Les mystères de Paris Tome III

Fiction & Literature, Thrillers, Mystery & Suspense
Cover of the book Les mystères de Paris Tome III by Eugène Sue, Largau
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Author: Eugène Sue ISBN: 1230000251808
Publisher: Largau Publication: July 12, 2014
Imprint: Language: French
Author: Eugène Sue
ISBN: 1230000251808
Publisher: Largau
Publication: July 12, 2014
Imprint:
Language: French

Extrait du livre :

Alfred, exaspéré, le regard flamboyant, le visage pourpre, avait le corps à demi sorti de sa loge et appuyait ses deux mains crispées au panneau inférieur de la porte, pendant que les figures de Mme Séraphin et d'Anastasie se dessinaient vaguement sur le second plan, dans la demi-obscurité de la loge.
 —Apprenez, môssieur ! cria M. Pipelet, que je n'ai aucun commerce avec ce gueux de Cabrion, et celui d'amitié encore moins que tout autre !
 —C'est vrai... et il faut que vous soyez depuis bien longtemps en bocal, vieux cornichon que vous êtes, pour venir faire une telle demande ! s'écria aigrement la Pipelet, en montrant sa mine hargneuse au-dessus de l'épaule de son mari.
 —Madame, dit sentencieusement le gobe-mouche en reculant d'un autre pas, les affiches sont faites pour être lues. Vous affichez, je lis, je suis dans mon droit, et vous n'êtes pas dans le vôtre en me disant une grossièreté !
 —Grossièreté vous-même... grigou ! riposta Anastasie en montrant les dents.

—Vous êtes une manante !
 —Alfred, ton tire-pied, que je prenne mesure de son museau... pour lui apprendre à venir faire le farceur à son âge... vieux paltoquet !
 —Des injures, quand on vient vous demander les renseignements que vous indiquez sur votre affiche ! Ça ne se passera pas comme ça, madame !
 —Mais, môssieur..., s'écria le malheureux portier.
 —Mais, monsieur, reprit le gobe-mouche exaspéré, faites amitié tant qu'il vous plaira avec votre M. Cabrion ; mais, corbleu ! ne l'affichez pas en grosses lettres au nez des passants ! Sur ce, je me vois dans l'obligation de vous prévenir que vous êtes un fier malotru, et que je vais déposer ma plainte chez le commissaire.
 Et le gobe-mouche s'en alla courroucé.
 —Anastasie, dit Pipelet d'une voix dolente, je n'y survivrai pas, je le sens, je suis frappé à mort... je n'ai pas l'espoir de lui échapper. Tu le vois, mon nom est publiquement accolé à celui de ce misérable. Il ose afficher que je fais commerce d'amitié avec lui, et le public le croit ; j'en informe... je le dis... je le communique... c'est monstrueux... c'est énorme, c'est une idée infernale ; mais il faut que ça finisse... la mesure est comblée... il faut que lui ou moi succombions dans cette lutte !
 Et, surmontant son apathie habituelle, M. Pipelet, déterminé à une vigoureuse résolution, saisit le portrait de Cabrion et s'élança vers la porte.
 —Où vas-tu, Alfred ?
 —Chez le commissaire.

Je vais enlever en même temps cet infâme écriteau ; alors, cet écriteau et ce portrait à la main, je crierai au commissaire : Défendez-moi ! Vengez-moi ! Délivrez-moi de Cabrion !
 —Bien dit, vieux chéri ; remue-toi, secoue-toi ; si tu ne peux pas enlever l'écriteau, dis au rogomiste de t'aider et de te prêter sa petite échelle. Gueux de Cabrion ! Oh ! si je le tenais et si je le pouvais, je le mettrais frire dans ma poêle, tant je voudrais le voir souffrir. Oui, il y a des gens que l'on guillotine qui ne l'ont pas autant mérité que lui. Le gredin ! je voudrais le voir en Grève, le scélérat !
 

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Extrait du livre :

Alfred, exaspéré, le regard flamboyant, le visage pourpre, avait le corps à demi sorti de sa loge et appuyait ses deux mains crispées au panneau inférieur de la porte, pendant que les figures de Mme Séraphin et d'Anastasie se dessinaient vaguement sur le second plan, dans la demi-obscurité de la loge.
 —Apprenez, môssieur ! cria M. Pipelet, que je n'ai aucun commerce avec ce gueux de Cabrion, et celui d'amitié encore moins que tout autre !
 —C'est vrai... et il faut que vous soyez depuis bien longtemps en bocal, vieux cornichon que vous êtes, pour venir faire une telle demande ! s'écria aigrement la Pipelet, en montrant sa mine hargneuse au-dessus de l'épaule de son mari.
 —Madame, dit sentencieusement le gobe-mouche en reculant d'un autre pas, les affiches sont faites pour être lues. Vous affichez, je lis, je suis dans mon droit, et vous n'êtes pas dans le vôtre en me disant une grossièreté !
 —Grossièreté vous-même... grigou ! riposta Anastasie en montrant les dents.

—Vous êtes une manante !
 —Alfred, ton tire-pied, que je prenne mesure de son museau... pour lui apprendre à venir faire le farceur à son âge... vieux paltoquet !
 —Des injures, quand on vient vous demander les renseignements que vous indiquez sur votre affiche ! Ça ne se passera pas comme ça, madame !
 —Mais, môssieur..., s'écria le malheureux portier.
 —Mais, monsieur, reprit le gobe-mouche exaspéré, faites amitié tant qu'il vous plaira avec votre M. Cabrion ; mais, corbleu ! ne l'affichez pas en grosses lettres au nez des passants ! Sur ce, je me vois dans l'obligation de vous prévenir que vous êtes un fier malotru, et que je vais déposer ma plainte chez le commissaire.
 Et le gobe-mouche s'en alla courroucé.
 —Anastasie, dit Pipelet d'une voix dolente, je n'y survivrai pas, je le sens, je suis frappé à mort... je n'ai pas l'espoir de lui échapper. Tu le vois, mon nom est publiquement accolé à celui de ce misérable. Il ose afficher que je fais commerce d'amitié avec lui, et le public le croit ; j'en informe... je le dis... je le communique... c'est monstrueux... c'est énorme, c'est une idée infernale ; mais il faut que ça finisse... la mesure est comblée... il faut que lui ou moi succombions dans cette lutte !
 Et, surmontant son apathie habituelle, M. Pipelet, déterminé à une vigoureuse résolution, saisit le portrait de Cabrion et s'élança vers la porte.
 —Où vas-tu, Alfred ?
 —Chez le commissaire.

Je vais enlever en même temps cet infâme écriteau ; alors, cet écriteau et ce portrait à la main, je crierai au commissaire : Défendez-moi ! Vengez-moi ! Délivrez-moi de Cabrion !
 —Bien dit, vieux chéri ; remue-toi, secoue-toi ; si tu ne peux pas enlever l'écriteau, dis au rogomiste de t'aider et de te prêter sa petite échelle. Gueux de Cabrion ! Oh ! si je le tenais et si je le pouvais, je le mettrais frire dans ma poêle, tant je voudrais le voir souffrir. Oui, il y a des gens que l'on guillotine qui ne l'ont pas autant mérité que lui. Le gredin ! je voudrais le voir en Grève, le scélérat !
 

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