mercedes de castille

Nonfiction, History, Spain & Portugal
Cover of the book mercedes de castille by james fenimore cooper, pp
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Author: james fenimore cooper ISBN: 1230002443270
Publisher: pp Publication: July 24, 2018
Imprint: Language: French
Author: james fenimore cooper
ISBN: 1230002443270
Publisher: pp
Publication: July 24, 2018
Imprint:
Language: French

SOIT que nous nous en rapportions au tableau tracé par l’inimitable Cervantès, ou à l’auteur, presque aussi recommandable, à qui Lesage a emprunté son roman immortel ; soit que nous en croyions les légendes les plus graves de l’histoire, soit que nous accordions notre confiance aux relations des voyageurs modernes, on n’a pas encore vu le temps où les auberges étaient bonnes et les routes sûres en Espagne : ce sont deux des bienfaits de la civilisation dont les habitants de la Péninsule semblent réellement destinés à ne jamais jouir ; car, dans tous les siècles, nous entendons ou nous avons entendu parler des exactions commises contre les voyageurs tant par les voleurs que par les aubergistes. Si cela est vrai aujourd’hui, cela l’était aussi au milieu du quinzième siècle, époque à laquelle nous désirons reporter le lecteur en imagination.

Au commencement du mois d’octobre de l’an de Notre-Seigneur 1469, Juan de Transtamare régnait en Aragon, et tenait sa cour à Zaragosa, ville située sur l’Ebre, dont on suppose que le nom est une corruption de César Auguste, et qui est devenue célèbre, de notre temps, sous le nom plus moderne de Saragosse, par ses hauts faits d’armes. Juan de Transtamare, ou, comme c’était plutôt la coutume de l’appeler, d’après la nomenclature des rois, Juan II, était un des monarques de son siècle ayant le plus de sagacité, mais ses finances avaient été épuisées par plusieurs guerres contre les Catalans turbulents, ou, comme il est peut-être plus poli de s’exprimer, amis de la liberté ; il avait souvent fort à faire pour se maintenir sur son trône, et il régnait sur un empire bigarré, qui réunissait sous sa domination, indépendamment de son pays natal, l’Aragon, avec ses dépendances de Valence et de la Catalogne, la Sicile, les îles Baléares, et quelques droits très-douteux sur la Navarre. Par le testament de son frère aîné, son prédécesseur, la couronne de Naples était descendue à un fils illégitime de celui-ci, sans quoi ce royaume aurait été ajouté à la liste de ses possessions. Le roi d’Aragon avait eu un règne long et rempli de troubles, et en ce moment il avait presque épuisé toutes ses ressources par ses efforts pour réduire les Catalans furieux. Il était pourtant alors plus près du triomphe qu’il ne pouvait le prévoir, car son compétiteur, le duc de Lorraine, fut frappé de mort subite, précisément deux mois après l’époque choisie pour le commencement de notre histoire. Mais il est refusé à l’homme de lire dans l’avenir, et le 9 du mois qui vient d’être mentionné, le trésorier du roi fut mis à une forte épreuve par la demande inattendue d’une somme considérable, à l’instant même où l’armée était sur le point de se débander faute de recevoir sa paye, et le trésor public ne contenait alors que la somme modique de trois cents enriquez, monnaie d’or, ainsi nommée du nom d’un monarque précédent, et dont la valeur était à peu près celle du ducat moderne.

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SOIT que nous nous en rapportions au tableau tracé par l’inimitable Cervantès, ou à l’auteur, presque aussi recommandable, à qui Lesage a emprunté son roman immortel ; soit que nous en croyions les légendes les plus graves de l’histoire, soit que nous accordions notre confiance aux relations des voyageurs modernes, on n’a pas encore vu le temps où les auberges étaient bonnes et les routes sûres en Espagne : ce sont deux des bienfaits de la civilisation dont les habitants de la Péninsule semblent réellement destinés à ne jamais jouir ; car, dans tous les siècles, nous entendons ou nous avons entendu parler des exactions commises contre les voyageurs tant par les voleurs que par les aubergistes. Si cela est vrai aujourd’hui, cela l’était aussi au milieu du quinzième siècle, époque à laquelle nous désirons reporter le lecteur en imagination.

Au commencement du mois d’octobre de l’an de Notre-Seigneur 1469, Juan de Transtamare régnait en Aragon, et tenait sa cour à Zaragosa, ville située sur l’Ebre, dont on suppose que le nom est une corruption de César Auguste, et qui est devenue célèbre, de notre temps, sous le nom plus moderne de Saragosse, par ses hauts faits d’armes. Juan de Transtamare, ou, comme c’était plutôt la coutume de l’appeler, d’après la nomenclature des rois, Juan II, était un des monarques de son siècle ayant le plus de sagacité, mais ses finances avaient été épuisées par plusieurs guerres contre les Catalans turbulents, ou, comme il est peut-être plus poli de s’exprimer, amis de la liberté ; il avait souvent fort à faire pour se maintenir sur son trône, et il régnait sur un empire bigarré, qui réunissait sous sa domination, indépendamment de son pays natal, l’Aragon, avec ses dépendances de Valence et de la Catalogne, la Sicile, les îles Baléares, et quelques droits très-douteux sur la Navarre. Par le testament de son frère aîné, son prédécesseur, la couronne de Naples était descendue à un fils illégitime de celui-ci, sans quoi ce royaume aurait été ajouté à la liste de ses possessions. Le roi d’Aragon avait eu un règne long et rempli de troubles, et en ce moment il avait presque épuisé toutes ses ressources par ses efforts pour réduire les Catalans furieux. Il était pourtant alors plus près du triomphe qu’il ne pouvait le prévoir, car son compétiteur, le duc de Lorraine, fut frappé de mort subite, précisément deux mois après l’époque choisie pour le commencement de notre histoire. Mais il est refusé à l’homme de lire dans l’avenir, et le 9 du mois qui vient d’être mentionné, le trésorier du roi fut mis à une forte épreuve par la demande inattendue d’une somme considérable, à l’instant même où l’armée était sur le point de se débander faute de recevoir sa paye, et le trésor public ne contenait alors que la somme modique de trois cents enriquez, monnaie d’or, ainsi nommée du nom d’un monarque précédent, et dont la valeur était à peu près celle du ducat moderne.

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