Author: | E.T.A. Hoffmann | ISBN: | 1230000648158 |
Publisher: | pb | Publication: | September 6, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | E.T.A. Hoffmann |
ISBN: | 1230000648158 |
Publisher: | pb |
Publication: | September 6, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Élevé pour le barreau, il remplit d’abord en Prusse des fonctions inférieures
dans la magistrature ; mais bientôt réduit à vivre de son industrie,
il eut recours à sa plume et à ses crayons, ou composa de la musique pour
le théâtre. Ce changement continuel d’occupations incertaines, ce?e existence
errante et précaire, produisirent sans doute leur effet sur un esprit
particulièrement susceptible d’exaltation ou de découragement, et rendirent
plus variable encore un caractère déjà trop inconstant. Hoffmann
entretenait aussi l’ardeur de son génie par des libations fréquentes ; et sa
pipe, compagne fidèle, l’enveloppait d’une atmosphère de vapeurs. Son
extérieur même indiquait son irritation nerveuse. Il était petit de taille, et
son regard fixe et sauvage, qui s’échappait à travers une épaisse chevelure
noire, trahissait ce?e sorte de désordre mental dont il semble avoir
eu lui-même le sentiment, quand il écrivait sur son journal ce memorandum
qu’on ne peut lire sans un mouvement d’effroi : « Pourquoi, dans
mon sommeil comme dans mes veilles, mes pensées se portent-elles si
souvent malgré moi sur le triste sujet de la démence ? Il me semble, en
donnant carrière aux idées désordonnées qui s’élèvent dans mon esprit,
qu’elles s’échappent comme si le sang coulait d’une de mes veines qui
viendrait de se rompre. »
Élevé pour le barreau, il remplit d’abord en Prusse des fonctions inférieures
dans la magistrature ; mais bientôt réduit à vivre de son industrie,
il eut recours à sa plume et à ses crayons, ou composa de la musique pour
le théâtre. Ce changement continuel d’occupations incertaines, ce?e existence
errante et précaire, produisirent sans doute leur effet sur un esprit
particulièrement susceptible d’exaltation ou de découragement, et rendirent
plus variable encore un caractère déjà trop inconstant. Hoffmann
entretenait aussi l’ardeur de son génie par des libations fréquentes ; et sa
pipe, compagne fidèle, l’enveloppait d’une atmosphère de vapeurs. Son
extérieur même indiquait son irritation nerveuse. Il était petit de taille, et
son regard fixe et sauvage, qui s’échappait à travers une épaisse chevelure
noire, trahissait ce?e sorte de désordre mental dont il semble avoir
eu lui-même le sentiment, quand il écrivait sur son journal ce memorandum
qu’on ne peut lire sans un mouvement d’effroi : « Pourquoi, dans
mon sommeil comme dans mes veilles, mes pensées se portent-elles si
souvent malgré moi sur le triste sujet de la démence ? Il me semble, en
donnant carrière aux idées désordonnées qui s’élèvent dans mon esprit,
qu’elles s’échappent comme si le sang coulait d’une de mes veines qui
viendrait de se rompre. »