La logeuse

Et autres nouvelles ( Edition intégrale ) annoté

Fiction & Literature, Short Stories, Classics, Romance
Cover of the book La logeuse by Fiodor Dostoïevski, Paris, France : 1847
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Author: Fiodor Dostoïevski ISBN: 1230002787398
Publisher: Paris, France : 1847 Publication: November 3, 2018
Imprint: Language: French
Author: Fiodor Dostoïevski
ISBN: 1230002787398
Publisher: Paris, France : 1847
Publication: November 3, 2018
Imprint:
Language: French

La logeuse : 1847.....
Le héros de ce récit de jeunesse (1847) tombe amoureux d’une jeune femme mariée à un vieillard – la logeuse de l’appartement dans lequel il vient de trouver une chambre. Si son intrusion constitue une crise dans la vie du couple étrange, nul ne saura jamais pourtant quel lien les unit, quelle folie ou quelle affection mortifère. Car telles sont la force et la modernité de ce récit que de rester ouvert, de ne donner aucune clé à l’inévitable éviction du protagoniste.

Le bouffon: 1848

Polzounkov - qui met en scène un bouffon revendicateur et ridicule - s’inscrit dans une vaste entreprise de retraduction de l’intégrale de Dostoïevski. Tel qu’on le lisait jusqu’ici en traduction, Dostoïevski paraissait avoir écrit comme un romancier français du XIXème siècle. “Les traducteurs, écrit André Markowicz, ont toujours amélioré son texte, ont toujours voulu le ramener vers une norme française. C’était, je crois, un contresens, peut-être indispensable dans un premier temps pour faire accepter un auteur, mais inutile aujourd’hui, s’agissant d’un écrivain qui fait de la haine de l’élégance une doctrine de renaissance du peuple russe.” Le pari d’André Markowicz et de Babel est donc de restituer au romancier russe, dans cette intégrale, sa véritable voix, celle d’un possédé dont la langue est à l’image de sa démesure et de sa passion.

L’arbre de Noël et le mariage: 1848

Le récit débute par la description d’une fête de Noël où se réjouissent des enfants, et en particulier une fillette de onze ans, riche héritière. Puis survient Julian Mastakovitch, dignitaire déjà rencontré dans Un Coeur faible, qui se révèle ici un homme rusé, avide d’argent et sensuel. Il jette son dévolu sur la petite fille en tant que future épouse..

Krotkaïa: Récit fantastique 1886

Krotkaïa ou ” La Douce ” porte le sous-titre Récit fantastique. Mais dans sa préface l’auteur explique que c’est la forme qui est fantastique dans ce récit, le fond est par contre réel au plus haut point. Le récit est le monologue du mari quelques heures après le suicide de sa femme. Le corps de celle-ci est couché sur la table et tout en marchant dans la pièce il monologue avec lui-même. Il veut comprendre ce qui est arrivé. L’auteur joue le rôle d’un sténographe et note le discours du malheureux mari. Cette forme narrative vient à Dostoïevski du chef d’œuvre de Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné, le journal d’un homme qui n’a plus que quelques heure à vivre. Ce genre de procédé littéraire de la narration est nouveau en littérature: la notation exacte d’un monologue intérieur. De nombreuses années avant Marcel Proust, avant les symbolistes, Dostoïesvki détruit la convention du langage littéraire logique pour reproduire le torrent des idées. Le récit de La Douce est ordonné rétrospectivement: le drame a déjà eu lieu, le suicide de l’épouse. Peu à peu vont être recherchées les causes de la mort. La Douce est morte parce que le mari a tué son amour : elle était trop chaste, trop pure pour jouer l’épouse aimante. Quant à lui il a la psychologie d’une souris traquée et la haine accumulée contre la société a transformé son amour en tyrannie tortionnaire

La femme d’un autre et un mari sous le lit: 1888

Persuadé que sa femme le trompe, Ivan Andréiévitch est prêt à tout pour confondre l’infidèle. Il la suit et la guette pendant des heures, il l’espionne et ouvre son courrier à la recherche d’une preuve, il se cache et se ridiculise…

L’honnête Voleur: 1848

Le narrateur est un célibataire qui vit seul depuis dix ans avec comme seule compagnie sa cuisinière Agrafièna. Cette dernière lui suggère de sous louer une pièce dans l’appartement. Il accepte pour lui faire plaisir, arrive Eustache Ivanovitch, ancien soldat qui fait le tailleur. Le narrateur et Eustache sont témoins d’un vol dans l’appartement, l’incident rappelle à Eustache sa rencontre avec un honnête voleur

