Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle

( Edition intégrale ) Tome 9/9 - illustré - annoté

Nonfiction, Science & Nature, Technology, Construction & Construction Trades, History, Renaissance, France
Cover of the book Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Paris, B. Bance, 1856
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Author: Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc ISBN: 1230002917344
Publisher: Paris, B. Bance, 1856 Publication: November 24, 2018
Imprint: Language: French
Author: Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
ISBN: 1230002917344
Publisher: Paris, B. Bance, 1856
Publication: November 24, 2018
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Language: French

TABERNACLE, s. m. Nom que l’on donne aujourd’hui à une petite armoire placée sur l’autel, au milieu du retable, et qui sert à déposer le ciboire.

L’établissement des tabernacles sur les autels ne date que du dernier siècle. Les hosties étaient déposées, jusqu’au XVIIe siècle, dans des édicules placés à côté de l’autel, ou dans une suspension (voyez AUTEL, et dans le Dictionnaire du mobilier français, l’article TABERNACLE). Ces édicules placés près de l’autel étaient de bois, de pierre ou de métal, avec lanterne pour loger une lampe. On voit encore quelques-uns de ces tabernacles, datant du XVIe siècle, dans des églises de Belgique. Souvent ces réserves de la sainte Eucharistie étaient mobiles, et n’étaient placées près de l’autel que pendant le service divin.

TAILLE, s. f. On dit: «Une bonne taille, une taille négligée, une taille layée, pour indiquer la façon dont est traité un parement de pierre. La nature de la taille est un des moyens les plus certains de reconnaître la date d’une construction; mais, dès le XIIe siècle, les diverses écoles de tailleurs de pierre ont des procédés qui leur appartiennent, et qu’il est nécessaire de connaître pour éviter la confusion. Ainsi certaines provinces n’ont jamais adopté la laye ou bretture , ou n’ont employé cet outil que très-tard. Des tailleurs de pierre ne se sont servis que du ciseau étroit ou large; quelques contrées ont employé de tout temps le marteau taillant sans dents, avec plus ou moins d’adresse.

Autant les ravalements des édifices romains, élevés sous l’influence ou sous la direction d’artistes grecs, sont faits avec perfection, autant les parements de nos monuments gallo-romains de l’empire sont négligés. D’ailleurs les Grecs, comme les Romains, posaient la pierre d’appareil à joints vifs sans mortier, épannelée, et ils faisaient un ravalement lorsque l’oeuvre était montée. Quand ils employaient des matières dures comme le granit ou le marbre, la taille était achevée avant la pose. Beaucoup de monuments grecs, en pierre d’appareil, sont restés épannelés. Le temple de Ségeste, par exemple, le grand temple de Sélinonte, de l’époque dorienne, ne montrent, sur bien des points, que des tailles préparatoires.

Quant aux édifices romains en pierre d’appareil, il en existe très-peu qui aient été complétement ravalés. Le Colisée, la porte Majeure à Rome, les arènes de Nîmes et d’Arles, celles de Pola, ne présentent que des ravalements incomplets. Il est évident que, la bâtisse achevée, on s’empressait d’enlever les échafaudages, et l’on se souciait peu de terminer les ravalements, ou bien ils étaient faits avec une négligence et une hâte telles, que ces ravalements conservaient une apparence grossière.

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TABERNACLE, s. m. Nom que l’on donne aujourd’hui à une petite armoire placée sur l’autel, au milieu du retable, et qui sert à déposer le ciboire.

L’établissement des tabernacles sur les autels ne date que du dernier siècle. Les hosties étaient déposées, jusqu’au XVIIe siècle, dans des édicules placés à côté de l’autel, ou dans une suspension (voyez AUTEL, et dans le Dictionnaire du mobilier français, l’article TABERNACLE). Ces édicules placés près de l’autel étaient de bois, de pierre ou de métal, avec lanterne pour loger une lampe. On voit encore quelques-uns de ces tabernacles, datant du XVIe siècle, dans des églises de Belgique. Souvent ces réserves de la sainte Eucharistie étaient mobiles, et n’étaient placées près de l’autel que pendant le service divin.

TAILLE, s. f. On dit: «Une bonne taille, une taille négligée, une taille layée, pour indiquer la façon dont est traité un parement de pierre. La nature de la taille est un des moyens les plus certains de reconnaître la date d’une construction; mais, dès le XIIe siècle, les diverses écoles de tailleurs de pierre ont des procédés qui leur appartiennent, et qu’il est nécessaire de connaître pour éviter la confusion. Ainsi certaines provinces n’ont jamais adopté la laye ou bretture , ou n’ont employé cet outil que très-tard. Des tailleurs de pierre ne se sont servis que du ciseau étroit ou large; quelques contrées ont employé de tout temps le marteau taillant sans dents, avec plus ou moins d’adresse.

Autant les ravalements des édifices romains, élevés sous l’influence ou sous la direction d’artistes grecs, sont faits avec perfection, autant les parements de nos monuments gallo-romains de l’empire sont négligés. D’ailleurs les Grecs, comme les Romains, posaient la pierre d’appareil à joints vifs sans mortier, épannelée, et ils faisaient un ravalement lorsque l’oeuvre était montée. Quand ils employaient des matières dures comme le granit ou le marbre, la taille était achevée avant la pose. Beaucoup de monuments grecs, en pierre d’appareil, sont restés épannelés. Le temple de Ségeste, par exemple, le grand temple de Sélinonte, de l’époque dorienne, ne montrent, sur bien des points, que des tailles préparatoires.

Quant aux édifices romains en pierre d’appareil, il en existe très-peu qui aient été complétement ravalés. Le Colisée, la porte Majeure à Rome, les arènes de Nîmes et d’Arles, celles de Pola, ne présentent que des ravalements incomplets. Il est évident que, la bâtisse achevée, on s’empressait d’enlever les échafaudages, et l’on se souciait peu de terminer les ravalements, ou bien ils étaient faits avec une négligence et une hâte telles, que ces ravalements conservaient une apparence grossière.

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