Author: | Charles Baudelaire | ISBN: | 1230000281271 |
Publisher: | Charles Baudelaire | Publication: | November 18, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Charles Baudelaire |
ISBN: | 1230000281271 |
Publisher: | Charles Baudelaire |
Publication: | November 18, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
Mon cher M***, quand vous m’avez fait l’honneur de me demander l’analyse duSalon, vous m’avez dit : « Soyez bref ; ne faites pas un catalogue, mais un aperçu général, quelque chose comme le récit d’une rapide promenade philosophique à travers les peintures. » Eh bien, vous serez servi à souhait ; non pas parce que votre programme s’accorde (et il s’accorde en effet) avec ma manière de concevoir ce genre d’article si ennuyeux qu’on appelle le Salon ; non pas que cette méthode soit plus facile que l’autre, la brièveté réclamant toujours plus d’efforts que la prolixité ; mais simplement parce que, surtout dans le cas présent, il n’y en a pas d’autre possible. Certes, mon embarras eût été plus grave si je m’étais trouvé perdu dans une forêt d’originalités, si le tempérament français moderne, soudainement modifié, purifié et rajeuni, avait donné des fleurs si vigoureuses et d’un parfum si varié qu’elles eussent créé des étonnements irrépressibles, provoqué des éloges abondants, une admiration bavarde, et nécessité dans la langue critique des catégories nouvelles.
EXTRAIT:
Mon cher M***, quand vous m’avez fait l’honneur de me demander l’analyse duSalon, vous m’avez dit : « Soyez bref ; ne faites pas un catalogue, mais un aperçu général, quelque chose comme le récit d’une rapide promenade philosophique à travers les peintures. » Eh bien, vous serez servi à souhait ; non pas parce que votre programme s’accorde (et il s’accorde en effet) avec ma manière de concevoir ce genre d’article si ennuyeux qu’on appelle le Salon ; non pas que cette méthode soit plus facile que l’autre, la brièveté réclamant toujours plus d’efforts que la prolixité ; mais simplement parce que, surtout dans le cas présent, il n’y en a pas d’autre possible. Certes, mon embarras eût été plus grave si je m’étais trouvé perdu dans une forêt d’originalités, si le tempérament français moderne, soudainement modifié, purifié et rajeuni, avait donné des fleurs si vigoureuses et d’un parfum si varié qu’elles eussent créé des étonnements irrépressibles, provoqué des éloges abondants, une admiration bavarde, et nécessité dans la langue critique des catégories nouvelles.