Author: | Jean Aicard | ISBN: | 1230000259848 |
Publisher: | Largau | Publication: | August 12, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Jean Aicard |
ISBN: | 1230000259848 |
Publisher: | Largau |
Publication: | August 12, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
« Je me l’étais bien dit, que Maurin n’était pas mort. C’était vrai pourtant que ce vilain charbonnier, ce mascaré (noirci), ce diable noir l’avait attaqué au beau milieu de la nuit, pendant que lui, Maurin, assis dans sa cabane de branches, comme il me l’a conté, attendait le sanglier. Il était à l’espère, Maurin, et – je le sais par mon expérience – quand on est ainsi à l’affût, on a l’oreille bien ouverte, on entend les plus petits bruits ; mais on se méfie de soi-même, parce que les petits bruits, dans la forêt, vous font l’effet d’un tapage. Une pomme de pin qui tombe vous fait sursauter, on se dit : « Voilà les sangliers ; ils sont plusieurs, toute une bande ! » et de sangliers il n’y en a point… Ou bien, au contraire, on les entend bouïguer (affouiller le sol) et l’on se dit : « Ce n’est rien, c’est un écureuil qui fait tomber une pigne ! » La nuit on est trompé facilement, dans la forêt, par le vent, par les ombres, par tout. Alors Maurin, qui avait entendu la broussaille remuer un peu autour de lui, s’est pensé comme ça en lui-même : « Ce n’est rien ! » Et c’était ce méchant mascaré, ce Grondard, qui, le sachant là parce qu’il l’avait épié, s’approchait avec son fusil… Nom de pas Dieu ! Il me semble que je le vois !… Il devait avec prudence avancer d’un pas toutes les cinq minutes au plus ! Tout en un coup, il passe le canon de son fusil à travers les branches de la cabane, mais alors Maurin comprend ce qui arrive…
« Je me l’étais bien dit, que Maurin n’était pas mort. C’était vrai pourtant que ce vilain charbonnier, ce mascaré (noirci), ce diable noir l’avait attaqué au beau milieu de la nuit, pendant que lui, Maurin, assis dans sa cabane de branches, comme il me l’a conté, attendait le sanglier. Il était à l’espère, Maurin, et – je le sais par mon expérience – quand on est ainsi à l’affût, on a l’oreille bien ouverte, on entend les plus petits bruits ; mais on se méfie de soi-même, parce que les petits bruits, dans la forêt, vous font l’effet d’un tapage. Une pomme de pin qui tombe vous fait sursauter, on se dit : « Voilà les sangliers ; ils sont plusieurs, toute une bande ! » et de sangliers il n’y en a point… Ou bien, au contraire, on les entend bouïguer (affouiller le sol) et l’on se dit : « Ce n’est rien, c’est un écureuil qui fait tomber une pigne ! » La nuit on est trompé facilement, dans la forêt, par le vent, par les ombres, par tout. Alors Maurin, qui avait entendu la broussaille remuer un peu autour de lui, s’est pensé comme ça en lui-même : « Ce n’est rien ! » Et c’était ce méchant mascaré, ce Grondard, qui, le sachant là parce qu’il l’avait épié, s’approchait avec son fusil… Nom de pas Dieu ! Il me semble que je le vois !… Il devait avec prudence avancer d’un pas toutes les cinq minutes au plus ! Tout en un coup, il passe le canon de son fusil à travers les branches de la cabane, mais alors Maurin comprend ce qui arrive…