Le Satanisme et la magie

Nonfiction, Religion & Spirituality, Occult, Supernatural, New Age
Cover of the book Le Satanisme et la magie by JULES BOIS, GILBERT TEROL
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Author: JULES BOIS ISBN: 1230000983945
Publisher: GILBERT TEROL Publication: March 8, 2016
Imprint: Language: French
Author: JULES BOIS
ISBN: 1230000983945
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: March 8, 2016
Imprint:
Language: French


Extrait :

Pendant plusieurs siècles, les démonologues confondirent certains épisodes de la grande hystérie avec les phénomènes du Satanisme. Aujourd’hui, les médecins attribuent à la grande hystérie des accidents qui relèvent exclusivement du domaine des exorcistes.

On a jadis brûlé pas mal de gens qui n’étaient nullement possédés par l’Esprit du Mal ; maintenant, on noie sous les douches ceux qui le sont. Nous diagnostiquons au rebours du moyen âge ; tout était diabolique dans ce temps-là, maintenant tout est naturel.

La vérité semble surgir entre ces deux excès ; mais, il faut bien l’attester sans ambages, rien n’est plus malaisé que de tracer une ligne de démarcation entre les attaques variées de la grande névrose et les états différents du Satanisme.

Il est bien évident, en effet, que l’ignorance de la médecine et, disons-le aussi, du sacerdoce, en ces matières, n’est pas faite pour nous aider à résoudre l’embarrassant problème. Comment distinguer, comment trier, par exemple, dans le pêle-mêle d’une Salpêtrière ou d’une Sainte-Anne, des gens qui sont des hystéro-épileptiques ou des aliénés de ceux qui sont des énergumènes ou des possédés ? On traite ceux-là comme des fous ; au lieu de leur administrer des remèdes liturgiques, de les traiter par des adjurations et des prières, on les soumet au supplice glacé des bains ; on leur fait ingérer des potions préparées avec des extraits de solanées ou des vins d’opium ; puis, après que tous ces névrotropiques ont raté, on finit par ne plus s’occuper d’eux, par les reléguer dans les salles oubliées des incurables.

Une seule exception à cette règle s’est affirmée, il y a de cela deux ans. À Gif, une jeune fille, exilée de sa propre personne par le Démon, fut examinée par des aliénistes qui conclurent à son internement immédiat dans un asile. La famille refusa. Des prêtres, délégués par l’évêque de Versailles, scrutèrent la malade, à leur tour ; ils reconnurent les symptômes de l’emprise infernale, pratiquèrent les exorcismes et la guérirent.

L’on peut citer ce cas, ainsi que l’un des cas très rares de la clairvoyance d’un prélat et de certains membres du clergé, à notre époque.

Mais ceci n’est que l’un des côtés de cette question complexe du Satanisme. En voici un autre :

Des gens qui ne sont nullement enfermés, nullement toqués, des gens qui se portent très bien, que l’on rencontre dans la rue, qui sont semblables à tout le monde, en somme, se livrent en secret aux opérations de la Magie noire, se lient ou essaient du moins de se lier avec les Esprits de Ténèbres, pour assouvir leurs désirs d’ambition, de haine, d’amour, pour faire, en un mot, le Mal.

Et c’est à propos de ceux-là que tant de personnes inquiètes vous interrogent : mais êtes-vous sûr que ces actes soient possibles, croyez-vous que des associations diaboliques se réunissent, avez-vous des preuves que le Satanisme n’est pas un leurre ?

Avouons-le, tout d’abord, la question démoniale est actuellement une des plus emmêlées et des plus obscures qui soit, et cela se comprend.

Le Satanisme bénéficie de la difficulté très réelle où nous sommes de le montrer nettement au public. Et, en effet, si les accès démoniaques et les manigances de la sorcellerie ont été considérés pendant plusieurs siècles comme des crimes et traqués et poursuivis et clairement révélés par les débats de laborieux et de bruyants procès, il n’en est plus de même aujourd’hui. La Magie ne constitue plus un crime et le sacrilège est rayé des codes ; les magistrats ne s’en occupent point et par conséquent la publicité des assises et de la presse manque.

Et cependant, si l’on suivait attentivement les discussions de certaines causes contemporaines, si l’on regardait de très près, par exemple, le procès d’Eloclie Menétrey, connu sous le nom de crime de Villemomble, ou bien encore si l’on se reportait aux interrogatoires de ce Mathias Iladelt qui assassina, en 1891, un trappiste d’Aiguebelle, Ton discernerait, en se donnant la peine de lire entre les lignes des dépositions, l’influence, l’intercession même du Très-Bas, dans ces affaires.

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Extrait :

Pendant plusieurs siècles, les démonologues confondirent certains épisodes de la grande hystérie avec les phénomènes du Satanisme. Aujourd’hui, les médecins attribuent à la grande hystérie des accidents qui relèvent exclusivement du domaine des exorcistes.

On a jadis brûlé pas mal de gens qui n’étaient nullement possédés par l’Esprit du Mal ; maintenant, on noie sous les douches ceux qui le sont. Nous diagnostiquons au rebours du moyen âge ; tout était diabolique dans ce temps-là, maintenant tout est naturel.

La vérité semble surgir entre ces deux excès ; mais, il faut bien l’attester sans ambages, rien n’est plus malaisé que de tracer une ligne de démarcation entre les attaques variées de la grande névrose et les états différents du Satanisme.

Il est bien évident, en effet, que l’ignorance de la médecine et, disons-le aussi, du sacerdoce, en ces matières, n’est pas faite pour nous aider à résoudre l’embarrassant problème. Comment distinguer, comment trier, par exemple, dans le pêle-mêle d’une Salpêtrière ou d’une Sainte-Anne, des gens qui sont des hystéro-épileptiques ou des aliénés de ceux qui sont des énergumènes ou des possédés ? On traite ceux-là comme des fous ; au lieu de leur administrer des remèdes liturgiques, de les traiter par des adjurations et des prières, on les soumet au supplice glacé des bains ; on leur fait ingérer des potions préparées avec des extraits de solanées ou des vins d’opium ; puis, après que tous ces névrotropiques ont raté, on finit par ne plus s’occuper d’eux, par les reléguer dans les salles oubliées des incurables.

Une seule exception à cette règle s’est affirmée, il y a de cela deux ans. À Gif, une jeune fille, exilée de sa propre personne par le Démon, fut examinée par des aliénistes qui conclurent à son internement immédiat dans un asile. La famille refusa. Des prêtres, délégués par l’évêque de Versailles, scrutèrent la malade, à leur tour ; ils reconnurent les symptômes de l’emprise infernale, pratiquèrent les exorcismes et la guérirent.

L’on peut citer ce cas, ainsi que l’un des cas très rares de la clairvoyance d’un prélat et de certains membres du clergé, à notre époque.

Mais ceci n’est que l’un des côtés de cette question complexe du Satanisme. En voici un autre :

Des gens qui ne sont nullement enfermés, nullement toqués, des gens qui se portent très bien, que l’on rencontre dans la rue, qui sont semblables à tout le monde, en somme, se livrent en secret aux opérations de la Magie noire, se lient ou essaient du moins de se lier avec les Esprits de Ténèbres, pour assouvir leurs désirs d’ambition, de haine, d’amour, pour faire, en un mot, le Mal.

Et c’est à propos de ceux-là que tant de personnes inquiètes vous interrogent : mais êtes-vous sûr que ces actes soient possibles, croyez-vous que des associations diaboliques se réunissent, avez-vous des preuves que le Satanisme n’est pas un leurre ?

Avouons-le, tout d’abord, la question démoniale est actuellement une des plus emmêlées et des plus obscures qui soit, et cela se comprend.

Le Satanisme bénéficie de la difficulté très réelle où nous sommes de le montrer nettement au public. Et, en effet, si les accès démoniaques et les manigances de la sorcellerie ont été considérés pendant plusieurs siècles comme des crimes et traqués et poursuivis et clairement révélés par les débats de laborieux et de bruyants procès, il n’en est plus de même aujourd’hui. La Magie ne constitue plus un crime et le sacrilège est rayé des codes ; les magistrats ne s’en occupent point et par conséquent la publicité des assises et de la presse manque.

Et cependant, si l’on suivait attentivement les discussions de certaines causes contemporaines, si l’on regardait de très près, par exemple, le procès d’Eloclie Menétrey, connu sous le nom de crime de Villemomble, ou bien encore si l’on se reportait aux interrogatoires de ce Mathias Iladelt qui assassina, en 1891, un trappiste d’Aiguebelle, Ton discernerait, en se donnant la peine de lire entre les lignes des dépositions, l’influence, l’intercession même du Très-Bas, dans ces affaires.

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