Author: | Sully Prudhomme | ISBN: | 1230000222086 |
Publisher: | Sully Prudhomme | Publication: | March 1, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Sully Prudhomme |
ISBN: | 1230000222086 |
Publisher: | Sully Prudhomme |
Publication: | March 1, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Les Écuries d’Augias
Augias, roi d'Élis, avait trois mille boeufs.
Plein d'aise en les voyant, il chérissait en eux
Le bien qu'avaient accru ses longs jours économes.
Mais le Destin jaloux en veut au bien des hommes:
Les murs où s'abritait le mugissant bétail,
Désertés, n'étaient plus qu'un vaste épouvantail,
Car des ruisseaux vaseux de la vieille écurie
Surgissait une blême et terrible Furie,
La peste! Et la campagne était lugubre à voir:
Plus de sillons, partout le gazon sec et noir
Sous un rayonnement qui semblait immobile.
Les pâtres ayant fui vers l'ombre de la ville,
On voyait çà et là des boeufs maigres errer.
Seul au ciel, Apollon, glorieux d'éclairer,
Mais irrité souvent des choses qu'il éclaire,
Dardait de longs traits d'or tout brûlants de colère.
Le roi, dans son palais enfermé tout le jour,
Laissait gronder le peuple et s'étourdir la cour,
Et, pendant que ses fils, beaux, et fiers de leur âge,
Présomptueux, traitant la mort avec outrage,
Se gorgeaient à grand bruit de viande et de boisson
Et dévoraient d'un coup la dernière moisson,
Inutile témoin du mal qui l'environne,
Il pesait tristement ses trésors, la couronne
Qui ne conserve pas ce qu'un fléau détruit,
Et l'or qui n'est plus rien quand la terre est sans fruit.
EXTRAIT:
Les Écuries d’Augias
Augias, roi d'Élis, avait trois mille boeufs.
Plein d'aise en les voyant, il chérissait en eux
Le bien qu'avaient accru ses longs jours économes.
Mais le Destin jaloux en veut au bien des hommes:
Les murs où s'abritait le mugissant bétail,
Désertés, n'étaient plus qu'un vaste épouvantail,
Car des ruisseaux vaseux de la vieille écurie
Surgissait une blême et terrible Furie,
La peste! Et la campagne était lugubre à voir:
Plus de sillons, partout le gazon sec et noir
Sous un rayonnement qui semblait immobile.
Les pâtres ayant fui vers l'ombre de la ville,
On voyait çà et là des boeufs maigres errer.
Seul au ciel, Apollon, glorieux d'éclairer,
Mais irrité souvent des choses qu'il éclaire,
Dardait de longs traits d'or tout brûlants de colère.
Le roi, dans son palais enfermé tout le jour,
Laissait gronder le peuple et s'étourdir la cour,
Et, pendant que ses fils, beaux, et fiers de leur âge,
Présomptueux, traitant la mort avec outrage,
Se gorgeaient à grand bruit de viande et de boisson
Et dévoraient d'un coup la dernière moisson,
Inutile témoin du mal qui l'environne,
Il pesait tristement ses trésors, la couronne
Qui ne conserve pas ce qu'un fléau détruit,
Et l'or qui n'est plus rien quand la terre est sans fruit.