La Fin des mandarins

Je ne verrai que ta souffrance

1957, Philippe Laran est le fils du professeur Antoine Laran, un de ces grands patrons qui règnent en maîtres incontestés sur la médecine française. Mandarin en herbe, le jeune médecin n'a qu'à jouer la règle du jeu pour gravir, un à un, tous les échelons qui, de l'internat à l'agrégation, l'amèneront au sommet de la plus traditionnelle des professions. Le concours de l'internat, les premières observations faites à l'hôpital en décident autrement : Philippe choisit de partir seul à la conquête de cette médecine à laquelle il veut consacrer sa vie. Des montagnes de Kabylie où, aspirant médecin, il accouche des femmes berbères, aux hôpitaux d'Alger, encombrés par les victimes du terrorisme, de la montagne basque, lourde de toute la souffrance des humbles, aux grands services hospitaliers de réanimation où se forge la médecine de l'an 2000, nous effectuons avec lui un voyage inoubliable aux frontières de la vie. Si la médecine a connu, vers le milieu de ce siècle, des changements fulgurants, ce qui a commencé à changer, depuis vingt ans, ce sont les médecins. La chirurgie est-elle une panacée ? L'hôpital constitue-t-il une réponse à toutes les exigences de santé de l'homme d'aujourd'hui ? Quel est l'avenir du médecin de famille ? Ne serons-nous pas tous, un jour, soignés par des robots ? Ce sont toutes ces questions que nous nous posons, pendant que nous partageons l'existence d'une famille de grands médecins : le clan des Laran. Originaire des Landes, pédiatre, le docteur Alain Dubos exerce dans la région parisienne. Médecin sans frontières, il a choisi de soulager la souffrance des déshérités, en Thaïlande, au Liban, en Iran, en Afghanistan. Son précédent ouvrage, La rizière des barbares, qui reconstitue la tragédie des boat people, qu'il a vécue de l'intérieur, a connu un grand succès.