. Deux années auparavant, il avait rencontré dans une gargote Emélia Ilyitch, ivrogne notoire à qui Eustache offre le couvert et le coucher par pitié. Ne pouvant pas se défaire de lui, il essaie de le ramener dans le droit chemin, peine perdue, il se saoule dès qu’il en a l’occasion. Un soir de retour chez lui Eustache constate la disparition d’une culotte de cheval qui avait fait pour un Monsieur. Il soupçonne Emélia, ce dernier nie et quitte le domicile. Il revient plusieurs jours après chez Eustache pour y mourir, il attendra le dernier moment pour avouer le vol.

Pour Alexandre Soloviev Dostoïevski reproduit bien dans ce récit le style primitif et sincère d’un homme du peuple. L’idée principale du récit est la bonté modeste et sincère d’un être simple. Le sous-officier, pauvre lui-même, éprouve un vif regret quand il constate que Emélia l’a volé, mais ne lui fait pas de reproche par délicatesse parce qu’il est aussi une être sensible et délicat. Par faiblesse, il a commis un vol mais il voudrait se racheter en travaillant pour son bienfaiteur. Il succombe finalement à ses remords plus qu’à la maladie.

Prohartchine: 1846

M. Prohartchine est un «pauvre-riche». Cette nouvelle est tirée de l’histoire véridique d’un avare lue dans les journaux de la capitale, un «nouvel Harpagon mort en pauvreté sur des monceaux d’or. C’était un conseiller titulaire en retraite. Il ne payait que trois roubles par mois pour loger dans un coin derrière le paravent. Il se plaignait toujours de sa pauvreté et la dernière année avant sa mort il ne paya pas son loyer. Il se refusait des mets chauds même aux derniers jours de sa maladie. Après sa mort, on trouva dans ses effets cent soixante-neuf mille vingt-deux roubles en argent et en billets de banque». La lecture de ce fait divers impressionna Dostoïevski. Il poursuit: «C’est alors que j’ai vu passer dans la foule une figure non réelle, mais fantastique. Elle portait un vieux manteau qui lui servait sûrement de couverture pendant la nuit. Elle me croisa et cligna en me regardant de son oeil mort, sans lueur et sans force, et je compris que c’était le même Harpagon qui était mort avec son demi-million! Et voici qu’un personnage surgit devant moi, très semblable au Chevalier Avare de Pouchkine. Il me sembla soudain que mon S. était un personnage colossal. Il quitta le monde et toutes ses tentations et se retira derrière son paravent. Qu’est-ce, pour lui, que tout ce vain clinquant, tout notre luxe? A quoi bon la commodité et le confort? Non, il n’en a pas besoin, il possède tout cela sous son oreiller, sous sa taie non changée depuis l’année dernière. Il n’a qu’à siffler, et tout ce dont il a besoin lui viendra en rampant. S’il le veut, maintes personnes lui adresseront des sourires attentifs. Il est au-dessus de tous les désirs… Mais pendant que je rêvais ainsi, il me sembla que je volais Pouchkine.»

Roman en neuf lettres: 1888

Les deux correspondants, Piotr Ivanovitch et Ivan Petrovitch ont chacun un prénom qui sert de base au patronyme de l’autre. Ils sont associés dans une affaire financée par Piotr et Ivan se dérobe, inventant mille excuses pour ne pas rencontrer Piotr. Une fin ubuesque où les deux compères devenus ennemis reçoivent un billet qui les lie encore en leur apprenant que leurs deux femmes ont le même amant !

Ce roman épistolaire est une oeuvre de jeunesse (1846) qui montre que Dostoïevski avait lu Molière…

Le petit héros : 1886

Le 23 avril 1849, Dostoïevski est arrêté pour complot politique. Dès qu’on lui permet d’avoir une bougie, du papier et de l’encre, il compose Le Petit Héros qui explore le thème, fondateur pour lui, de l’enfance “pensive”. Son personnage, un jeune garçon de onze ans, y découvre les joies, les espoirs fous et les souffrances de l’amour, en s’éprenant d’une belle dame mariée.

