Depuis quinze ans, Aude Siméon fréquente la prison. Elle enseigne le français. Aux taulards.
Des criminels violents, des terroristes, un prisonnier fameux – Carlos – nouent une relation privilégiée avec leur professeur, dévoilent une part d’humanité. Alors, avec l’enseignante, on découvre la prison, un mélange de banalité et de gravité.
Dans cette deuxième édition, l’auteur aborde les questions éthiques et sociétales propres à la prison : comment aider le délinquant à se reconstruire à l’intérieur des murs pour éviter la récidive et favoriser sa réinsertion ?
L’idéal humaniste qui considérait l’homme dans toutes ses dimensions, corps, esprit mais aussi cœur et âme, ne peut-il nous y aider ? Enseigner pour instruire simplement ou humaniser en profondeur ?
Un témoignage fort sur une question encore largement débattue en France : quel rôle les prisons ont-elles à jouer dans la réinsertion des détenus ?
EXTRAIT
Quand le prisonnier recouvre enfin la liberté, il ne recouvre pas pour autant son innocence. L’essentiel se joue dans la conscience. Stigmatisée, quel temps lui faudra-t-il pour cicatriser ? Si la victime reste marquée à jamais, son bourreau ne pourra jamais non plus réparer son mal. La résilience est-elle possible ?
Le détenu purge sa « peine » : le premier sens du mot veut dire « sanction », le second renvoie à la souffrance morale. Cette peine, niée par le fanfaron, car la vantardise reste le lot d’un grand nombre, ne saurait être négligée par le système pénitentiaire : oui, le criminel a une dette envers sa victime ; oui, il peut être dangereux pour la société ; mais si on ne l’aide pas à comprendre « l’intérêt » de sa peine, pas seulement pour la société mais aussi pour lui-même, non seulement on le condamne définitivement, mais encore on remet à plus tard l’inévitable, la sortie d’un être désocialisé et effectivement susceptible de représenter une menace. Jusqu’où la prison aura-t-elle rempli sa mission ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Aude Siméon-Merle des Isles, professeur agrégée de Lettres, a enseigné pendant 25 ans au Lycée international de Saint Germain-en-Laye. Travailler à l’humanisation des lieux d’exclusion et défendre une éducation tenant compte de toutes les dimensions de la personne restent son objectif.
Depuis quinze ans, Aude Siméon fréquente la prison. Elle enseigne le français. Aux taulards.
Des criminels violents, des terroristes, un prisonnier fameux – Carlos – nouent une relation privilégiée avec leur professeur, dévoilent une part d’humanité. Alors, avec l’enseignante, on découvre la prison, un mélange de banalité et de gravité.
Dans cette deuxième édition, l’auteur aborde les questions éthiques et sociétales propres à la prison : comment aider le délinquant à se reconstruire à l’intérieur des murs pour éviter la récidive et favoriser sa réinsertion ?
L’idéal humaniste qui considérait l’homme dans toutes ses dimensions, corps, esprit mais aussi cœur et âme, ne peut-il nous y aider ? Enseigner pour instruire simplement ou humaniser en profondeur ?
Un témoignage fort sur une question encore largement débattue en France : quel rôle les prisons ont-elles à jouer dans la réinsertion des détenus ?
EXTRAIT
Quand le prisonnier recouvre enfin la liberté, il ne recouvre pas pour autant son innocence. L’essentiel se joue dans la conscience. Stigmatisée, quel temps lui faudra-t-il pour cicatriser ? Si la victime reste marquée à jamais, son bourreau ne pourra jamais non plus réparer son mal. La résilience est-elle possible ?
Le détenu purge sa « peine » : le premier sens du mot veut dire « sanction », le second renvoie à la souffrance morale. Cette peine, niée par le fanfaron, car la vantardise reste le lot d’un grand nombre, ne saurait être négligée par le système pénitentiaire : oui, le criminel a une dette envers sa victime ; oui, il peut être dangereux pour la société ; mais si on ne l’aide pas à comprendre « l’intérêt » de sa peine, pas seulement pour la société mais aussi pour lui-même, non seulement on le condamne définitivement, mais encore on remet à plus tard l’inévitable, la sortie d’un être désocialisé et effectivement susceptible de représenter une menace. Jusqu’où la prison aura-t-elle rempli sa mission ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Aude Siméon-Merle des Isles, professeur agrégée de Lettres, a enseigné pendant 25 ans au Lycée international de Saint Germain-en-Laye. Travailler à l’humanisation des lieux d’exclusion et défendre une éducation tenant compte de toutes les dimensions de la personne restent son objectif.