Author: | Patrick Grainville | ISBN: | 9782402311847 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique | Publication: | January 1, 1993 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (Balland) | Language: | French |
Author: | Patrick Grainville |
ISBN: | 9782402311847 |
Publisher: | FeniXX réédition numérique |
Publication: | January 1, 1993 |
Imprint: | FeniXX réédition numérique (Balland) |
Language: | French |
Je suis parti dans l’histoire de Lucien sans savoir où j’allais. D’habitude je suis plus armé, plus prévoyant. J’aime assez les plans, les cartes, les constructions mûries, les stylos de couleur, les provisions de mots riches et chauds. La surprise fut de voir le récit s’enfuir d’un coup, comme porté par l’urgence et le dénuement. Lucien, un beau jour, quitte son amante Mona, sa maison, la lumière et la douceur. Il se dépouille pour suivre des empreintes mystérieuses inscrites dans son jardin. Ombre de bête ? Sabot, griffe ou corne ? Lucien est littéralement happé, sans doute par la meute intime de ses loups. Il rencontre des jouets d’enfants qui l’effraient, traverse un marais fourmillant, une forêt, un fleuve, une église... un désert... Or le voilà vêtu d’un pagne, pourvu d’une épée rouillée comme quelque chevalier déchu, errant. Une horreur diffuse et fascinée imprègne chaque étape du voyage. Tour à tour voyeur ou acteur frénétique, Lucien noue avec les êtres et les choses des relations impulsives et boulimiques. Il s’abîme au fond d’une solitude sans nom. On ne sait quelle fatalité, quel envoûtement le pressent ainsi tout au bout de l’exil et de la douleur. Et c’est comme si Lucien gémissait d’avoir perdu le monde et l’amour pour l’ombre d’une bête, pour une déchéance fantastique, une révélation au plus noir de lui-même. J’ai toujours été subjugué par les métamorphoses, les avatars sauvages du désir et de la peur. Emane de la Bête une ombre rayonnante qui peut anéantir ou sauver. Patrick Grainville
Je suis parti dans l’histoire de Lucien sans savoir où j’allais. D’habitude je suis plus armé, plus prévoyant. J’aime assez les plans, les cartes, les constructions mûries, les stylos de couleur, les provisions de mots riches et chauds. La surprise fut de voir le récit s’enfuir d’un coup, comme porté par l’urgence et le dénuement. Lucien, un beau jour, quitte son amante Mona, sa maison, la lumière et la douceur. Il se dépouille pour suivre des empreintes mystérieuses inscrites dans son jardin. Ombre de bête ? Sabot, griffe ou corne ? Lucien est littéralement happé, sans doute par la meute intime de ses loups. Il rencontre des jouets d’enfants qui l’effraient, traverse un marais fourmillant, une forêt, un fleuve, une église... un désert... Or le voilà vêtu d’un pagne, pourvu d’une épée rouillée comme quelque chevalier déchu, errant. Une horreur diffuse et fascinée imprègne chaque étape du voyage. Tour à tour voyeur ou acteur frénétique, Lucien noue avec les êtres et les choses des relations impulsives et boulimiques. Il s’abîme au fond d’une solitude sans nom. On ne sait quelle fatalité, quel envoûtement le pressent ainsi tout au bout de l’exil et de la douleur. Et c’est comme si Lucien gémissait d’avoir perdu le monde et l’amour pour l’ombre d’une bête, pour une déchéance fantastique, une révélation au plus noir de lui-même. J’ai toujours été subjugué par les métamorphoses, les avatars sauvages du désir et de la peur. Emane de la Bête une ombre rayonnante qui peut anéantir ou sauver. Patrick Grainville