Le Diseur de vérité

Sachez que j’étais – moi, Ali – le Diseur de vérité de mon seigneur Muhammad, le shah des shahs, maître de Khwarezm, le plus grand de tous les royaumes de l’Islam. Khwarezm, qui s’étendait de l’Indus au Tigre, du turquoise de l’océan au Nord glacé, était le royaume aux mille cités, des joyaux telles que Boukhara, Merv et Samarkand. Toutes sont disparues, à présent, et ne sont plus que poussière et souvenirs larmoyants. Vous, que le Prophète a béni, ne doutez pas de mes paroles. Car c’est la vérité.

J’ai vécu la chute d’un empire. J’ai fui avec mon seigneur Muhammad shah, j’ai traversé les étendues infinies des sables brûlants, en quête d’un refuge où nul ne se trouvait.

Et je fus seul à rencontrer mon seigneur Subotaï, le commandant des tumans de la garde, le premier parmi les premiers, l’Orkhon et l’aigle du Gengis khan qui ébranlait le monde. Oyez le récit de ma rencontre avec Subotaï, l’homme aux vingt mille chasseurs, et oyez comme j’ai à jamais perdu la vérité tout en me vengeant...