Fromont jeune et Risler aîné (Edition illustrée)

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book Fromont jeune et Risler aîné (Edition illustrée) by Alphonse Daudet, Largau
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Alphonse Daudet ISBN: 1230000256322
Publisher: Largau Publication: July 30, 2014
Imprint: Language: French
Author: Alphonse Daudet
ISBN: 1230000256322
Publisher: Largau
Publication: July 30, 2014
Imprint:
Language: French

Extrait du livre :

– Madame Chèbe !

 

– Mon garçon…

 

– Je suis content…

 

C’était bien la vingtième fois de la journée que le brave Risler disait qu’il était content, et toujours du même air attendri et paisible, avec la même voix lente, sourde, profonde, cette voix qu’étreint l’émotion et qui n’ose pas parler trop haut de peur de se briser tout à coup dans les larmes.

 

Pour rien au monde, Risler n’aurait voulu pleurer en ce moment, – voyez-vous ce marié s’attendrissant en plein repas de noces ! – Pourtant il en avait bien envie. Son bonheur l’étouffait, le tenait par la gorge, empêchait les mots de sortir. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de murmurer de temps en temps avec un petit tremblement de lèvres : « Je suis content… Je suis content… »

 

Il avait de quoi l’être, en effet. Depuis le matin, le pauvre homme se croyait emporté par un de ces rêves magnifiques dont on craint de se réveiller subitement, les yeux éblouis : mais son rêve, à lui, ne semblait jamais devoir finir. Cela avait commencé à cinq heures du matin, et à dix heures du soir, dix heures très précises à l’horloge de Véfour, cela durait encore…

 

Que de choses dans cette journée, et comme les moindres détails lui restaient présents ! Il se voyait au petit jour, arpentant sa chambre de vieux garçon dans une joie mêlée d’impatience, la barbe déjà faite, l’habit passé, deux paires de gants blancs en poche… Maintenant voici les voitures de gala, et dans la première là-bas, celle qui a des chevaux blancs, des guides blanches, une doublure de damas jaune, la parure de la mariée s’apercevant comme un nuage… Puis l’entrée à l’église, deux par deux, toujours le petit nuage blanc en tête, flottant, léger, éblouissant… L’orgue, le suisse, le sermon du curé, les cierges éclairant des bijoux, des toilettes de printemps… et cette poussée de monde à la sacristie, le petit nuage blanc, perdu, noyé, entouré, embrassé, pendant que le marié distribue des poignées de mains à tout le haut commerce parisien venu là pour lui faire honneur…

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

Extrait du livre :

– Madame Chèbe !

 

– Mon garçon…

 

– Je suis content…

 

C’était bien la vingtième fois de la journée que le brave Risler disait qu’il était content, et toujours du même air attendri et paisible, avec la même voix lente, sourde, profonde, cette voix qu’étreint l’émotion et qui n’ose pas parler trop haut de peur de se briser tout à coup dans les larmes.

 

Pour rien au monde, Risler n’aurait voulu pleurer en ce moment, – voyez-vous ce marié s’attendrissant en plein repas de noces ! – Pourtant il en avait bien envie. Son bonheur l’étouffait, le tenait par la gorge, empêchait les mots de sortir. Tout ce qu’il pouvait faire, c’était de murmurer de temps en temps avec un petit tremblement de lèvres : « Je suis content… Je suis content… »

 

Il avait de quoi l’être, en effet. Depuis le matin, le pauvre homme se croyait emporté par un de ces rêves magnifiques dont on craint de se réveiller subitement, les yeux éblouis : mais son rêve, à lui, ne semblait jamais devoir finir. Cela avait commencé à cinq heures du matin, et à dix heures du soir, dix heures très précises à l’horloge de Véfour, cela durait encore…

 

Que de choses dans cette journée, et comme les moindres détails lui restaient présents ! Il se voyait au petit jour, arpentant sa chambre de vieux garçon dans une joie mêlée d’impatience, la barbe déjà faite, l’habit passé, deux paires de gants blancs en poche… Maintenant voici les voitures de gala, et dans la première là-bas, celle qui a des chevaux blancs, des guides blanches, une doublure de damas jaune, la parure de la mariée s’apercevant comme un nuage… Puis l’entrée à l’église, deux par deux, toujours le petit nuage blanc en tête, flottant, léger, éblouissant… L’orgue, le suisse, le sermon du curé, les cierges éclairant des bijoux, des toilettes de printemps… et cette poussée de monde à la sacristie, le petit nuage blanc, perdu, noyé, entouré, embrassé, pendant que le marié distribue des poignées de mains à tout le haut commerce parisien venu là pour lui faire honneur…

More books from Largau

Cover of the book Le Cabaret de la dernière chance by Alphonse Daudet
Cover of the book NORD CONTRE SUD by Alphonse Daudet
Cover of the book Thérèse Raquin by Alphonse Daudet
Cover of the book Amour au masculin by Alphonse Daudet
Cover of the book LES AVENTURES DE SHERLOCK HOLMES by Alphonse Daudet
Cover of the book Les Fanfarons du Roi by Alphonse Daudet
Cover of the book Fleurs d'Orient by Alphonse Daudet
Cover of the book Les Quatre Évangiles Tome III Vérité by Alphonse Daudet
Cover of the book Naïs Micoulin et autres nouvelles by Alphonse Daudet
Cover of the book Du Côté de chez Swann by Alphonse Daudet
Cover of the book Le Formidable Événement by Alphonse Daudet
Cover of the book Les mystères de Paris - Tome I by Alphonse Daudet
Cover of the book L’AMI COMMUN - Tome 1 by Alphonse Daudet
Cover of the book Kernok le Pirate by Alphonse Daudet
Cover of the book Le portrait de monsieur W.H by Alphonse Daudet
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy