Author: | Arthur Conan Doyle | ISBN: | 1230000218820 |
Publisher: | Arthur Conan Doyle | Publication: | February 15, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Arthur Conan Doyle |
ISBN: | 1230000218820 |
Publisher: | Arthur Conan Doyle |
Publication: | February 15, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
NOTRE DAME DE LA MORT
Chapitre I
Mon existence a été accidentée et la destinée y a fait entrer maintes aventures peu ordinaires. Mais parmi ces incidents, il en est un d’une étrangeté telle que, quand je passe en revue ma vie, tous les autres deviennent insignifiants.
Celui-là surgit au-dessus des brouillards d’autrefois avec un aspect sonore et fantastique, en jetant son ombre sur les années dépourvues d’événements qui le précédèrent et le suivirent.
Cette histoire-là, je ne l’ai pas souvent racontée.
Bien petit est le nombre de ceux qui l’ont entendue de ma propre bouche et c’étaient des gens qui me connaissaient bien.
De temps à autre ils m’ont demandé de faire ce récit devant une réunion d’amis, mais je m’y suis constamment refusé, car je n’ambitionne pas le moine du monde la réputation d’un Munchausen amateur.
Pourtant, j’ai déféré jusqu’à un certain point à leur désir en mettant par écrit cet exposé des faits qui se rattachent à ma visite à Dunkelthwaite.
Voici la première lettre que m’écrivit John Thurston.
Elle est datée d’avril 1862.
Je la prends dans mon bureau et la copie textuellement:
«Mon cher Lawrence.
«Si vous saviez à quel point je suis dans la solitude et l’ennui, je suis certain que vous auriez pitié de moi et que vous viendrez partager mon isolement.
«Souvent vous avez vaguement promis de visiter Dunkelthwaite et de venir jeter un coup d’oeil sur les landes du Yorkshire. Quel moment serait plus favorable qu’aujourd’hui pour votre voyage ?
«Certes, je sais que vous êtes accablé de besogne, mais comme en ce moment vous n’avez pas de cours à suivre, vous seriez tout aussi à votre aise pour étudier que vous l’êtes dans Bakerstreet.
«Emballez donc vos livres comme un bon garçon que vous êtes et arrivez.
«Nous avons une chambrette bien confortable pourvue d’un bureau et d’un fauteuil qui sont juste ce qu’il vous faut pour travailler.
«Faites-moi savoir quand nous pourrons vous attendre.
«En vous disant que je suis seul, je n’entends point dire par là qu’il n’y ait personne chez moi. Au contraire, nous formons une maisonnée assez nombreuse.
«Tout d’abord, naturellement, comptons mon pauvre oncle Jérémie, bavard et maniaque, qui va et vient en chaussons de lisière, et compose, selon son habitude, de mauvais vers à n’en plus finir.
EXTRAIT:
NOTRE DAME DE LA MORT
Chapitre I
Mon existence a été accidentée et la destinée y a fait entrer maintes aventures peu ordinaires. Mais parmi ces incidents, il en est un d’une étrangeté telle que, quand je passe en revue ma vie, tous les autres deviennent insignifiants.
Celui-là surgit au-dessus des brouillards d’autrefois avec un aspect sonore et fantastique, en jetant son ombre sur les années dépourvues d’événements qui le précédèrent et le suivirent.
Cette histoire-là, je ne l’ai pas souvent racontée.
Bien petit est le nombre de ceux qui l’ont entendue de ma propre bouche et c’étaient des gens qui me connaissaient bien.
De temps à autre ils m’ont demandé de faire ce récit devant une réunion d’amis, mais je m’y suis constamment refusé, car je n’ambitionne pas le moine du monde la réputation d’un Munchausen amateur.
Pourtant, j’ai déféré jusqu’à un certain point à leur désir en mettant par écrit cet exposé des faits qui se rattachent à ma visite à Dunkelthwaite.
Voici la première lettre que m’écrivit John Thurston.
Elle est datée d’avril 1862.
Je la prends dans mon bureau et la copie textuellement:
«Mon cher Lawrence.
«Si vous saviez à quel point je suis dans la solitude et l’ennui, je suis certain que vous auriez pitié de moi et que vous viendrez partager mon isolement.
«Souvent vous avez vaguement promis de visiter Dunkelthwaite et de venir jeter un coup d’oeil sur les landes du Yorkshire. Quel moment serait plus favorable qu’aujourd’hui pour votre voyage ?
«Certes, je sais que vous êtes accablé de besogne, mais comme en ce moment vous n’avez pas de cours à suivre, vous seriez tout aussi à votre aise pour étudier que vous l’êtes dans Bakerstreet.
«Emballez donc vos livres comme un bon garçon que vous êtes et arrivez.
«Nous avons une chambrette bien confortable pourvue d’un bureau et d’un fauteuil qui sont juste ce qu’il vous faut pour travailler.
«Faites-moi savoir quand nous pourrons vous attendre.
«En vous disant que je suis seul, je n’entends point dire par là qu’il n’y ait personne chez moi. Au contraire, nous formons une maisonnée assez nombreuse.
«Tout d’abord, naturellement, comptons mon pauvre oncle Jérémie, bavard et maniaque, qui va et vient en chaussons de lisière, et compose, selon son habitude, de mauvais vers à n’en plus finir.