L'anneau de paille

Tome I - II ( Edition intégrale ) annoté

Fiction & Literature, Religious, Historical, Literary
Cover of the book L'anneau de paille by Hippolyte Bonnellier, Paris : Ollivier, 1836
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Author: Hippolyte Bonnellier ISBN: 1230002367538
Publisher: Paris : Ollivier, 1836 Publication: June 9, 2018
Imprint: Language: English
Author: Hippolyte Bonnellier
ISBN: 1230002367538
Publisher: Paris : Ollivier, 1836
Publication: June 9, 2018
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SIMON LE BORGNE PAR MICHEL RAYMOND.

Vous connaissez Michel Raymond ; vous avez lu ce Maçon qui fait frémir, qui fait penser, qui est vrai, qui est pittoresque, naïf et profond : c’est un des ouvrages les plus puissans de l’époque. Eh bien ! il y a plus de puissance encore, une force plus brutale, plus vive, plus âpre dans le livre nouveau du même auteur.

Il nous a montré cette gangrène de l’intimité, cette facilité de commerce souillant le lit nuptial, tuant la vertu, écrasant le bonheur réel, jetant le crime et la douleur sur le foyer domestique. Tout ce crime, tout ce malheur ne jaillit pas d’événement extraordinaires, mais de la nécessité même des choses et de la juxta-position des caractères. On voit à nu les ressorts de la fatalité sociale : nos ménages ouverts au premier intime ; nos mœurs étourdies, familières, bonnes à tout venant ; notre penchant à une confiance niaise et un laisser-aller que nous prenons pour du bon cœur.

Au reste, telle analyse que nous puissions faire de ce livre, elle paraîtrait froide et sèche à côté de ces quelques lignes extraites de l’ouvrage.

« Durant ces longues nuits que je me suis faites, lorsque je sens au fond de la tête le ver qui me ronge le cerveau, au lieu de me frapper comme une folle et de mordre mon oreiller pour étouffer mes cris, je pèse deux destinées, Auguste ! Ta destinée, ma destinée. N’aurez-vous de persévérance, dites !

que pour nous perdre ? et votre courage ardent à la poursuite, n’a-t-il plus d’haleine après la victoire ? C’est le moins, j’imagine, que le complice ait sa charge, et que notre faute nous réserve des droits sur vous. Dans les lois où l’on met tout ce que l’on veut, cette prévoyance ne serait pas de luxe, il me semble. Enfin, quel recours nous est permis lorsqu’un événement imprévu nous accable ? S’il en était d’autre sorte, pourtant, au lieu de reculer devant les suites d’une faute, vous reculeriez devant la faute ; ce serait autant de gagné pour les mœurs.... Est-ce que nous allons vous chercher, nous ?.... Ah ! vous nous fermerez le monde, parce que nous vous aurons ouvert notre âme !

Et, rien qu’avec du silence, vous étoufferez nos prières dès que cela vous semblera bon !. Erreur, Messieurs ! j’entreprends de changer tout cela. Il est bien, il est salutaire de signaler à l’indignation des âmes crédules vos passions sans reconnaissance et sans lendemain, qui ne se fatiguent jamais de notre désespoir et qui s’effacent devant un abîme au moment où l’on s’abandonne à leur appui. Je suis fière de me dire, Auguste, qu’à la suite de cette lutte où ton défi m’engage, il y aura pour tous les deux une égalité de dégradation sous un niveau d’infamie, et que cela ne tient qu’à moi... Mais il n’y a donc pas de femme qui ait pensé à cela ; pas une qui se soit mis bravement un écriteau sur le front avec le nom de son amant, comme on le ferait pour le nom d’un mari légitime dans le cas de divorce, de sorte à pouvoir crier sur le seuil de toutes les portes où vous frapperiez désormais : Repoussez ce lâche dans la rue, et qu’il y reste ! fermez-lui votre famille et votre pitié ! Ce n’est rien qu’il soit sans principes : il est sans entrailles. Tout homme doit lui refuser sa main, tonte femme doit lui refuser son cœur ; car cet ami n’est pas autre chose qu’un adroit libertin, et cet amant n’est rien de plus qu’un froid scélérat. Ce rôle me semble pourtant facile à prendre, Auguste ! il y aurait une sorte de grandeur à l’oser. Pour notre sexe, on a fait la vertu bien dure, et l’on ne reconnaît pas de milieu. Je veux protester, moi !

je veux que ma chute serve au redressement de l’odieuse morale qui se révolte de nos faiblesses en souriant à vos lâchetés ; qui vous fait tyran, qui nous fait esclave ; qui vous dispense de tous les freins, qui nous arrache brutalement tous les pardons. Se tuer ! je l’ai voulu plus d’une fois ; mais à quoi bon ?.. On se venge !!! il faut se dire que la cause d’une seule est la cause de toutes. Faire rougir les hommes, ce serait neuf. Songes-y, Auguste ; songes-y ! ce moment est décisif. »

L'anneau de paille Tome I
LE BUCHERON ET LA CHEVRIÈRE.
LE COUVENT ET LE MANOIR.
TÉNÈBRES ET LUMIÈRE.
L’AMI DES LA BOURCADIÈRE.
LE BIEN DE CÉSAR.
CARREFOUR DU BUCHERON.
LA DÉMOLITION.
LA DAME D’HONNEUR.
LES DEUX REINES.
PRISE TROP TOT LAISSÉE.
DISCRÉTION ET SOUFFRANCE.
UN BAISER D’ARCHER.
LES NOCES.
LA NUIT DES NOCES.
LE PANSEMENT.
MANGE DU RABELAIS.
PLANTE TES PIEUX.
LE FEU ET LA PLAIDOIRIE
LE CORDELIER TONSURÉ.
Notes
L'anneau de paille Tome II
LA RENCONTRE.
LE CHARIVARI.
AMOUR DE L’AME, AMOUR DES SENS.
L’ARBRE LUXURIEUX.
LA MERCURIALE ET LES ROSES.
LES FIANCÉS ET LE CORNOUILLER.
JACQUES FERROND.
LES NOCES ET LA MORT.
LES PROJETS DE RÉVOLTE.
UNE MORT SANS PRIÈRES.
LES MARCHANDS DE FRUITS.
VEUVE GUDULE HONORÉUS.
RAMUS.
RAMUS. (1)
SAINTE-MARINE.
COURSES NOCTURNES.
L’ANNEAU DE PAILLE.
LA GRANDE LEVRIÈRE.
MOINE OU DIABLE.
LA SÉPARATION.
L’ANNEAU D’OR.
LA CHARTRE BASSE.
LA LOI DE CAÏUS.
LE TIGRE.
CONCLUSION.

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SIMON LE BORGNE PAR MICHEL RAYMOND.

Vous connaissez Michel Raymond ; vous avez lu ce Maçon qui fait frémir, qui fait penser, qui est vrai, qui est pittoresque, naïf et profond : c’est un des ouvrages les plus puissans de l’époque. Eh bien ! il y a plus de puissance encore, une force plus brutale, plus vive, plus âpre dans le livre nouveau du même auteur.

Il nous a montré cette gangrène de l’intimité, cette facilité de commerce souillant le lit nuptial, tuant la vertu, écrasant le bonheur réel, jetant le crime et la douleur sur le foyer domestique. Tout ce crime, tout ce malheur ne jaillit pas d’événement extraordinaires, mais de la nécessité même des choses et de la juxta-position des caractères. On voit à nu les ressorts de la fatalité sociale : nos ménages ouverts au premier intime ; nos mœurs étourdies, familières, bonnes à tout venant ; notre penchant à une confiance niaise et un laisser-aller que nous prenons pour du bon cœur.

Au reste, telle analyse que nous puissions faire de ce livre, elle paraîtrait froide et sèche à côté de ces quelques lignes extraites de l’ouvrage.

« Durant ces longues nuits que je me suis faites, lorsque je sens au fond de la tête le ver qui me ronge le cerveau, au lieu de me frapper comme une folle et de mordre mon oreiller pour étouffer mes cris, je pèse deux destinées, Auguste ! Ta destinée, ma destinée. N’aurez-vous de persévérance, dites !

que pour nous perdre ? et votre courage ardent à la poursuite, n’a-t-il plus d’haleine après la victoire ? C’est le moins, j’imagine, que le complice ait sa charge, et que notre faute nous réserve des droits sur vous. Dans les lois où l’on met tout ce que l’on veut, cette prévoyance ne serait pas de luxe, il me semble. Enfin, quel recours nous est permis lorsqu’un événement imprévu nous accable ? S’il en était d’autre sorte, pourtant, au lieu de reculer devant les suites d’une faute, vous reculeriez devant la faute ; ce serait autant de gagné pour les mœurs.... Est-ce que nous allons vous chercher, nous ?.... Ah ! vous nous fermerez le monde, parce que nous vous aurons ouvert notre âme !

Et, rien qu’avec du silence, vous étoufferez nos prières dès que cela vous semblera bon !. Erreur, Messieurs ! j’entreprends de changer tout cela. Il est bien, il est salutaire de signaler à l’indignation des âmes crédules vos passions sans reconnaissance et sans lendemain, qui ne se fatiguent jamais de notre désespoir et qui s’effacent devant un abîme au moment où l’on s’abandonne à leur appui. Je suis fière de me dire, Auguste, qu’à la suite de cette lutte où ton défi m’engage, il y aura pour tous les deux une égalité de dégradation sous un niveau d’infamie, et que cela ne tient qu’à moi... Mais il n’y a donc pas de femme qui ait pensé à cela ; pas une qui se soit mis bravement un écriteau sur le front avec le nom de son amant, comme on le ferait pour le nom d’un mari légitime dans le cas de divorce, de sorte à pouvoir crier sur le seuil de toutes les portes où vous frapperiez désormais : Repoussez ce lâche dans la rue, et qu’il y reste ! fermez-lui votre famille et votre pitié ! Ce n’est rien qu’il soit sans principes : il est sans entrailles. Tout homme doit lui refuser sa main, tonte femme doit lui refuser son cœur ; car cet ami n’est pas autre chose qu’un adroit libertin, et cet amant n’est rien de plus qu’un froid scélérat. Ce rôle me semble pourtant facile à prendre, Auguste ! il y aurait une sorte de grandeur à l’oser. Pour notre sexe, on a fait la vertu bien dure, et l’on ne reconnaît pas de milieu. Je veux protester, moi !

je veux que ma chute serve au redressement de l’odieuse morale qui se révolte de nos faiblesses en souriant à vos lâchetés ; qui vous fait tyran, qui nous fait esclave ; qui vous dispense de tous les freins, qui nous arrache brutalement tous les pardons. Se tuer ! je l’ai voulu plus d’une fois ; mais à quoi bon ?.. On se venge !!! il faut se dire que la cause d’une seule est la cause de toutes. Faire rougir les hommes, ce serait neuf. Songes-y, Auguste ; songes-y ! ce moment est décisif. »

L'anneau de paille Tome I
LE BUCHERON ET LA CHEVRIÈRE.
LE COUVENT ET LE MANOIR.
TÉNÈBRES ET LUMIÈRE.
L’AMI DES LA BOURCADIÈRE.
LE BIEN DE CÉSAR.
CARREFOUR DU BUCHERON.
LA DÉMOLITION.
LA DAME D’HONNEUR.
LES DEUX REINES.
PRISE TROP TOT LAISSÉE.
DISCRÉTION ET SOUFFRANCE.
UN BAISER D’ARCHER.
LES NOCES.
LA NUIT DES NOCES.
LE PANSEMENT.
MANGE DU RABELAIS.
PLANTE TES PIEUX.
LE FEU ET LA PLAIDOIRIE
LE CORDELIER TONSURÉ.
Notes
L'anneau de paille Tome II
LA RENCONTRE.
LE CHARIVARI.
AMOUR DE L’AME, AMOUR DES SENS.
L’ARBRE LUXURIEUX.
LA MERCURIALE ET LES ROSES.
LES FIANCÉS ET LE CORNOUILLER.
JACQUES FERROND.
LES NOCES ET LA MORT.
LES PROJETS DE RÉVOLTE.
UNE MORT SANS PRIÈRES.
LES MARCHANDS DE FRUITS.
VEUVE GUDULE HONORÉUS.
RAMUS.
RAMUS. (1)
SAINTE-MARINE.
COURSES NOCTURNES.
L’ANNEAU DE PAILLE.
LA GRANDE LEVRIÈRE.
MOINE OU DIABLE.
LA SÉPARATION.
L’ANNEAU D’OR.
LA CHARTRE BASSE.
LA LOI DE CAÏUS.
LE TIGRE.
CONCLUSION.

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