Herbes culinaires

Un petit garçon qui voulait faire bonne impression a un jour emmené sa petite chérie dans un magasin de crème glacée. Après avoir vainement cherché dans la liste des produits comestibles quelque chose à sa portée, il chuchota au serveur : "Dites, monsieur, qu'est-ce que vous avez qui a l'air bon pour dix-neuf centimes ?"

C'est précisément la situation difficile dans laquelle se trouvent aujourd'hui des milliers de personnes. Comme le garçon, ils ont des sacs à main maigres, des appétits voraces et de puissants désirs pour faire la meilleure impression possible selon leurs moyens. Peut-être après avoir été "invités", ils apprennent par des démonstrations concrètes que les herbes sont des magiciennes culinaires qui transforment les coupes bon marché et les "chutes" en délices succulents. Ils sont ainsi éveillés au fait qu'en utilisant des herbes, ils peuvent se permettre d'accueillir et de recevoir un plus grand nombre d'amis affamés et envieux que jamais auparavant.

C'est peut-être principalement en raison de ces aspirations et du souvenir des plats célèbres de la mère et de la grand-mère que tant de demandes de renseignements sur la propagation, la culture, le traitement et l'utilisation des herbes culinaires sont posées aux autorités en matière de jardinage et de cuisine ; et peut-être est-ce parce que personne n'a vraiment aimé ces herbes assez pour publier un livre sur ce sujet. Que les herbes sont faciles à cultiver, je peux en témoigner avec force, car je les ai toutes cultivées. Je peux également témoigner du fait qu'ils réduisent le coût de la vie élevé, si l'on entend par là faire plaisir au palais sans offenser le porte-monnaie.

Par exemple, il y a quelques jours, un ami a payé 20 centimes pour de la soupe de bœuf, et 5 centimes pour de la "soupe de légumes verts". L'ajout de sel, de poivre et d'autres ingrédients a porté le coût initial à vingt-neuf centimes. Cela faisait assez de soupe pour dix ou douze portions généreuses. La viande maigre retirée de la soupe était hachée et mélangée avec pas plus de dix centimes de pommes de terre en dés, des miettes de pain rassis, du lait, des condiments et des herbes avant d'être cuite comme plat pour cinq personnes, qui par leur sourire émoussé et "les plats à caraméliser" attestèrent que ces légumes étaient " tout en douceur", mais aussi délicieux au goût.

Si ce livre insuffle ou éveille à ses lecteurs l'amour salutaire que les herbes culinaires méritent en tant que résidents permanents du jardin et maîtres de cuisine, il aura accompli l'objet pour lequel il a été écrit.