Author: | Michel Juffé | ISBN: | 9782021254457 |
Publisher: | Seuil (réédition numérique FeniXX) | Publication: | January 1, 1980 |
Imprint: | Seuil (réédition numérique FeniXX) | Language: | French |
Author: | Michel Juffé |
ISBN: | 9782021254457 |
Publisher: | Seuil (réédition numérique FeniXX) |
Publication: | January 1, 1980 |
Imprint: | Seuil (réédition numérique FeniXX) |
Language: | French |
L'accident du travail a longtemps été regardé comme une fatalité : prix à payer pour le progrès. Pourtant, en 1975, un juge a osé faire emprisonner un patron. D'où un scandale, une nouvelle loi et une diminution des accidents. Une diminution légère : À chaque seconde, un accident. À chaque heure, un mort, disait Robert Boulin, ministre du Travail. Les inspecteurs, les médecins, trop peu nombreux, démunis de pouvoir, ne peuvent pas grand-chose contre les dirigeants des entreprises qu'obsèdent la concurrence et l'impératif de rendement. Et combien de travailleurs, diminués, éreintés négligent les consignes de sécurité ! Il faut sortir de cette logique infernale, il faut faire comprendre à l'opinion, aux syndicats, que l'accident du travail n'est pas un accident mais la conséquence normale d'une organisation abstraite où la productivité a le dernier mot. Ce sont l'irresponsabilité, la fatigue qui engendrent l'inattention — la blessure et la mort. Cessons de mettre notre orgueil à machiner le monde et repensons la production comme une œuvre humaine.
L'accident du travail a longtemps été regardé comme une fatalité : prix à payer pour le progrès. Pourtant, en 1975, un juge a osé faire emprisonner un patron. D'où un scandale, une nouvelle loi et une diminution des accidents. Une diminution légère : À chaque seconde, un accident. À chaque heure, un mort, disait Robert Boulin, ministre du Travail. Les inspecteurs, les médecins, trop peu nombreux, démunis de pouvoir, ne peuvent pas grand-chose contre les dirigeants des entreprises qu'obsèdent la concurrence et l'impératif de rendement. Et combien de travailleurs, diminués, éreintés négligent les consignes de sécurité ! Il faut sortir de cette logique infernale, il faut faire comprendre à l'opinion, aux syndicats, que l'accident du travail n'est pas un accident mais la conséquence normale d'une organisation abstraite où la productivité a le dernier mot. Ce sont l'irresponsabilité, la fatigue qui engendrent l'inattention — la blessure et la mort. Cessons de mettre notre orgueil à machiner le monde et repensons la production comme une œuvre humaine.