Jacques

Fiction & Literature, Classics, Historical, Literary
Cover of the book Jacques by George Sand, Martine Dubouil
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: George Sand ISBN: 1230002546926
Publisher: Martine Dubouil Publication: September 13, 2018
Imprint: Language: French
Author: George Sand
ISBN: 1230002546926
Publisher: Martine Dubouil
Publication: September 13, 2018
Imprint:
Language: French

Que Jacques soit l’expression et le résultat de pensées tristes et de sentiments amers, il n’est pas besoin de le dire. C’est un livre douloureux et un dénoûment désespéré. Les gens heureux, qui sont parfois fort intolérants, m’en ont blâmé. A-t-on le droit d’être désespéré ? disaient-ils. A-t-on le droit d’être malade ?

Jacques n’est cependant pas l’apologie du suicide ; c’est l’histoire d’une passion, de la dernière et intolérable passion, d’une âme passionnée ; je ne prétends pas nier cette conséquence du roman, que certains cœurs dévoués se voient réduits à céder la place aux autres et que la société ne leur laisse guère d’autre choix, puisqu’elle raille et s’indigne devant la résignation ou la miséricorde d’un époux trahi. En ceci, la société ne se montre pas fort chrétienne. Aussi Jacques finit-il peu chrétiennement sa vie en s’arrogeant le droit d’en disposer. Mais à qui la faute ? Jacques ne proteste pas tant qu’on croit contre cette société irréligieuse. Il lui cède, au contraire, beaucoup trop, puisqu’il tue et se tue. Il est donc l’homme de son temps, et apparemment que son temps n’est pas bon pour les gens mariés, puisque certains d’entre eux sont placés sans transaction possible entre l’état de meurtriers et celui de saints.

Tâchons d’être saints, et si nous en venons à bout, nous saurons d’autant plus combien cela est difficile, et quelle indulgence on doit à ceux qui ne le sont pas encore. Alors nous reconnaîtrons peut-être qu’il y a quelque chose à modifier ou dans la loi, ou dans l’opinion, car le but de la société devrait être de rendre la perfection accessible à tous, et l’homme est bien faible quand il lutte seul contre le torrent des mœurs et des idées.

J’ai écrit ce livre à Venise en 1834, ainsi que Leone Leoni et André.

GEORGE SAND.
Paris, mars 1853.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Que Jacques soit l’expression et le résultat de pensées tristes et de sentiments amers, il n’est pas besoin de le dire. C’est un livre douloureux et un dénoûment désespéré. Les gens heureux, qui sont parfois fort intolérants, m’en ont blâmé. A-t-on le droit d’être désespéré ? disaient-ils. A-t-on le droit d’être malade ?

Jacques n’est cependant pas l’apologie du suicide ; c’est l’histoire d’une passion, de la dernière et intolérable passion, d’une âme passionnée ; je ne prétends pas nier cette conséquence du roman, que certains cœurs dévoués se voient réduits à céder la place aux autres et que la société ne leur laisse guère d’autre choix, puisqu’elle raille et s’indigne devant la résignation ou la miséricorde d’un époux trahi. En ceci, la société ne se montre pas fort chrétienne. Aussi Jacques finit-il peu chrétiennement sa vie en s’arrogeant le droit d’en disposer. Mais à qui la faute ? Jacques ne proteste pas tant qu’on croit contre cette société irréligieuse. Il lui cède, au contraire, beaucoup trop, puisqu’il tue et se tue. Il est donc l’homme de son temps, et apparemment que son temps n’est pas bon pour les gens mariés, puisque certains d’entre eux sont placés sans transaction possible entre l’état de meurtriers et celui de saints.

Tâchons d’être saints, et si nous en venons à bout, nous saurons d’autant plus combien cela est difficile, et quelle indulgence on doit à ceux qui ne le sont pas encore. Alors nous reconnaîtrons peut-être qu’il y a quelque chose à modifier ou dans la loi, ou dans l’opinion, car le but de la société devrait être de rendre la perfection accessible à tous, et l’homme est bien faible quand il lutte seul contre le torrent des mœurs et des idées.

J’ai écrit ce livre à Venise en 1834, ainsi que Leone Leoni et André.

GEORGE SAND.
Paris, mars 1853.

More books from Martine Dubouil

Cover of the book Les Bertram by George Sand
Cover of the book Germaine by George Sand
Cover of the book Mémoires de Geoffroy de Ville-Hardouin by George Sand
Cover of the book La Guerre de Jugurtha by George Sand
Cover of the book Les trappeurs de l'Arkansas by George Sand
Cover of the book Louis II de Bavière by George Sand
Cover of the book Satyricon by George Sand
Cover of the book À la recherche du bonheur by George Sand
Cover of the book L'affaire Lerouge by George Sand
Cover of the book La guerre et la paix by George Sand
Cover of the book Vie de Claire-Clémence de Maillé-Brézé, princesse de Condé by George Sand
Cover of the book Manon Lescaut by George Sand
Cover of the book Colomba et autres contes et nouvelles by George Sand
Cover of the book Les mystères de l’île Saint-Louis by George Sand
Cover of the book Le Bal de Sceaux by George Sand
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy