Author: | Pierre-Jules Hetzel | ISBN: | 1230002186108 |
Publisher: | [Paris] : Hachette jeunesse,1935 | Publication: | February 27, 2018 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pierre-Jules Hetzel |
ISBN: | 1230002186108 |
Publisher: | [Paris] : Hachette jeunesse,1935 |
Publication: | February 27, 2018 |
Imprint: | |
Language: | French |
Je suis venu au jour un beau matin, par un temps très gai dans un pré charmant. Je me trouvai couché tout près du cœur chaud de ma mère, et j’eus, en ouvrant les yeux, le sentiment qu’il était doux d’être en vie.
À demi couchée à l’ombre d’un grand saule qui bordait la lisière de notre pré, ma mère me regardait tendrement avec une évidente admiration.
Je me blottis plus près d’elle encore et fermai les yeux. En même temps j’ouvris la bouche, pour faire mon premier déjeuner ! Ma mère, ravie de me voir si vite en de si bonnes dispositions, m’encouragea.
« C’est bien, me dit-elle ; tu es très sage d’avoir su boire tout de suite et sans te faire prier.
« Tu deviendras vite grand... Alors, tes dents pousseront et tu mangeras l’herbe des prés. »
Cette journée passa très vite et bientôt la nuit vint, à ma grande inquiétude.
« Sois tranquille, me dit ma bonne mère, ne t’agite pas, le sommeil va venir. »
Il vint bientôt, et j’appris ainsi que c’est une bonne chose que de dormir après une journée bien remplie. Quand, dès l’aube, je rouvris les yeux, je me figurai que je naissais une seconde fois.
Aucun événement autre que ceux que je viens de dire n’ayant marqué ma première journée, je m’imaginai qu’il en serait de même de toutes les autres.
Je me croyais seul au monde, avec ma mère. Aussi, grande fut ma stupéfaction lorsque, des branches du grand saule, descendit une voix bizarre qui me fit tressaillir.
C’était celle d’une bonne vieille Pie, notre voisine, qui, par discrétion, ne s’était pas montrée la veille. Veuve et sans enfants, cette Pie s’occupait trop volontiers d’ordinaire des affaires des autres.
Je suis venu au jour un beau matin, par un temps très gai dans un pré charmant. Je me trouvai couché tout près du cœur chaud de ma mère, et j’eus, en ouvrant les yeux, le sentiment qu’il était doux d’être en vie.
À demi couchée à l’ombre d’un grand saule qui bordait la lisière de notre pré, ma mère me regardait tendrement avec une évidente admiration.
Je me blottis plus près d’elle encore et fermai les yeux. En même temps j’ouvris la bouche, pour faire mon premier déjeuner ! Ma mère, ravie de me voir si vite en de si bonnes dispositions, m’encouragea.
« C’est bien, me dit-elle ; tu es très sage d’avoir su boire tout de suite et sans te faire prier.
« Tu deviendras vite grand... Alors, tes dents pousseront et tu mangeras l’herbe des prés. »
Cette journée passa très vite et bientôt la nuit vint, à ma grande inquiétude.
« Sois tranquille, me dit ma bonne mère, ne t’agite pas, le sommeil va venir. »
Il vint bientôt, et j’appris ainsi que c’est une bonne chose que de dormir après une journée bien remplie. Quand, dès l’aube, je rouvris les yeux, je me figurai que je naissais une seconde fois.
Aucun événement autre que ceux que je viens de dire n’ayant marqué ma première journée, je m’imaginai qu’il en serait de même de toutes les autres.
Je me croyais seul au monde, avec ma mère. Aussi, grande fut ma stupéfaction lorsque, des branches du grand saule, descendit une voix bizarre qui me fit tressaillir.
C’était celle d’une bonne vieille Pie, notre voisine, qui, par discrétion, ne s’était pas montrée la veille. Veuve et sans enfants, cette Pie s’occupait trop volontiers d’ordinaire des affaires des autres.