Author: | Jacques BAINVILLE | ISBN: | 1230000703765 |
Publisher: | NA | Publication: | October 5, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jacques BAINVILLE |
ISBN: | 1230000703765 |
Publisher: | NA |
Publication: | October 5, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Le Napoléon de Jacques Bainville fut publié chez Arthème Fayard en 1931.
Né à Vincennes en 1879, Bainville grandit dans une famille de la moyenne bourgeoisie républicaine. A 18 ans, il voyage longuement en Allemagne et en Autriche, pays dont il aime la langue et la culture. En 1900, à 20 ans, il publie un Louis II de Bavière. La même année, alors qu'il est déjà devenu monarchiste, il rencontre Charles Maurras, écrivain royaliste de dix ans son aîné. Interrompant ses études pour le journalisme, Bainville rejoint l'Action française, mais il y conserve sa personnalité. Convaincu, par exemple, de l'innocence de Dreyfus, il fuit tout antisémitisme - mais en restant antidreyfusard sur le plan politique. En 1908, quand L'Action française devient un quotidien, Maurras confie la rubrique de politique étrangère du journal à Bainville. Celui-ci, servi par un style incisif et dépouillé, d'une extraordinaire efficacité, entame une carrière d'analyste des relations internationales dont l'aura s'étendra très au-delà des milieux royalistes. C'est ainsi qu'en 1916 (engagé au début de la guerre, Bainville a été réformé), la République lui confie une mission d'information officieuse en Russie.
En 1920, il publie Les Conséquences politiques de la paix, réponse au britannique Keynes qui attendait de la reprise des relations économiques avec l'Allemagne une normalisation des rapports européens. Bainville, disséquant le traité de Versailles, esquisse au contraire le scénario qui se déroulera quinze ans plus tard : réarmement allemand, annexion de l'Autriche, crise des Sudètes, pacte germano-soviétique, invasion de la Pologne. Dans ce livre visionnaire, l'auteur prévoit même, avec une plus grande longueur d'avance, l'éclatement de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie!
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Extrait:
Le boursier du roi
LORSQU'EN 1768 Louis XV eut réuni la Corse au royaume, comment se fût-il douté que le fondateur d'une quatrième dynastie naîtrait, l'année suivante, dans sa nouvelle acquisition ? Mais si l'annexion n'avait pas eu lieu ? Nombreux, en France, étaient ceux qui n'en voulaient pas, l'estimant inutile et encombrante. Que leur avis prévalût, et l'île tombait aux mains des Anglais. Ou bien encore, on aurait vu, avec Paoli, une Corse indépendante. Et quel eût été le sort de Napoléon ?
Une vie obscure, au milieu des rivalités de clans, avec quelques oliviers, quelques pieds de vigne pour tout bien. Peut être des fonctions médiocres et honorables, à l'exemple du grand-père Ramolino, inspecteur des ponts et chaussées pour le compte de la République génoise. Les Anglais ? Il n'est même pas sûr qu'ils eussent donné un uniforme au jeune indigène. Quant à mettre son épée au service d'un pays étranger, encore lui eût il fallu une éducation militaire. Où Napoléon l'aurait il reçue ? Sans la France, son génie ne se fût pas révélé. L'annexion a été son premier bonheur, car la Corse se trouvait unie à une nation assez libérale, confiante et généreuse pour ouvrir ses meilleures écoles à des Français tout nouveaux. Et puis, ce pays serait bouleversé à la date où le jeune Ajaccien aurait vingt ans. Et ce vaste désordre ouvrirait des chances de fortunes inouïes aux individus bien doués.
Le Napoléon de Jacques Bainville fut publié chez Arthème Fayard en 1931.
Né à Vincennes en 1879, Bainville grandit dans une famille de la moyenne bourgeoisie républicaine. A 18 ans, il voyage longuement en Allemagne et en Autriche, pays dont il aime la langue et la culture. En 1900, à 20 ans, il publie un Louis II de Bavière. La même année, alors qu'il est déjà devenu monarchiste, il rencontre Charles Maurras, écrivain royaliste de dix ans son aîné. Interrompant ses études pour le journalisme, Bainville rejoint l'Action française, mais il y conserve sa personnalité. Convaincu, par exemple, de l'innocence de Dreyfus, il fuit tout antisémitisme - mais en restant antidreyfusard sur le plan politique. En 1908, quand L'Action française devient un quotidien, Maurras confie la rubrique de politique étrangère du journal à Bainville. Celui-ci, servi par un style incisif et dépouillé, d'une extraordinaire efficacité, entame une carrière d'analyste des relations internationales dont l'aura s'étendra très au-delà des milieux royalistes. C'est ainsi qu'en 1916 (engagé au début de la guerre, Bainville a été réformé), la République lui confie une mission d'information officieuse en Russie.
En 1920, il publie Les Conséquences politiques de la paix, réponse au britannique Keynes qui attendait de la reprise des relations économiques avec l'Allemagne une normalisation des rapports européens. Bainville, disséquant le traité de Versailles, esquisse au contraire le scénario qui se déroulera quinze ans plus tard : réarmement allemand, annexion de l'Autriche, crise des Sudètes, pacte germano-soviétique, invasion de la Pologne. Dans ce livre visionnaire, l'auteur prévoit même, avec une plus grande longueur d'avance, l'éclatement de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie!
Ce livre comporte une table des matières dynamique.
Extrait:
Le boursier du roi
LORSQU'EN 1768 Louis XV eut réuni la Corse au royaume, comment se fût-il douté que le fondateur d'une quatrième dynastie naîtrait, l'année suivante, dans sa nouvelle acquisition ? Mais si l'annexion n'avait pas eu lieu ? Nombreux, en France, étaient ceux qui n'en voulaient pas, l'estimant inutile et encombrante. Que leur avis prévalût, et l'île tombait aux mains des Anglais. Ou bien encore, on aurait vu, avec Paoli, une Corse indépendante. Et quel eût été le sort de Napoléon ?
Une vie obscure, au milieu des rivalités de clans, avec quelques oliviers, quelques pieds de vigne pour tout bien. Peut être des fonctions médiocres et honorables, à l'exemple du grand-père Ramolino, inspecteur des ponts et chaussées pour le compte de la République génoise. Les Anglais ? Il n'est même pas sûr qu'ils eussent donné un uniforme au jeune indigène. Quant à mettre son épée au service d'un pays étranger, encore lui eût il fallu une éducation militaire. Où Napoléon l'aurait il reçue ? Sans la France, son génie ne se fût pas révélé. L'annexion a été son premier bonheur, car la Corse se trouvait unie à une nation assez libérale, confiante et généreuse pour ouvrir ses meilleures écoles à des Français tout nouveaux. Et puis, ce pays serait bouleversé à la date où le jeune Ajaccien aurait vingt ans. Et ce vaste désordre ouvrirait des chances de fortunes inouïes aux individus bien doués.