Author: | Michèle Alliot-Marie | ISBN: | 9782130659228 |
Publisher: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1983 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Michèle Alliot-Marie |
ISBN: | 9782130659228 |
Publisher: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1983 |
Imprint: | Presses universitaires de France (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
Que cache une République ? Au musée Grévin de la décision politique, les lumières attirent le visiteur vers un pompeux défilé : l'État et la démocratie, l'intérêt général et la raison introduisant la loi, cires simulant et dissimulant la vie, qui détournent l'attention d'une réalité ô combien plus complexe et moins présentable. La démocratie voudrait que le pouvoir soit réparti également entre tous les citoyens, ou au moins contrôlé par eux. En fait, il échappe aux cinquante-cinq millions de Français. Quelques milliers de personnes, parlementaires, ministres, membres de cabinets ministériels, hauts et moins hauts fonctionnaires, mais aussi journalistes, syndicalistes financiers, reçoivent parfois, détournent souvent, investissent à tour de rôle le pouvoir. Par leur silence sur cette réalité, les constitutions, les lois, les règlements, les jugements, les harangues des élus, les informations des médias légitiment ces gouvernants de fait. Faut-il pour autant dénoncer le mensonge et la dictature ? La République officielle ne dissimule pas forcément une dictature. Aboutissement toujours incertain de stratégies de pouvoir, d'influences, de négociations, la décision politique est, en fait, une œuvre collective : toute démocratie n'en est pas exclue. L'État n'est ni le monde transparent que politiques et scientifiques voudraient faire croire, ni le creuset sulfureux de l'oppression que certains idéologues souhaiteraient montrer. Une République peut en cacher une autre. La République des citoyens ne cacherait-elle pas une République de décideurs ?
Que cache une République ? Au musée Grévin de la décision politique, les lumières attirent le visiteur vers un pompeux défilé : l'État et la démocratie, l'intérêt général et la raison introduisant la loi, cires simulant et dissimulant la vie, qui détournent l'attention d'une réalité ô combien plus complexe et moins présentable. La démocratie voudrait que le pouvoir soit réparti également entre tous les citoyens, ou au moins contrôlé par eux. En fait, il échappe aux cinquante-cinq millions de Français. Quelques milliers de personnes, parlementaires, ministres, membres de cabinets ministériels, hauts et moins hauts fonctionnaires, mais aussi journalistes, syndicalistes financiers, reçoivent parfois, détournent souvent, investissent à tour de rôle le pouvoir. Par leur silence sur cette réalité, les constitutions, les lois, les règlements, les jugements, les harangues des élus, les informations des médias légitiment ces gouvernants de fait. Faut-il pour autant dénoncer le mensonge et la dictature ? La République officielle ne dissimule pas forcément une dictature. Aboutissement toujours incertain de stratégies de pouvoir, d'influences, de négociations, la décision politique est, en fait, une œuvre collective : toute démocratie n'en est pas exclue. L'État n'est ni le monde transparent que politiques et scientifiques voudraient faire croire, ni le creuset sulfureux de l'oppression que certains idéologues souhaiteraient montrer. Une République peut en cacher une autre. La République des citoyens ne cacherait-elle pas une République de décideurs ?