Mémoires de deux saltimbanques

( Edition intégrale )

Fiction & Literature, Classics, Literary, Romance
Cover of the book Mémoires de deux saltimbanques by Pierre Alexis Ponson du Terrail, Paris : E. Dentu, 1866
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Author: Pierre Alexis Ponson du Terrail ISBN: 1230003272794
Publisher: Paris : E. Dentu, 1866 Publication: June 11, 2019
Imprint: Language: French
Author: Pierre Alexis Ponson du Terrail
ISBN: 1230003272794
Publisher: Paris : E. Dentu, 1866
Publication: June 11, 2019
Imprint:
Language: French

Extrait: Le vent soufflait par rafales rauques, chassant devant lui les nuages tourmentés.

Quelques gouttes de pluie fouettaient les feuilles des arbres.

L’orage marchait sinistre et lent de l’ouest à l’est, scindant en deux parts presque égales la voûte du ciel.

A l’ouest, un nuage noir des flancs duquel jaillissait parfois un éclair fauve.

A l’est, le ciel encore pur, et à l’horizon une ligne rougeàtre qui accusait vaguement les dernières lueurs du crépuscule.

Un homme qui cheminait d’un pas rapide, suivant la même route que cette voûte plombée qui couvait le tonnerre, arriva en haut de la colline, et s’arrêta un moment.

Il était enveloppé dans un grand manteau de couleur sombre ; son chapeau à larges bords ne laissait apercevoir qu’une longue barbe argentée et deux yeux qui brillaient dans l’ombre comme deux tisons vomis par l’enfer.

Un chien marchait auprès de lui.

Un chien noir, aux oreilles droites, aux yeux qui brillaient à froid.

Un chien qui ne jappait pas, qui ne courait pas, et qui s’arrêta comme son maître s’arrêtait.

Homme et chien, toujours muets, interrogeaient du regard l’horizon.

Le nuage noir qu’ils avaient laissé en arrière les rejoignit.

Au pied de la colline se déroulait un étroit vallon.

Un vallon désert comme la colline et boisé d’arbres rabougris sur lesquels clapotait la pluie.

Au delà du vallon une autre colline

Ah ! celle-là n’était pas encore la proie de l’orage ; au-dessus d’elle le ciel était bleu et un rayon de lune frangeait la cime de ses grands vieux arbres.

A mi-côte surgissaient les tourelles en poivrière et les murs en briques rouges d’un petit castel.

Les croisées ogivales resplendissaient de lumière ; et, sans la distance, peut-être eût-on entendu les bruits joyeux de quelque bonne fête de famille.

Puis, plus bas, au bord de la vallée, tout au bout de ce parc séculaire planté à mi-côte, une maisonnette où tremblotait une lumière.

Une seule, et qui ressemblait aux étincelantes clartés du. château comme le cierge funéraire aux radieuses bougies d’un bal.

Celle-là ne bougeait pas ; elle ne courait point, agitée et folle, d’une fenêtre à l’autre ; elle n’avait pas de brusques et joyeux scintilments.

Immobile, presque morne, s’éclipsant parfois pour reparaître dans la nuit sans jeter un plus vif éclat, elle était posée au bord d’une fenêtre du rez-de-chaussée.

Etait-ce un signal pour le voyageur attardé ? était-ce la lampe de l’agonie ?

Le nuage s’était arrêté un instant dans sa course, comme l’homme muet et le chien noir.

L’homme regarda tour à tour le château et la chaumière, et l’éclair de ses yeux devint plus fulgurant, tandis que les yeux du chien ressemblaient à ces lucioles que le pâtre attardé poursuit vainement au revers des fossés.

Puis il se remit en marche, toujours escorté par le chien silencieux et le nuage, qui répandait devant lui les ténèbres et précédait les murmures confus de l’orage.

Un berger qui remontait le versant de la colline, poussant son troupeau devant lui du bâton et de la voix, vint à passer tout auprès.

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Extrait: Le vent soufflait par rafales rauques, chassant devant lui les nuages tourmentés.

Quelques gouttes de pluie fouettaient les feuilles des arbres.

L’orage marchait sinistre et lent de l’ouest à l’est, scindant en deux parts presque égales la voûte du ciel.

A l’ouest, un nuage noir des flancs duquel jaillissait parfois un éclair fauve.

A l’est, le ciel encore pur, et à l’horizon une ligne rougeàtre qui accusait vaguement les dernières lueurs du crépuscule.

Un homme qui cheminait d’un pas rapide, suivant la même route que cette voûte plombée qui couvait le tonnerre, arriva en haut de la colline, et s’arrêta un moment.

Il était enveloppé dans un grand manteau de couleur sombre ; son chapeau à larges bords ne laissait apercevoir qu’une longue barbe argentée et deux yeux qui brillaient dans l’ombre comme deux tisons vomis par l’enfer.

Un chien marchait auprès de lui.

Un chien noir, aux oreilles droites, aux yeux qui brillaient à froid.

Un chien qui ne jappait pas, qui ne courait pas, et qui s’arrêta comme son maître s’arrêtait.

Homme et chien, toujours muets, interrogeaient du regard l’horizon.

Le nuage noir qu’ils avaient laissé en arrière les rejoignit.

Au pied de la colline se déroulait un étroit vallon.

Un vallon désert comme la colline et boisé d’arbres rabougris sur lesquels clapotait la pluie.

Au delà du vallon une autre colline

Ah ! celle-là n’était pas encore la proie de l’orage ; au-dessus d’elle le ciel était bleu et un rayon de lune frangeait la cime de ses grands vieux arbres.

A mi-côte surgissaient les tourelles en poivrière et les murs en briques rouges d’un petit castel.

Les croisées ogivales resplendissaient de lumière ; et, sans la distance, peut-être eût-on entendu les bruits joyeux de quelque bonne fête de famille.

Puis, plus bas, au bord de la vallée, tout au bout de ce parc séculaire planté à mi-côte, une maisonnette où tremblotait une lumière.

Une seule, et qui ressemblait aux étincelantes clartés du. château comme le cierge funéraire aux radieuses bougies d’un bal.

Celle-là ne bougeait pas ; elle ne courait point, agitée et folle, d’une fenêtre à l’autre ; elle n’avait pas de brusques et joyeux scintilments.

Immobile, presque morne, s’éclipsant parfois pour reparaître dans la nuit sans jeter un plus vif éclat, elle était posée au bord d’une fenêtre du rez-de-chaussée.

Etait-ce un signal pour le voyageur attardé ? était-ce la lampe de l’agonie ?

Le nuage s’était arrêté un instant dans sa course, comme l’homme muet et le chien noir.

L’homme regarda tour à tour le château et la chaumière, et l’éclair de ses yeux devint plus fulgurant, tandis que les yeux du chien ressemblaient à ces lucioles que le pâtre attardé poursuit vainement au revers des fossés.

Puis il se remit en marche, toujours escorté par le chien silencieux et le nuage, qui répandait devant lui les ténèbres et précédait les murmures confus de l’orage.

Un berger qui remontait le versant de la colline, poussant son troupeau devant lui du bâton et de la voix, vint à passer tout auprès.

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