Picounoc le maudit, Tome 1

Fiction & Literature, Literary Theory & Criticism, Canadian
Cover of the book Picounoc le maudit, Tome 1 by Léon Pamphile LeMay, CP
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Léon Pamphile LeMay ISBN: 1230000763325
Publisher: CP Publication: November 6, 2015
Imprint: Language: French
Author: Léon Pamphile LeMay
ISBN: 1230000763325
Publisher: CP
Publication: November 6, 2015
Imprint:
Language: French

On était à la fin de septembre 1850, et les récoltes, commencées depuis longtemps, puis interrompues par les pluies, venaient d’être reprises partout, grâce au retour d’un radieux soleil. Dans quelques endroits bas le grain avait germé, mais, en général, le dommage n’était pas grand. Joseph Letellier, ou Djos, comme nous l’appellerons encore assez souvent, n’avait pas murmuré contre la pluie — car il n’y a que les mauvais chrétiens qui s’impatientent ou s’irritent lorsque tout ne va pas à leur gré. Il n’avait pas, non plus, perdu son temps à dormir, dans son grenier, comme font plusieurs, mais, laborieux et vigilant, il avait commencé des voitures de travail, affilé des chevilles pour les clôtures, réparé les meubles éclopés, et fait cent autres ouvrages que les habitants de bonne conduite et adroits ne négligent pas de faire, lorsqu’ils ne peuvent aller au champ. Quand vint le beau temps avec le soleil, il partit, la faucille sur l’épaule, pour aller couper. La jeune femme ne le suivit pas à la moisson, car ses devoirs de mère la retenaient au logis. Un chérubin d’un mois environ, reposait, rose et frais, dans le berceau neuf. Et la mère dévouée ne laissait pas de loin le petit amour. La journée finie, Djos revint vers sa femme et son enfant, le cœur débordant d’ivresse ; car, outre la satisfaction du devoir accompli, il ressentait toutes les délices d’une passion profonde, que la vertu protégeait comme d’une égide. Le soir où commence ce récit, il trouva, fumant sa pipe sur le seuil de la porte, son ami l’ex-élève.

— Viens-tu m’aider à engerber ? dit-il, en lui tendant la main.

— Je viens fumer une pipe avec toi, avant de monter dans les chantiers.

— Pars-tu encore ?

— Eo ad… forestam… Je m’en vais dans les bois.

— Tu devais n’y plus retourner ?

— J’ai changé d’idée… changeavi…

— Entrons, nous causerons de cela en mangeant la soupe.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

On était à la fin de septembre 1850, et les récoltes, commencées depuis longtemps, puis interrompues par les pluies, venaient d’être reprises partout, grâce au retour d’un radieux soleil. Dans quelques endroits bas le grain avait germé, mais, en général, le dommage n’était pas grand. Joseph Letellier, ou Djos, comme nous l’appellerons encore assez souvent, n’avait pas murmuré contre la pluie — car il n’y a que les mauvais chrétiens qui s’impatientent ou s’irritent lorsque tout ne va pas à leur gré. Il n’avait pas, non plus, perdu son temps à dormir, dans son grenier, comme font plusieurs, mais, laborieux et vigilant, il avait commencé des voitures de travail, affilé des chevilles pour les clôtures, réparé les meubles éclopés, et fait cent autres ouvrages que les habitants de bonne conduite et adroits ne négligent pas de faire, lorsqu’ils ne peuvent aller au champ. Quand vint le beau temps avec le soleil, il partit, la faucille sur l’épaule, pour aller couper. La jeune femme ne le suivit pas à la moisson, car ses devoirs de mère la retenaient au logis. Un chérubin d’un mois environ, reposait, rose et frais, dans le berceau neuf. Et la mère dévouée ne laissait pas de loin le petit amour. La journée finie, Djos revint vers sa femme et son enfant, le cœur débordant d’ivresse ; car, outre la satisfaction du devoir accompli, il ressentait toutes les délices d’une passion profonde, que la vertu protégeait comme d’une égide. Le soir où commence ce récit, il trouva, fumant sa pipe sur le seuil de la porte, son ami l’ex-élève.

— Viens-tu m’aider à engerber ? dit-il, en lui tendant la main.

— Je viens fumer une pipe avec toi, avant de monter dans les chantiers.

— Pars-tu encore ?

— Eo ad… forestam… Je m’en vais dans les bois.

— Tu devais n’y plus retourner ?

— J’ai changé d’idée… changeavi…

— Entrons, nous causerons de cela en mangeant la soupe.

More books from CP

Cover of the book Les Malheurs de Sophie by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Les Actes des Apôtres by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Les Charniers by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book The Country of the Knife by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Dominique by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Olivia in India by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Les Histoires de Jean-Marie Cabidoulin by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Faking It by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book La Petite Dorrit by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book La Fin de notre ère à propos de la révolution en Russie by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Worthy of Love by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book The Moon Witch by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Voluptés bizarres by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Lucky Charm by Léon Pamphile LeMay
Cover of the book Les Mystères de Londres by Léon Pamphile LeMay
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy