Jésus-Christ en Flandre

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book Jésus-Christ en Flandre by Honoré de Balzac, Bibebook
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Honoré de Balzac ISBN: 9782824709789
Publisher: Bibebook Publication: June 9, 2015
Imprint: Bibebook Language: French
Author: Honoré de Balzac
ISBN: 9782824709789
Publisher: Bibebook
Publication: June 9, 2015
Imprint: Bibebook
Language: French

La Comédie humaine - Études philosophiques - Tome I. Quatorzième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Les deux paysans, le père et le fils, restaient silencieux, résignés et soumis à la volonté de Dieu, en gens accoutumés à suivre instinctivement, comme les animaux, le branle donné à la Nature. Ainsi, d’un côté les richesses, l’orgueil, la science, la débauche, le crime, toute la société humaine telle que la font les arts, la pensée, l’éducation, le monde et ses lois ; mais aussi, de ce côté seulement, les cris, la terreur, mille sentiments divers combattus par des doutes affreux, là, seulement, les angoisses de la peur. Puis, au-dessus de ces existences, un homme puissant, le patron de la barque, ne doutant de rien, le chef, le roi fataliste, se faisant sa propre providence et criant : ― « Sainte Écope !... » et non pas : ― « Sainte Vierge !... » enfin, défiant l’orage et luttant avec la mer corps à corps. A l’autre bout de la nacelle, des faibles !... la mère berçant dans son sein un petit enfant qui souriait à l’orage ; une fille, jadis joyeuse, maintenant livrée à d’horribles remords ; un soldat criblé de blessures, sans autre récompense que sa vie mutilée pour prix d’un dévouement infatigable ; il avait à peine un morceau de pain trempé de pleurs ; néanmoins il se riait de tout et marchait sans soucis, heureux quand il noyait sa gloire au fond d’un pot de bière ou qu’il la racontait à des enfants qui l’admiraient, il commettait gaiement à Dieu le soin de son avenir ; enfin, deux paysans, gens de peine et de fatigue, le travail incarné, le labeur dont vivait le monde. Ces simples créatures étaient insouciantes de la pensée et de ses trésors, mais prêtes à les abîmer dans une croyance, ayant la foi d’autant plus robuste qu’elles n’avaient jamais rien discuté, ni analysé ; natures vierges où la conscience était restée pure et le sentiment puissant ; le remords, le malheur, l’amour, le travail avaient exercé, purifié, concentré, décuplé, leur volonté, la seule chose qui, dans l’homme, ressemble à ce que les savants nomment une âme.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

La Comédie humaine - Études philosophiques - Tome I. Quatorzième volume de l'édition Furne 1842. Extrait : Les deux paysans, le père et le fils, restaient silencieux, résignés et soumis à la volonté de Dieu, en gens accoutumés à suivre instinctivement, comme les animaux, le branle donné à la Nature. Ainsi, d’un côté les richesses, l’orgueil, la science, la débauche, le crime, toute la société humaine telle que la font les arts, la pensée, l’éducation, le monde et ses lois ; mais aussi, de ce côté seulement, les cris, la terreur, mille sentiments divers combattus par des doutes affreux, là, seulement, les angoisses de la peur. Puis, au-dessus de ces existences, un homme puissant, le patron de la barque, ne doutant de rien, le chef, le roi fataliste, se faisant sa propre providence et criant : ― « Sainte Écope !... » et non pas : ― « Sainte Vierge !... » enfin, défiant l’orage et luttant avec la mer corps à corps. A l’autre bout de la nacelle, des faibles !... la mère berçant dans son sein un petit enfant qui souriait à l’orage ; une fille, jadis joyeuse, maintenant livrée à d’horribles remords ; un soldat criblé de blessures, sans autre récompense que sa vie mutilée pour prix d’un dévouement infatigable ; il avait à peine un morceau de pain trempé de pleurs ; néanmoins il se riait de tout et marchait sans soucis, heureux quand il noyait sa gloire au fond d’un pot de bière ou qu’il la racontait à des enfants qui l’admiraient, il commettait gaiement à Dieu le soin de son avenir ; enfin, deux paysans, gens de peine et de fatigue, le travail incarné, le labeur dont vivait le monde. Ces simples créatures étaient insouciantes de la pensée et de ses trésors, mais prêtes à les abîmer dans une croyance, ayant la foi d’autant plus robuste qu’elles n’avaient jamais rien discuté, ni analysé ; natures vierges où la conscience était restée pure et le sentiment puissant ; le remords, le malheur, l’amour, le travail avaient exercé, purifié, concentré, décuplé, leur volonté, la seule chose qui, dans l’homme, ressemble à ce que les savants nomment une âme.

More books from Bibebook

Cover of the book Les douze nouvelles nouvelles by Honoré de Balzac
Cover of the book Précaution by Honoré de Balzac
Cover of the book Trois Hommes en Balade by Honoré de Balzac
Cover of the book Le Double by Honoré de Balzac
Cover of the book Contes de fées by Honoré de Balzac
Cover of the book Légendes rustiques by Honoré de Balzac
Cover of the book Vêtus de pierre by Honoré de Balzac
Cover of the book Le Pilote by Honoré de Balzac
Cover of the book Hop-Frog by Honoré de Balzac
Cover of the book Élégies by Honoré de Balzac
Cover of the book Les Louves de Machecoul I by Honoré de Balzac
Cover of the book Divers contes by Honoré de Balzac
Cover of the book Belle-Rose by Honoré de Balzac
Cover of the book La Marquise de Pompadour by Honoré de Balzac
Cover of the book Les récits d'Adrien Zograffi I by Honoré de Balzac
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy