Dictionnaire Raisonné De L'Architecture Française Du XIe Au XVIe Siècle (Complete)

Nonfiction, Religion & Spirituality, New Age, History, Fiction & Literature
Cover of the book Dictionnaire Raisonné De L'Architecture Française Du XIe Au XVIe Siècle (Complete) by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc, Library of Alexandria
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc ISBN: 9781465533654
Publisher: Library of Alexandria Publication: March 8, 2015
Imprint: Language: French
Author: Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
ISBN: 9781465533654
Publisher: Library of Alexandria
Publication: March 8, 2015
Imprint:
Language: French
Orsque nous commencions à étudier l’architecture du moyen âge (il y a de cela vingt-cinq ans), il n’existait pas d’ouvrages qui pussent nous montrer la voie à suivre. Il nous souvient qu’alors un grand nombre de maîtres en architecture admettaient à peine l’existence de ces monuments qui couvrent le sol de l’Europe et de la France surtout. À peine permettait-on l’étude de quelques édifices de la renaissance française et italienne; quant à ceux qui avaient été construits depuis le bas-empire jusqu’au XVe siècle, on n’en parlait guère que pour les citer comme des produits de l’ignorance et de la barbarie. Si nous nous sentions pris d’une sorte d’admiration mystérieuse pour nos églises et nos forteresses françaises du moyen âge, nous n’osions avouer un penchant qui nous semblait une sorte de dépravation du goût, d’inclination peu avouable. Et cependant par instinct nous étions attiré vers ces grands monuments dont les trésors nous paraissaient réservés pour ceux qui voudraient se vouer à leur recherche. Après un séjour de deux ans en Italie nous fûmes plus vivement frappé encore de l’aspect de nos édifices français, de la sagesse et de la science qui ont présidé à leur exécution, de l’unité, de l’harmonie et de la méthode suivies dans leur construction comme dans leur parure. Déjà cependant des esprits distingués avaient ouvert la voie; éclairés par les travaux et l’admiration de nos voisins les Anglais, ils songeaient à classer les édifices par styles et par époques. On ne s’en tenait plus à des textes la plupart erronés, on admettait un classement archéologique basé sur l’observation des monuments eux-mêmes. Les premiers travaux de M. de Caumont faisaient ressortir des caractères bien tranchés entre les différentes époques de l’architecture française du nord. En 1831, M. Vitet adressait au ministre de l’Intérieur un rapport sur les monuments des départements de l’Oise, de l’Aisne, du Nord, de la Marne et du Pas-de-Calais, dans lequel l’élégant écrivain signalait à l’attention du gouvernement des trésors inconnus, bien qu’ils fussent à nos portes. Plus tard, M. Mérimée poursuivait les recherches si heureusement commencées par M. Vitet, et, parcourant toutes les anciennes provinces de France, sauvait de la ruine quantité d’édifices que personne alors ne songeait à regarder, et qui font aujourd’hui la richesse et l’orgueil des villes qui les possèdent. M. Didron expliquait les poëmes sculptés et peints qui couvrent nos cathédrales, et poursuivait à outrance le vandalisme partout où il voulait tenter quelque oeuvre de destruction. Mais, il faut le dire à notre honte, les artistes restaient en arrière, les architectes couraient en Italie ne commençant à ouvrir les yeux qu’à Gênes ou Florence; ils revenaient leurs portefeuilles remplis d’études faites sans critique et sans ordre, et se mettaient à l’oeuvre sans avoir mis les pieds dans un monument de leur pays. La commission des Monuments historiques instituée près le ministère de l’Intérieur commençait cependant à recruter un petit nombre d’artistes qu’elle chargeait d’étudier et de réparer quelques-uns de nos plus beaux monuments du moyen âge. C’est à cette impulsion donnée dès l’origine avec prudence, que nous devons la conservation des meilleurs exemples de notre architecture nationale, une heureuse révolution dans les études de l’architecture, d’avoir pu étudier pendant de longues années les édifices qui couvrent nos provinces, et réunir les éléments de ce livre que nous présentons aujourd’hui au public. Au milieu de difficultés sans cesse renaissantes, avec des ressources minimes, la commission des Monuments historiques a obtenu des résultats immenses; tout faible que soit cet hommage dans notre bouche, il y aurait de l’ingratitude à ne pas le lui rendre, car, en conservant nos édifices, elle a modifié le cours des études de l’architecture en France; en s’occupant du passé, elle a fondé dans l’avenir
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Orsque nous commencions à étudier l’architecture du moyen âge (il y a de cela vingt-cinq ans), il n’existait pas d’ouvrages qui pussent nous montrer la voie à suivre. Il nous souvient qu’alors un grand nombre de maîtres en architecture admettaient à peine l’existence de ces monuments qui couvrent le sol de l’Europe et de la France surtout. À peine permettait-on l’étude de quelques édifices de la renaissance française et italienne; quant à ceux qui avaient été construits depuis le bas-empire jusqu’au XVe siècle, on n’en parlait guère que pour les citer comme des produits de l’ignorance et de la barbarie. Si nous nous sentions pris d’une sorte d’admiration mystérieuse pour nos églises et nos forteresses françaises du moyen âge, nous n’osions avouer un penchant qui nous semblait une sorte de dépravation du goût, d’inclination peu avouable. Et cependant par instinct nous étions attiré vers ces grands monuments dont les trésors nous paraissaient réservés pour ceux qui voudraient se vouer à leur recherche. Après un séjour de deux ans en Italie nous fûmes plus vivement frappé encore de l’aspect de nos édifices français, de la sagesse et de la science qui ont présidé à leur exécution, de l’unité, de l’harmonie et de la méthode suivies dans leur construction comme dans leur parure. Déjà cependant des esprits distingués avaient ouvert la voie; éclairés par les travaux et l’admiration de nos voisins les Anglais, ils songeaient à classer les édifices par styles et par époques. On ne s’en tenait plus à des textes la plupart erronés, on admettait un classement archéologique basé sur l’observation des monuments eux-mêmes. Les premiers travaux de M. de Caumont faisaient ressortir des caractères bien tranchés entre les différentes époques de l’architecture française du nord. En 1831, M. Vitet adressait au ministre de l’Intérieur un rapport sur les monuments des départements de l’Oise, de l’Aisne, du Nord, de la Marne et du Pas-de-Calais, dans lequel l’élégant écrivain signalait à l’attention du gouvernement des trésors inconnus, bien qu’ils fussent à nos portes. Plus tard, M. Mérimée poursuivait les recherches si heureusement commencées par M. Vitet, et, parcourant toutes les anciennes provinces de France, sauvait de la ruine quantité d’édifices que personne alors ne songeait à regarder, et qui font aujourd’hui la richesse et l’orgueil des villes qui les possèdent. M. Didron expliquait les poëmes sculptés et peints qui couvrent nos cathédrales, et poursuivait à outrance le vandalisme partout où il voulait tenter quelque oeuvre de destruction. Mais, il faut le dire à notre honte, les artistes restaient en arrière, les architectes couraient en Italie ne commençant à ouvrir les yeux qu’à Gênes ou Florence; ils revenaient leurs portefeuilles remplis d’études faites sans critique et sans ordre, et se mettaient à l’oeuvre sans avoir mis les pieds dans un monument de leur pays. La commission des Monuments historiques instituée près le ministère de l’Intérieur commençait cependant à recruter un petit nombre d’artistes qu’elle chargeait d’étudier et de réparer quelques-uns de nos plus beaux monuments du moyen âge. C’est à cette impulsion donnée dès l’origine avec prudence, que nous devons la conservation des meilleurs exemples de notre architecture nationale, une heureuse révolution dans les études de l’architecture, d’avoir pu étudier pendant de longues années les édifices qui couvrent nos provinces, et réunir les éléments de ce livre que nous présentons aujourd’hui au public. Au milieu de difficultés sans cesse renaissantes, avec des ressources minimes, la commission des Monuments historiques a obtenu des résultats immenses; tout faible que soit cet hommage dans notre bouche, il y aurait de l’ingratitude à ne pas le lui rendre, car, en conservant nos édifices, elle a modifié le cours des études de l’architecture en France; en s’occupant du passé, elle a fondé dans l’avenir

More books from Library of Alexandria

Cover of the book A Roving Commission; Or, Through the Black Insurrection at Hayti by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book The Four Million by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Legends of Norseland by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Ancient and Modern Initiation by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book English Narrative Poems by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book The Christmas Kalends of Provence and Some Other Provençal Festivals by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book The Little Book of the War by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book What Women Might do with the Ballot: The Abolition of the White Slave Traffic by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book What Is Free Trade? An Adaptation of Frederic Bastiat's "Sophismes Éconimiques" Designed for the American Reader by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Slave Narratives: A Folk History of Slavery in the United States From Interviews with Former Slaves Kentucky Narratives by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book Jewish Fairy Tales and Legends by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book A Little Girl in Old Washington by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book The Prophet of Berkeley Square by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book St. Peter: His Name and His Office as Set Forth in Holy Scripture by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
Cover of the book The Tragic Story of the Empress of Ireland and Other Great Sea Disasters by Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy