Une apologie des oisifs

Fiction & Literature, Literary
Cover of the book Une apologie des oisifs by Robert Louis Stevenson, NA
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Author: Robert Louis Stevenson ISBN: 1230000699044
Publisher: NA Publication: October 2, 2015
Imprint: Language: French
Author: Robert Louis Stevenson
ISBN: 1230000699044
Publisher: NA
Publication: October 2, 2015
Imprint:
Language: French

“Aujourd’hui, chacun est contraint, sous peine d’être condamné par contumace pour lèse-respectabilité, d’exercer une profession lucrative, et d’y faire preuve d’un zèle proche de l’enthousiasme. La partie adverse se contente de vivre modestement, et préfère profiter du temps ainsi gagné pour observer les autres et prendre du bon temps, mais leurs protestations ont des accents de bravade et de gasconnade. Il ne devrait pourtant pas en être ainsi. Cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire, mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de la classe dominante, a tout autant voix au chapitre que le travail.” On se persuadera à la lecture de ces textes jubilatoires, où défile une galerie d’excentriques anglais de la plus belle eau, que la paresse et la conversation – au même titre que l’assassinat – méritent de figurer parmi les beaux-arts


Ce livre comporte une table des matières dynamique. 

Extrait: 
AUJOURD’HUI, chacun est contraint, sous peine d’être con-damné par contumace pour lèse-respectabilité, d’exercer une profession lucrative, et d’y faire preuve d’un zèle proche de l’enthousiasme. La partie adverse se contente de vivre modestement, et préfère profiter du temps ainsi gagné pour observer les autres et prendre du bon temps, mais leurs protestations ont des accents de bravade et de gasconnade. Il ne devrait pourtant pas en être ainsi. Cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire, mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de la classe dominante, a tout au-tant voix au chapitre que le travail. De l’avis général, la présence d’individus qui refusent de participer au grand handicap pour gagner quelques pièces est à la fois une insulte et un désenchantement pour ceux qui y participent. Un jeune homme (comme on en voit tant), prend son courage à deux mains, parie sur les six sous, et, pour employer un américanisme énergique, “se lance”. On comprend l’irritation de notre homme qui, pendant qu’il grimpe à grand peine la route, aperçoit d’autres gens, frais et dispos, allongés dans les champs au bord du chemin, un mouchoir sur les yeux et un verre à portée de main. Alexandre est piqué au vif par le dédain de Diogène. Quelle gloire retirèrent ces barbares tonitruants de la prise de Rome, lorsqu’ils envahirent le Sénat, et trouvèrent les pères conscrits assis, silencieux et impavides devant leur succès ? C’est chose amère que d’avoir peiné à gravir des pentes ardues, pour découvrir en définitive que l’humanité est indifférente à votre réussite. Voilà pourquoi les physiciens condamnent tout ce qui ne relève pas de leur domaine ; les financiers tolèrent à peine ceux qui ne s’entendent pas en valeurs boursières ; les gens de lettres méprisent les illettrés ; et les experts en tous genres s’accordent à condamner ceux qui n’en cultivent aucun.
Et bien que ce soit là l’une des difficultés du sujet, ce n’est toutefois pas la plus grande. Personne ne vous mettra en prison pour vous être opposé au ban de la société pour avoir parlé comme un sot. 

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“Aujourd’hui, chacun est contraint, sous peine d’être condamné par contumace pour lèse-respectabilité, d’exercer une profession lucrative, et d’y faire preuve d’un zèle proche de l’enthousiasme. La partie adverse se contente de vivre modestement, et préfère profiter du temps ainsi gagné pour observer les autres et prendre du bon temps, mais leurs protestations ont des accents de bravade et de gasconnade. Il ne devrait pourtant pas en être ainsi. Cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire, mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de la classe dominante, a tout autant voix au chapitre que le travail.” On se persuadera à la lecture de ces textes jubilatoires, où défile une galerie d’excentriques anglais de la plus belle eau, que la paresse et la conversation – au même titre que l’assassinat – méritent de figurer parmi les beaux-arts


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Extrait: 
AUJOURD’HUI, chacun est contraint, sous peine d’être con-damné par contumace pour lèse-respectabilité, d’exercer une profession lucrative, et d’y faire preuve d’un zèle proche de l’enthousiasme. La partie adverse se contente de vivre modestement, et préfère profiter du temps ainsi gagné pour observer les autres et prendre du bon temps, mais leurs protestations ont des accents de bravade et de gasconnade. Il ne devrait pourtant pas en être ainsi. Cette prétendue oisiveté, qui ne consiste pas à ne rien faire, mais à faire beaucoup de choses qui échappent aux dogmes de la classe dominante, a tout au-tant voix au chapitre que le travail. De l’avis général, la présence d’individus qui refusent de participer au grand handicap pour gagner quelques pièces est à la fois une insulte et un désenchantement pour ceux qui y participent. Un jeune homme (comme on en voit tant), prend son courage à deux mains, parie sur les six sous, et, pour employer un américanisme énergique, “se lance”. On comprend l’irritation de notre homme qui, pendant qu’il grimpe à grand peine la route, aperçoit d’autres gens, frais et dispos, allongés dans les champs au bord du chemin, un mouchoir sur les yeux et un verre à portée de main. Alexandre est piqué au vif par le dédain de Diogène. Quelle gloire retirèrent ces barbares tonitruants de la prise de Rome, lorsqu’ils envahirent le Sénat, et trouvèrent les pères conscrits assis, silencieux et impavides devant leur succès ? C’est chose amère que d’avoir peiné à gravir des pentes ardues, pour découvrir en définitive que l’humanité est indifférente à votre réussite. Voilà pourquoi les physiciens condamnent tout ce qui ne relève pas de leur domaine ; les financiers tolèrent à peine ceux qui ne s’entendent pas en valeurs boursières ; les gens de lettres méprisent les illettrés ; et les experts en tous genres s’accordent à condamner ceux qui n’en cultivent aucun.
Et bien que ce soit là l’une des difficultés du sujet, ce n’est toutefois pas la plus grande. Personne ne vous mettra en prison pour vous être opposé au ban de la société pour avoir parlé comme un sot. 

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