Les oeuvres spirituelles du bienheureux Jean de la Croix

Premier carme déchaussé, directeur de sainte Thérèse ( Edition intégrale ) annoté

Nonfiction, Religion & Spirituality, Christianity, Prayerbooks, History, France
Cover of the book Les oeuvres spirituelles du bienheureux Jean de la Croix by Jean de la Croix, Guillaume François Berthier, Paris : J. Lecoffre et Cie, 1849
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Author: Jean de la Croix, Guillaume François Berthier ISBN: 1230002668215
Publisher: Paris : J. Lecoffre et Cie, 1849 Publication: October 12, 2018
Imprint: Language: French
Author: Jean de la Croix, Guillaume François Berthier
ISBN: 1230002668215
Publisher: Paris : J. Lecoffre et Cie, 1849
Publication: October 12, 2018
Imprint:
Language: French

Comme ces Cantiques semblent avoir été composés avec quelque ferveur en l’amour de Dieu, dont la sagesse infinie, dit Salomon, « s’étend d’une extrémité à une autre extrémité », et comme l’âme qui en est conduite paraît avoir la même abondance de paroles et la même impétuosité que lui, je ne prétends pas expliquer la vaste capacité de cet esprit, à qui l’amour donne une si grande fécondité en ce sujet. Ce serait même une ignorance grossière, de croire qu’on ait des termes propres pour exprimer ces faveurs. Car l’esprit du Seigneur « qui nous aide en notre faiblesse, » dit saint Paul (Rom., VIII, 26), demande pour nous avec des gémissements ineffables* ce que nous ne pouvons ni concevoir ni faire comprendre. En effet, qui peut écrire ce qu’il fait entendre aux âmes qui l’aiment ? Qui peut déclarer ce qu’il leur l’ait expérimenter ? Qui peut dire ce qu’il leur fait désirer ? Ni personne du monde, ni ceux-là même qui en ont l’expérience ne le peuvent.

*Similiter autem et spiritus adjuvat infirmitatem nostram. Rom. 8. 26.

C’est pourquoi ils se servent de figures, ou de similitudes, ou de paraboles, pour faire entrevoir, plutôt que pour découvrir, quelque chose de ces mystères secrets qui s’accomplissent en eux ; et ils ne font ces obscures expositions que par les abondantes lumières de l’esprit qui les pousse. Mais si on ne lit pas ces comparaisons avec la même intelligence, la même sincérité et le même amour qu’on les emploie, elles paraîtront des rêveries plutôt que des effets du bon sens.
On voit cette manière de s’exprimer dans les Cantiques de Salomon, et dans quelques autres livres de l’Écriture, où l’Esprit divin, ne voulant pas user des paroles ordinaires, déclare ses sentiments et ses mystères par des figures et par des paraboles étranges et difficiles à comprendre. De là vient que les saints docteurs, quoi qu’ils puissent dire, ne sauraient mettre ces merveilles en tout leur jour ; de sorte que tout ce qu’on en dit ordinairement est au-dessous de la vérité. Puis donc que ces Cantiques viennent de l’amour d’une intelligence mystique et très grande, on ne peut les exposer clairement. Aussi mon dessein n’est pas de le faire ; mais je veux seulement leur donner quelque éclaircissement ; ce qui me paraît le parti le meilleur et le plus sûr. Il vaut mieux laisser les paroles de l’amour divin dans toute l’étendue de leur force et de leur signification, que de les développer distinctement, afin que chacun en profite selon la portée de son esprit.
Ainsi, quoiqu’on en déclare le sens en quelque manière, on ne doit pas s’attacher nécessairement à cette interprétation. Car il n’est pas besoin de concevoir parfaitement cette sagesse mystique, pour produire en l’âme les affections et les effets de l’amour de Dieu. Cette science sacrée est semblable à la foi, qui nous fait aimer Dieu, quoique nous ne le connaissions qu’avec beaucoup d’obscurité. Ce qui m’oblige à traiter les choses brièvement, à moins que la matière ne m’engage à être un peu long en quelques endroits. Je remarquerai toutefois, quand l’occasion s’en présentera, ce qui surpasse l’état des commençants, soit parce qu’on a écrit plusieurs livres des choses spirituelles les plus communes, soit parce que je travaille pour ceux que Dieu, par une grâce singulière, a introduits dans le sein de l’amour divin. J’espère, par ces raisons, que les points de théologie scolastique qui regardent le commerce intérieur de l’âme avec Dieu, et que j’ai expliqués en divers cantiques, ne seront pas inutiles pour conserver la pureté de l’esprit. Ceux qui n’ont pas l’usage de cette divine science se serviront avec fruit de la théologie mystique, dont l’amour donne l’intelligence et le goût.

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Comme ces Cantiques semblent avoir été composés avec quelque ferveur en l’amour de Dieu, dont la sagesse infinie, dit Salomon, « s’étend d’une extrémité à une autre extrémité », et comme l’âme qui en est conduite paraît avoir la même abondance de paroles et la même impétuosité que lui, je ne prétends pas expliquer la vaste capacité de cet esprit, à qui l’amour donne une si grande fécondité en ce sujet. Ce serait même une ignorance grossière, de croire qu’on ait des termes propres pour exprimer ces faveurs. Car l’esprit du Seigneur « qui nous aide en notre faiblesse, » dit saint Paul (Rom., VIII, 26), demande pour nous avec des gémissements ineffables* ce que nous ne pouvons ni concevoir ni faire comprendre. En effet, qui peut écrire ce qu’il fait entendre aux âmes qui l’aiment ? Qui peut déclarer ce qu’il leur l’ait expérimenter ? Qui peut dire ce qu’il leur fait désirer ? Ni personne du monde, ni ceux-là même qui en ont l’expérience ne le peuvent.

*Similiter autem et spiritus adjuvat infirmitatem nostram. Rom. 8. 26.

C’est pourquoi ils se servent de figures, ou de similitudes, ou de paraboles, pour faire entrevoir, plutôt que pour découvrir, quelque chose de ces mystères secrets qui s’accomplissent en eux ; et ils ne font ces obscures expositions que par les abondantes lumières de l’esprit qui les pousse. Mais si on ne lit pas ces comparaisons avec la même intelligence, la même sincérité et le même amour qu’on les emploie, elles paraîtront des rêveries plutôt que des effets du bon sens.
On voit cette manière de s’exprimer dans les Cantiques de Salomon, et dans quelques autres livres de l’Écriture, où l’Esprit divin, ne voulant pas user des paroles ordinaires, déclare ses sentiments et ses mystères par des figures et par des paraboles étranges et difficiles à comprendre. De là vient que les saints docteurs, quoi qu’ils puissent dire, ne sauraient mettre ces merveilles en tout leur jour ; de sorte que tout ce qu’on en dit ordinairement est au-dessous de la vérité. Puis donc que ces Cantiques viennent de l’amour d’une intelligence mystique et très grande, on ne peut les exposer clairement. Aussi mon dessein n’est pas de le faire ; mais je veux seulement leur donner quelque éclaircissement ; ce qui me paraît le parti le meilleur et le plus sûr. Il vaut mieux laisser les paroles de l’amour divin dans toute l’étendue de leur force et de leur signification, que de les développer distinctement, afin que chacun en profite selon la portée de son esprit.
Ainsi, quoiqu’on en déclare le sens en quelque manière, on ne doit pas s’attacher nécessairement à cette interprétation. Car il n’est pas besoin de concevoir parfaitement cette sagesse mystique, pour produire en l’âme les affections et les effets de l’amour de Dieu. Cette science sacrée est semblable à la foi, qui nous fait aimer Dieu, quoique nous ne le connaissions qu’avec beaucoup d’obscurité. Ce qui m’oblige à traiter les choses brièvement, à moins que la matière ne m’engage à être un peu long en quelques endroits. Je remarquerai toutefois, quand l’occasion s’en présentera, ce qui surpasse l’état des commençants, soit parce qu’on a écrit plusieurs livres des choses spirituelles les plus communes, soit parce que je travaille pour ceux que Dieu, par une grâce singulière, a introduits dans le sein de l’amour divin. J’espère, par ces raisons, que les points de théologie scolastique qui regardent le commerce intérieur de l’âme avec Dieu, et que j’ai expliqués en divers cantiques, ne seront pas inutiles pour conserver la pureté de l’esprit. Ceux qui n’ont pas l’usage de cette divine science se serviront avec fruit de la théologie mystique, dont l’amour donne l’intelligence et le goût.

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