La mygale de Cucuron

Si belle, mais si cruelle!

C'est certainement pour mon malheur, ou du moins pour me faire payer, cher, très cher, trop cher ? mes nombreux péchés de jeunesse, que je l'avais rencontrée, à Avignon, alors que je zonais, comme toujours à la recherche de la bonne aventure, sur la place de l'horloge, un soir d'avril 1970, avec Yves Duffaut, mon grand copain de l'époque, qui était le neveu du maire de notre ville.

Elle était écroulée dans un fauteuil en osier de la terrasse du Club, notre bar préféré. Elle était accompagnée de son amie, une petite brune, jolie, vive et sympa, aux cheveux courts, prénommée Bérengère.

Elle prenait le frais avec la belle Monique Doulmet, qui pour sa part, était une ravissante blonde aux cheveux longs. La demoiselle m'apparut de prime abord être un tantinet austère, une impression qui fut sans doute renforcée par le fait qu'elle était porteuse de petites et fines lunettes rectangulaires, tandis que ses ongles démesurément longs, qui étaient vivement colorés de vernis rouge sang, l'avaient faite surnommer, je l'apprendrai plus tard, La mygale...