Chez grand’mère

( Edition intégrale ) illustré - annoté

Fiction & Literature, Classics, Literary, Romance
Cover of the book Chez grand’mère by Julie Gouraud, Oswaldo Tofani, Paris, Librairie Hachette et Cie, 1882
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Author: Julie Gouraud, Oswaldo Tofani ISBN: 1230003096383
Publisher: Paris, Librairie Hachette et Cie, 1882 Publication: February 22, 2019
Imprint: Language: French
Author: Julie Gouraud, Oswaldo Tofani
ISBN: 1230003096383
Publisher: Paris, Librairie Hachette et Cie, 1882
Publication: February 22, 2019
Imprint:
Language: French

Il y avait un an que le baron d’Hyver avait quitté l’ambassade de Berlin, et qu’il habitait un château situé sur les bords de la Meuse, à peu de distance de Mézières. Là, il mettait de côté les allures diplomatiques : il était devenu à la fois régisseur et fermier ; sans souci de la pluie ou du soleil, il sortait de grand matin, vêtu d’une houppelande chaude ou d’une blouse légère, suivant la saison, et armé d’un gourdin ; il faisait trois ou quatre lieues dans sa journée. Tout l’intéressait : les champs, les bois, les bestiaux ; et il trouvait plus de plaisir à causer avec un paysan français qu’avec un seigneur allemand.

Vincent, Pierre, Françoise et Jeanne avaient souvent répété que c’était bien agréable d’avoir un papa ambassadeur, parce qu’on ne restait pas toujours dans le même pays, qu’on voyait des villes dont le nom était à peine lisible sur la carte, et qu’enfin on recevait beaucoup de bonbons et de joujoux ; ils subissaient maintenant la même influence que leur père. Si la mère n’avait veillé de très près sur ses enfants, frères et sœurs eussent volontiers pris les allures des petits paysans du village.

Mme d’Hyver se reposait de sa vie forcément mondaine ; elle ne trouvait rien à redire au séjour un peu sauvage des Ardennes.
Les enfants n’avaient pas encore d’autres maîtres que leurs parents ; en d’autres termes les études n’avaient rien de bien sérieux, et les jours de congé étaient fréquents. Toutefois les plaisirs des frères et sœurs étaient peu variés : cueillir de la bruyère dans la forêt, ramasser des châtaignes et voir monter et descendre sur la Meuse de grands bateaux chargés de charbon. Une promenade en barque s’ajoutait quelquefois à ce programme pendant la belle saison. Un matin du mois de septembre, M. d’Hyver annonça à ses enfants que le projet d’aller en bateau jusqu’à Monlhermé allait enfin se réaliser. On avait promis à la nourrice de Vincent d’aller déjeuner chez elle, et il était grand temps d’accomplir cette promesse.

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Il y avait un an que le baron d’Hyver avait quitté l’ambassade de Berlin, et qu’il habitait un château situé sur les bords de la Meuse, à peu de distance de Mézières. Là, il mettait de côté les allures diplomatiques : il était devenu à la fois régisseur et fermier ; sans souci de la pluie ou du soleil, il sortait de grand matin, vêtu d’une houppelande chaude ou d’une blouse légère, suivant la saison, et armé d’un gourdin ; il faisait trois ou quatre lieues dans sa journée. Tout l’intéressait : les champs, les bois, les bestiaux ; et il trouvait plus de plaisir à causer avec un paysan français qu’avec un seigneur allemand.

Vincent, Pierre, Françoise et Jeanne avaient souvent répété que c’était bien agréable d’avoir un papa ambassadeur, parce qu’on ne restait pas toujours dans le même pays, qu’on voyait des villes dont le nom était à peine lisible sur la carte, et qu’enfin on recevait beaucoup de bonbons et de joujoux ; ils subissaient maintenant la même influence que leur père. Si la mère n’avait veillé de très près sur ses enfants, frères et sœurs eussent volontiers pris les allures des petits paysans du village.

Mme d’Hyver se reposait de sa vie forcément mondaine ; elle ne trouvait rien à redire au séjour un peu sauvage des Ardennes.
Les enfants n’avaient pas encore d’autres maîtres que leurs parents ; en d’autres termes les études n’avaient rien de bien sérieux, et les jours de congé étaient fréquents. Toutefois les plaisirs des frères et sœurs étaient peu variés : cueillir de la bruyère dans la forêt, ramasser des châtaignes et voir monter et descendre sur la Meuse de grands bateaux chargés de charbon. Une promenade en barque s’ajoutait quelquefois à ce programme pendant la belle saison. Un matin du mois de septembre, M. d’Hyver annonça à ses enfants que le projet d’aller en bateau jusqu’à Monlhermé allait enfin se réaliser. On avait promis à la nourrice de Vincent d’aller déjeuner chez elle, et il était grand temps d’accomplir cette promesse.

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