautement aux yeux de tous ; je ſuis Royaliſte, oui, Meſſieurs, mais Royaliſte Patriote, Royaliſte Conſtitutionnelle, & lorſque j’ai preſſenti le danger du Roi, au milieu de ces trois Partis, lorſque dans une Séance Royale je le fais démettre de ſa Couronne, les deux factions alors s’élevèrent contre moi, contre mes écrits, ils crièrent à l’extravagance, à la folie, à l’audace : que j’avoîs d’eſprit & de prévoyance ! Alors, Meſſieurs, vous n’aviez pas décrété, ni pu prévoir quel ſeroit le Régent que vous pourriez nommer à l’héritier préſomptif, alors la Nation dans ſa ſageſſe auroit fait un choix digne d’elle. Le Roi abandonnant alors les rênes de l’État, ſe mettoit à couvert des ſéductions, confondoit les ennemis de la Patrie, & s’élevoit au-deſſus du Trône, & la Nation, pénétrée de cette démarche, auroit donné au Monarque le pouvoir indiſpenſable qui convient au Roi des François.
MESSIEURS
Il me ſemble que ſur l’affaire importante qui agite la France, & qui intereſſe l’Europe, un objet inſéparable du parti ſage que vous voulez embraſſer, ne s’eſt pas préſenté à vos regards.
Je ne ſuis pas M. Briſſot de Varville, je ne ſuis qu’une ſimple Citoyenne, ſans conſéquence, mais Patriote irréprochable.
Il eſt très-important, ſi vous voulez rendre au Roi la confiance d’une grande Nation, que ce Monarque reconnoiſſe d’où part le vice qui a gâté, ſon cœur & ſon eſprit ; je ne puis vous diſſimuler mon opinion ; je l’avouerai encore, dût-elle être improuvée des trois Partis oppoſés ; j’ai pour moi la raiſon, les intérêts de ma Patrie menacée, & je la défendrai hautement aux yeux de tous ; je ſuis Royaliſte, oui, Meſſieurs, mais Royaliſte Patriote, Royaliſte Conſtitutionnelle, & lorſque j’ai preſſenti le danger du Roi, au milieu de ces trois Partis, lorſque dans une Séance Royale je le fais démettre de ſa Couronne, les deux factions alors s’élevèrent contre moi, contre mes écrits, ils crièrent à l’extravagance, à la folie, à l’audace : que j’avoîs d’eſprit & de prévoyance ! Alors, Meſſieurs, vous n’aviez pas décrété, ni pu prévoir quel ſeroit le Régent que vous pourriez nommer à l’héritier préſomptif, alors la Nation dans ſa ſageſſe auroit fait un choix digne d’elle. Le Roi abandonnant alors les rênes de l’État, ſe mettoit à couvert des ſéductions, confondoit les ennemis de la Patrie, & s’élevoit au-deſſus du Trône, & la Nation, pénétrée de cette démarche, auroit donné au Monarque le pouvoir indiſpenſable qui convient au Roi des François.