Eve Effingham ou l’Amérique

Fiction & Literature, Literary Theory & Criticism, Native American
Cover of the book Eve Effingham ou l’Amérique by James Fenimore Cooper, CP
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Author: James Fenimore Cooper ISBN: 1230000865517
Publisher: CP Publication: December 30, 2015
Imprint: Language: French
Author: James Fenimore Cooper
ISBN: 1230000865517
Publisher: CP
Publication: December 30, 2015
Imprint:
Language: French

Quand M. Effingham se fut déterminé à retourner en Amérique, il envoya ordre à son gérant de mettre sa maison de New-York en état de le recevoir. Il avait dessein d’y passer l’hiver, et d’aller à sa maison de campagne quand le printemps ferait sentir sa douce influence. Une heure après avoir quitté le paquebot, Ève se trouva donc à la tête d’un des plus grands établissements de la plus grande ville d’Amérique. Heureusement pour elle, son père avait trop de jugement pour regarder une épouse ou une fille comme n’étant qu’une servante de première classe, et il jugea avec raison qu’il devait employer une partie de son revenu à se procurer les services d’une femme que ses qualités missent en état de soulager une maîtresse de maison d’un fardeau si pesant. Il n’était pas de ces gens qui, pour donner une de ces fêtes à prétention, qui n’amusent personne et dans lesquelles la folie de l’un ne cherche qu’à lutter contre l’ostentation de l’autre, dépensent une somme qui, sagement employée, suffirait pour maintenir un système d’ordre dans une famille pendant tout le cours d’une année ; qui y consacrent volontiers tous leurs moyens, et qui souffrent ensuite que leurs femmes et leurs filles reprennent ces occupations dégradantes auxquelles le beau sexe paraît condamné en Amérique. Il pensait à ce qui fait la base de la vie sociale, au lieu de rechercher ce qui ne sert qu’à l’ostentation. M. Effingham avait assez de bon sens comme homme du monde, et de raison comme homme juste, pour permettre aux êtres dont le bonheur dépendait de lui, de jouir équitablement avec lui des faveurs que la Providence lui avait accordées avec tant de libéralité. En d’autres termes, il rendit deux personnes heureuses en payant généreusement une femme de charge ; d’abord sa fille, en la dispensant de soins qui n’entraient pas plus dans le cercle de ses devoirs, que celui de balayer le devant de la porte de la maison ; et ensuite une femme respectable, qui fut charmée de trouver une si bonne place. Par ce moyen aussi simple que raisonnable, Ève fut à la tête d’une des maisons les plus tranquilles, les plus véritablement élégantes, et les mieux ordonnées de toute l’Amérique, sans être obligée d’y consacrer plus de temps que celui qui était nécessaire pour donner quelques ordres le matin, et pour examiner quelques comptes une fois par semaine.

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Quand M. Effingham se fut déterminé à retourner en Amérique, il envoya ordre à son gérant de mettre sa maison de New-York en état de le recevoir. Il avait dessein d’y passer l’hiver, et d’aller à sa maison de campagne quand le printemps ferait sentir sa douce influence. Une heure après avoir quitté le paquebot, Ève se trouva donc à la tête d’un des plus grands établissements de la plus grande ville d’Amérique. Heureusement pour elle, son père avait trop de jugement pour regarder une épouse ou une fille comme n’étant qu’une servante de première classe, et il jugea avec raison qu’il devait employer une partie de son revenu à se procurer les services d’une femme que ses qualités missent en état de soulager une maîtresse de maison d’un fardeau si pesant. Il n’était pas de ces gens qui, pour donner une de ces fêtes à prétention, qui n’amusent personne et dans lesquelles la folie de l’un ne cherche qu’à lutter contre l’ostentation de l’autre, dépensent une somme qui, sagement employée, suffirait pour maintenir un système d’ordre dans une famille pendant tout le cours d’une année ; qui y consacrent volontiers tous leurs moyens, et qui souffrent ensuite que leurs femmes et leurs filles reprennent ces occupations dégradantes auxquelles le beau sexe paraît condamné en Amérique. Il pensait à ce qui fait la base de la vie sociale, au lieu de rechercher ce qui ne sert qu’à l’ostentation. M. Effingham avait assez de bon sens comme homme du monde, et de raison comme homme juste, pour permettre aux êtres dont le bonheur dépendait de lui, de jouir équitablement avec lui des faveurs que la Providence lui avait accordées avec tant de libéralité. En d’autres termes, il rendit deux personnes heureuses en payant généreusement une femme de charge ; d’abord sa fille, en la dispensant de soins qui n’entraient pas plus dans le cercle de ses devoirs, que celui de balayer le devant de la porte de la maison ; et ensuite une femme respectable, qui fut charmée de trouver une si bonne place. Par ce moyen aussi simple que raisonnable, Ève fut à la tête d’une des maisons les plus tranquilles, les plus véritablement élégantes, et les mieux ordonnées de toute l’Amérique, sans être obligée d’y consacrer plus de temps que celui qui était nécessaire pour donner quelques ordres le matin, et pour examiner quelques comptes une fois par semaine.

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