Le roman d'un turfiste

Comme je parcourais mon quotidien favori, une petite phrase me fit tiquer : “Le Tiercé restera pour de multiples joueurs honnêtes une saine et amusante distraction”. De l’eau du robinet, du Château-la-Pompe, quoi ! Alors, là ! vraiment, je me poilai à l’intérieur. Je ne connais pas de joueur honnête ou malhonnête. Il y a le jeu, qui est une passion, c’est tout. Et l’ambition, la naissance, la mort, la guerre, l’amour, vous trouvez ça honnête, vous ? Simplement des éléments ! Et “vices” et versa, ou Lycée de Versailles... Je connais bien LE TURFISTE. Je pense être celui qui le connaît le mieux. Faut dire qu’il en a dans la tronche. Vous allez lire son bouquin, et passer des matins, des tantôts, et des nocturnes avec lui dans le cercle de l’avoine enchantée, des coups de bâton et des couchers-banquettes. Il va vous pousser dans les entrées interdites, et vous faire faire marron comme tout le monde dans les enceintes réservées. LE TURFISTE, il n’a déjeuné en ville que le jour où le terrain était vraiment impraticable. Sûr, pour aller aux courtines comme mon pote et y faire figure de vedette, c’est pas sorcier. Il suffit, de temps en temps, de glisser par hasard le bon “tube” à l’oreille de Saponelli, le tailleur anglo-arabovénitien, pour être sapé comme un milord. A KROUM, bien entendu ! LE TURFISTE, pour les connaissances hippiques et sentimentales, il a autant de couches de laque dans le citron qu’il y en a sur la portière d’une Rolls... H. B.