Jamais auparavant, sans doute, Dostoïevski n’avait parlé de l’enfance avec une telle profondeur. Jamais plus il n’évoquera aussi sensuellement la nature, l’odeur de l’herbe, les fleurs, les chevaux. Du fond de sa cellule, se sachant en danger d’être condamné à une très lourde peine, Dostoïevski fait oeuvre de vivant.

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La logeuse : 1847.....
Le héros de ce récit de jeunesse (1847) tombe amoureux d’une jeune femme mariée à un vieillard – la logeuse de l’appartement dans lequel il vient de trouver une chambre. Si son intrusion constitue une crise dans la vie du couple étrange, nul ne saura jamais pourtant quel lien les unit, quelle folie ou quelle affection mortifère. Car telles sont la force et la modernité de ce récit que de rester ouvert, de ne donner aucune clé à l’inévitable éviction du protagoniste.

Le bouffon: 1848

Polzounkov - qui met en scène un bouffon revendicateur et ridicule - s’inscrit dans une vaste entreprise de retraduction de l’intégrale de Dostoïevski. Tel qu’on le lisait jusqu’ici en traduction, Dostoïevski paraissait avoir écrit comme un romancier français du XIXème siècle. “Les traducteurs, écrit André Markowicz, ont toujours amélioré son texte, ont toujours voulu le ramener vers une norme française. C’était, je crois, un contresens, peut-être indispensable dans un premier temps pour faire accepter un auteur, mais inutile aujourd’hui, s’agissant d’un écrivain qui fait de la haine de l’élégance une doctrine de renaissance du peuple russe.” Le pari d’André Markowicz et de Babel est donc de restituer au romancier russe, dans cette intégrale, sa véritable voix, celle d’un possédé dont la langue est à l’image de sa démesure et de sa passion.

L’arbre de Noël et le mariage: 1848

Le récit débute par la description d’une fête de Noël où se réjouissent des enfants, et en particulier une fillette de onze ans, riche héritière. Puis survient Julian Mastakovitch, dignitaire déjà rencontré dans Un Coeur faible, qui se révèle ici un homme rusé, avide d’argent et sensuel. Il jette son dévolu sur la petite fille en tant que future épouse..

Krotkaïa: Récit fantastique 1886

Krotkaïa ou ” La Douce ” porte le sous-titre Récit fantastique. Mais dans sa préface l’auteur explique que c’est la forme qui est fantastique dans ce récit, le fond est par contre réel au plus haut point. Le récit est le monologue du mari quelques heures après le suicide de sa femme. Le corps de celle-ci est couché sur la table et tout en marchant dans la pièce il monologue avec lui-même. Il veut comprendre ce qui est arrivé. L’auteur joue le rôle d’un sténographe et note le discours du malheureux mari. Cette forme narrative vient à Dostoïevski du chef d’œuvre de Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné, le journal d’un homme qui n’a plus que quelques heure à vivre. Ce genre de procédé littéraire de la narration est nouveau en littérature: la notation exacte d’un monologue intérieur. De nombreuses années avant Marcel Proust, avant les symbolistes, Dostoïesvki détruit la convention du langage littéraire logique pour reproduire le torrent des idées. Le récit de La Douce est ordonné rétrospectivement: le drame a déjà eu lieu, le suicide de l’épouse. Peu à peu vont être recherchées les causes de la mort. La Douce est morte parce que le mari a tué son amour : elle était trop chaste, trop pure pour jouer l’épouse aimante. Quant à lui il a la psychologie d’une souris traquée et la haine accumulée contre la société a transformé son amour en tyrannie tortionnaire

La femme d’un autre et un mari sous le lit: 1888

Persuadé que sa femme le trompe, Ivan Andréiévitch est prêt à tout pour confondre l’infidèle. Il la suit et la guette pendant des heures, il l’espionne et ouvre son courrier à la recherche d’une preuve, il se cache et se ridiculise…

L’honnête Voleur: 1848

Le narrateur est un célibataire qui vit seul depuis dix ans avec comme seule compagnie sa cuisinière Agrafièna. Cette dernière lui suggère de sous louer une pièce dans l’appartement. Il accepte pour lui faire plaisir, arrive Eustache Ivanovitch, ancien soldat qui fait le tailleur. Le narrateur et Eustache sont témoins d’un vol dans l’appartement, l’incident rappelle à Eustache sa rencontre avec un honnête voleur

. Deux années auparavant, il avait rencontré dans une gargote Emélia Ilyitch, ivrogne notoire à qui Eustache offre le couvert et le coucher par pitié. Ne pouvant pas se défaire de lui, il essaie de le ramener dans le droit chemin, peine perdue, il se saoule dès qu’il en a l’occasion. Un soir de retour chez lui Eustache constate la disparition d’une culotte de cheval qui avait fait pour un Monsieur. Il soupçonne Emélia, ce dernier nie et quitte le domicile. Il revient plusieurs jours après chez Eustache pour y mourir, il attendra le dernier moment pour avouer le vol.

