Author: | Charles-Victor Langlois, Charles Seignobos | ISBN: | 1230000276947 |
Publisher: | JCA | Publication: | October 27, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Charles-Victor Langlois, Charles Seignobos |
ISBN: | 1230000276947 |
Publisher: | JCA |
Publication: | October 27, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
L’histoire se fait avec des documents. Les documents sont les traces qu’ont laissées les pensées et les actes des hommes d’autrefois. Parmi les pensées et les actes des hommes, il en est très peu qui laissent des traces visibles, et ces traces, lorsqu’il s’en produit, sont rarement durables : il suffît d’un accident pour les effacer. Or, toute pensée et tout acte qui n’a pas laissé de traces, directes ou indirectes, ou dont les traces visibles ont disparu, est perdu pour l’histoire : c’est comme s’il n’avait jamais existé. Faute de documents, l’histoire d’immenses périodes du passé de l’humanité est à jamais inconnaissable. Car rien ne supplée aux documents : pas de documents, pas d’histoire.
Pour conclure légitimement d’un document au fait dont il est la trace, il faut prendre de nombreuses précautions, qui seront indiquées plus loin. — Mais il est clair que, préalablement à tout examen critique et à toute interprétation des documents, se pose la question de savoir s’il y en a, combien il y en a, et où ils sont. Si j’ai l’idée de traiter un point d’histoire [1], quel qu’il soit, je m’informerai d’abord de l’endroit ou des endroits où reposent les documents nécessaires pour le traiter, supposé qu’il en existe. Chercher, recueillir les documents est donc une des parties, logiquement la première, et une des parties principales, du métier d’historien. En Allemagne, on lui a donné le nom d’Heuristique (Heuristik).
L’histoire se fait avec des documents. Les documents sont les traces qu’ont laissées les pensées et les actes des hommes d’autrefois. Parmi les pensées et les actes des hommes, il en est très peu qui laissent des traces visibles, et ces traces, lorsqu’il s’en produit, sont rarement durables : il suffît d’un accident pour les effacer. Or, toute pensée et tout acte qui n’a pas laissé de traces, directes ou indirectes, ou dont les traces visibles ont disparu, est perdu pour l’histoire : c’est comme s’il n’avait jamais existé. Faute de documents, l’histoire d’immenses périodes du passé de l’humanité est à jamais inconnaissable. Car rien ne supplée aux documents : pas de documents, pas d’histoire.
Pour conclure légitimement d’un document au fait dont il est la trace, il faut prendre de nombreuses précautions, qui seront indiquées plus loin. — Mais il est clair que, préalablement à tout examen critique et à toute interprétation des documents, se pose la question de savoir s’il y en a, combien il y en a, et où ils sont. Si j’ai l’idée de traiter un point d’histoire [1], quel qu’il soit, je m’informerai d’abord de l’endroit ou des endroits où reposent les documents nécessaires pour le traiter, supposé qu’il en existe. Chercher, recueillir les documents est donc une des parties, logiquement la première, et une des parties principales, du métier d’historien. En Allemagne, on lui a donné le nom d’Heuristique (Heuristik).