Correspondance, 1812-1876 - Tome 1

Fiction & Literature, Classics
Cover of the book Correspondance, 1812-1876 - Tome 1 by George Sand, George Sand
View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart
Author: George Sand ISBN: 1230000228515
Publisher: George Sand Publication: March 27, 2014
Imprint: Language: French
Author: George Sand
ISBN: 1230000228515
Publisher: George Sand
Publication: March 27, 2014
Imprint:
Language: French

EXTRAIT:

 A MADAME MAURICE DUPIN, A PARIS

Je ne sais pas la date. Nous sommes le deuxième dimanche de carême[1].

Je suis enchantée d'apprendre que vous vous portiez mieux, chère petite maman, et j'espère bien qu'à l'heure où j'écris, vous êtes tout à fait guérie; du moins je le désire de tout mon coeur, et, si je le pouvais, je vous rendrais vos quinze ans, chose qui vous, ferait grand plaisir, ainsi qu'à bien d'autres.

C'est un grand embarras que vous avez pris de sevrer un gros garçon comme Oscar[2], et vous avez rendu à Caroline[3] un vrai service de mère. Le mien n'a plus besoin de nourrice, il est sevré. C'est peut-être un peu tôt; mais il préfère la soupe et l'eau et le vin à tout, et, comme il ne cherche pas à teter, mon lait a diminué, sans que ni lui ni moi nous en apercevions.

Il est superbe de graisse et de fraîcheur il a des couleurs très vives, l'air très décidé, et le caractère idem. Il n'a toujours que six dents; mais il s'en sert bien pour manger du pain, des oeufs, de la galette, de la viande, enfin tout ce qu'il peut attraper. Il mord, comme un petit chien, les mains qui, l'ennuient en voulant le coiffer, etc. Il pose très bien ses pieds pour marcher, mais il est encore trop jeune pour courir après Oscar: dans un an ou deux, ils se battront pour leurs joujoux.

J'espère, ma chère maman, que le désir que vous me témoignez de nous revoir, et que nous partageons, sera bientôt rempli. Nous espérons faire une petite fugue vers Pâques, pour présenter M. Maurice à son grand-papa, qui ne le connaît pas encore et qui désire bien le voir, comme vous pensez. Je veux lui faire une surprise. Je ne lui parlerai de rien dans mes lettres et je lui enverrai Maurice sans dire qui il est. Nous, nous serons derrière la porte pour jouir de son erreur. Mais j'ai tort de vous dire cela, car je veux vous en faire autant. Ainsi n'attendez pas que je vous prévienne de mon arrivée.

Adieu, ma chère maman; donnez-moi encore de vos nouvelles. Je vous embrasse de tout mon coeur, Casimir en fait autant; pour Maurice, quand on veut l'embrasser, il tourne la tête et présente son derrière; j'espère que vous le corrigerez de cette mauvaise habitude.

[1] C'était le 17 mars 1824. [2] Oscar Cazamajou, neveu de George Sand. [3] Madame Cazamajou, soeur aînée de George Sand.

View on Amazon View on AbeBooks View on Kobo View on B.Depository View on eBay View on Walmart

EXTRAIT:

 A MADAME MAURICE DUPIN, A PARIS

Je ne sais pas la date. Nous sommes le deuxième dimanche de carême[1].

Je suis enchantée d'apprendre que vous vous portiez mieux, chère petite maman, et j'espère bien qu'à l'heure où j'écris, vous êtes tout à fait guérie; du moins je le désire de tout mon coeur, et, si je le pouvais, je vous rendrais vos quinze ans, chose qui vous, ferait grand plaisir, ainsi qu'à bien d'autres.

C'est un grand embarras que vous avez pris de sevrer un gros garçon comme Oscar[2], et vous avez rendu à Caroline[3] un vrai service de mère. Le mien n'a plus besoin de nourrice, il est sevré. C'est peut-être un peu tôt; mais il préfère la soupe et l'eau et le vin à tout, et, comme il ne cherche pas à teter, mon lait a diminué, sans que ni lui ni moi nous en apercevions.

Il est superbe de graisse et de fraîcheur il a des couleurs très vives, l'air très décidé, et le caractère idem. Il n'a toujours que six dents; mais il s'en sert bien pour manger du pain, des oeufs, de la galette, de la viande, enfin tout ce qu'il peut attraper. Il mord, comme un petit chien, les mains qui, l'ennuient en voulant le coiffer, etc. Il pose très bien ses pieds pour marcher, mais il est encore trop jeune pour courir après Oscar: dans un an ou deux, ils se battront pour leurs joujoux.

J'espère, ma chère maman, que le désir que vous me témoignez de nous revoir, et que nous partageons, sera bientôt rempli. Nous espérons faire une petite fugue vers Pâques, pour présenter M. Maurice à son grand-papa, qui ne le connaît pas encore et qui désire bien le voir, comme vous pensez. Je veux lui faire une surprise. Je ne lui parlerai de rien dans mes lettres et je lui enverrai Maurice sans dire qui il est. Nous, nous serons derrière la porte pour jouir de son erreur. Mais j'ai tort de vous dire cela, car je veux vous en faire autant. Ainsi n'attendez pas que je vous prévienne de mon arrivée.

Adieu, ma chère maman; donnez-moi encore de vos nouvelles. Je vous embrasse de tout mon coeur, Casimir en fait autant; pour Maurice, quand on veut l'embrasser, il tourne la tête et présente son derrière; j'espère que vous le corrigerez de cette mauvaise habitude.

[1] C'était le 17 mars 1824. [2] Oscar Cazamajou, neveu de George Sand. [3] Madame Cazamajou, soeur aînée de George Sand.

More books from George Sand

Cover of the book Francois le Champi by George Sand
Cover of the book L'Homme de neige by George Sand
Cover of the book ANDRÉ by George Sand
Cover of the book Las señoritas by George Sand
Cover of the book Isidora by George Sand
Cover of the book ISIDORA by George Sand
Cover of the book Correspondance, 1812-1876 - Tome 3 by George Sand
Cover of the book La Mare au Diable by George Sand
Cover of the book Gabriel by George Sand
Cover of the book La Petite Fadette by George Sand
Cover of the book Pauline by George Sand
Cover of the book La marquesa by George Sand
Cover of the book Correspondance, 1812-1876 - Tome 4 by George Sand
Cover of the book Correspondance, 1812-1876 - Tome 2 by George Sand
Cover of the book Aldo le rimeur by George Sand
We use our own "cookies" and third party cookies to improve services and to see statistical information. By using this website, you agree to our Privacy Policy