Pour Alexandre Soloviev Dostoïevski reproduit bien dans ce récit le style primitif et sincère d’un homme du peuple. L’idée principale du récit est la bonté modeste et sincère d’un être simple. Le sous-officier, pauvre lui-même, éprouve un vif regret quand il constate que Emélia l’a volé, mais ne lui fait pas de reproche par délicatesse parce qu’il est aussi une être sensible et délicat. Par faiblesse, il a commis un vol mais il voudrait se racheter en travaillant pour son bienfaiteur. Il succombe finalement à ses remords plus qu’à la maladie.

Prohartchine: 1846

M. Prohartchine est un «pauvre-riche». Cette nouvelle est tirée de l’histoire véridique d’un avare lue dans les journaux de la capitale, un «nouvel Harpagon mort en pauvreté sur des monceaux d’or. C’était un conseiller titulaire en retraite. Il ne payait que trois roubles par mois pour loger dans un coin derrière le paravent. Il se plaignait toujours de sa pauvreté et la dernière année avant sa mort il ne paya pas son loyer. Il se refusait des mets chauds même aux derniers jours de sa maladie. Après sa mort, on trouva dans ses effets cent soixante-neuf mille vingt-deux roubles en argent et en billets de banque». La lecture de ce fait divers impressionna Dostoïevski. Il poursuit: «C’est alors que j’ai vu passer dans la foule une figure non réelle, mais fantastique. Elle portait un vieux manteau qui lui servait sûrement de couverture pendant la nuit. Elle me croisa et cligna en me regardant de son oeil mort, sans lueur et sans force, et je compris que c’était le même Harpagon qui était mort avec son demi-million! Et voici qu’un personnage surgit devant moi, très semblable au Chevalier Avare de Pouchkine. Il me sembla soudain que mon S. était un personnage colossal. Il quitta le monde et toutes ses tentations et se retira derrière son paravent. Qu’est-ce, pour lui, que tout ce vain clinquant, tout notre luxe? A quoi bon la commodité et le confort? Non, il n’en a pas besoin, il possède tout cela sous son oreiller, sous sa taie non changée depuis l’année dernière. Il n’a qu’à siffler, et tout ce dont il a besoin lui viendra en rampant. S’il le veut, maintes personnes lui adresseront des sourires attentifs. Il est au-dessus de tous les désirs… Mais pendant que je rêvais ainsi, il me sembla que je volais Pouchkine.»

Roman en neuf lettres: 1888

Les deux correspondants, Piotr Ivanovitch et Ivan Petrovitch ont chacun un prénom qui sert de base au patronyme de l’autre. Ils sont associés dans une affaire financée par Piotr et Ivan se dérobe, inventant mille excuses pour ne pas rencontrer Piotr. Une fin ubuesque où les deux compères devenus ennemis reçoivent un billet qui les lie encore en leur apprenant que leurs deux femmes ont le même amant !

Ce roman épistolaire est une oeuvre de jeunesse (1846) qui montre que Dostoïevski avait lu Molière…

Le petit héros : 1886

Le 23 avril 1849, Dostoïevski est arrêté pour complot politique. Dès qu’on lui permet d’avoir une bougie, du papier et de l’encre, il compose Le Petit Héros qui explore le thème, fondateur pour lui, de l’enfance “pensive”. Son personnage, un jeune garçon de onze ans, y découvre les joies, les espoirs fous et les souffrances de l’amour, en s’éprenant d’une belle dame mariée.

Jamais auparavant, sans doute, Dostoïevski n’avait parlé de l’enfance avec une telle profondeur. Jamais plus il n’évoquera aussi sensuellement la nature, l’odeur de l’herbe, les fleurs, les chevaux. Du fond de sa cellule, se sachant en danger d’être condamné à une très lourde peine, Dostoïevski fait oeuvre de vivant.

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