Author: | Irène Némirovsky | ISBN: | 9782824717258 |
Publisher: | Bibebook | Publication: | June 9, 2015 |
Imprint: | Bibebook | Language: | French |
Author: | Irène Némirovsky |
ISBN: | 9782824717258 |
Publisher: | Bibebook |
Publication: | June 9, 2015 |
Imprint: | Bibebook |
Language: | French |
Irène Némirovsky (en russe : Ирина Леонидовна Немировская, Irina Leonidovna Nemirovskaïa), née le 24 février (11 février) 1903 à Kiev (Empire russe), morte le 17 août 1942 à Auschwitz (Reich allemand, aujourd'hui en Pologne), est une romancière russe d'origine ukrainienne et de langue française. Elle est le seul écrivain à avoir reçu le prix Renaudot à titre posthume, en 2004, pour son roman Suite française. Extrait : Une femme entra dans le box des accusés. Elle était belle encore, malgré sa pâleur, malgré son air hagard et las ; seules, les paupières, d'une forme délicieuse, étaient fanées par les larmes et la bouche affaissée, mais elle paraissait jeune. On ne voyait pas ses cheveux cachés sous le chapeau noir. Elle porta machinalement ses deux mains à son cou, cherchant, sans doute, les perles du long collier qui l'avait orné autrefois, mais son cou était nu ; les mains hésitèrent ; elle tordit lentement et tristement ses doigts, et la foule haletante qui suivait des yeux ses moindres mouvements fit entendre un sourd murmure. - Messieurs les jurés veulent voir votre visage, dit le président. Enlevez votre chapeau. Elle l'ôta, et de nouveau, tous les regards s'attachèrent à ses mains nues, petites et parfaites.
Irène Némirovsky (en russe : Ирина Леонидовна Немировская, Irina Leonidovna Nemirovskaïa), née le 24 février (11 février) 1903 à Kiev (Empire russe), morte le 17 août 1942 à Auschwitz (Reich allemand, aujourd'hui en Pologne), est une romancière russe d'origine ukrainienne et de langue française. Elle est le seul écrivain à avoir reçu le prix Renaudot à titre posthume, en 2004, pour son roman Suite française. Extrait : Une femme entra dans le box des accusés. Elle était belle encore, malgré sa pâleur, malgré son air hagard et las ; seules, les paupières, d'une forme délicieuse, étaient fanées par les larmes et la bouche affaissée, mais elle paraissait jeune. On ne voyait pas ses cheveux cachés sous le chapeau noir. Elle porta machinalement ses deux mains à son cou, cherchant, sans doute, les perles du long collier qui l'avait orné autrefois, mais son cou était nu ; les mains hésitèrent ; elle tordit lentement et tristement ses doigts, et la foule haletante qui suivait des yeux ses moindres mouvements fit entendre un sourd murmure. - Messieurs les jurés veulent voir votre visage, dit le président. Enlevez votre chapeau. Elle l'ôta, et de nouveau, tous les regards s'attachèrent à ses mains nues, petites et parfaites.