Author: | Mikhaïl Artsybachev | ISBN: | 1230000252988 |
Publisher: | NA | Publication: | July 17, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Mikhaïl Artsybachev |
ISBN: | 1230000252988 |
Publisher: | NA |
Publication: | July 17, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: Au coeur d’une steppe illimitée, c’était une petite ville... Et si l’on sortait de ses murs et si l’on contemplait la ligne lointaine des plaines, la silhouette des forêts, indécise et pâlie par la distance, la vanité et la fragilité de cette poignée d’hommes qui vivent, souffrent et meurent sur la terre, apparaissaient évidentes ; et ce n’était pas là de la littérature, mais une vérité simple, que l’on constatait même avec ennui.
Pendant l’hiver, la steppe était un immense cercle, blanc et froid ; en été, un soleil ardent la brûlait, ou bien des montagnes de nuages s’y accumulaient, et les éclats de la foudre dominaient sa sombre étendue. Mais, en toute saison, elle demeurait, pareillement triste, énigmatique, et, pour l’homme, étrangère.
Lorsqu’un vent desséchant y soufflait, il s’en élevait une poussière fine qui assaillait la cité comme une horde de fantômes gris, et s’abattait sans bruit sur les fenêtres, sur les toits, sur les eaux stagnantes de la rivière, couvrant de la même couche toute la contrée, soudain aussi caduque que le monde : et tout y était uniforme et indigent comme sous des cendres que la tempête ne disperse pas.
Or, c’est dans une ville telle que celle-ci, plutôt que parmi des arbres verts, des montagnes rosées et des édifices splendides, que devait naître une pensée assez puissante pour se propager sur la terre, telle qu’une blême vision de mort.
Ce livre comporte une table des matières dynamique, a été relu et corrigé.
Extrait: Au coeur d’une steppe illimitée, c’était une petite ville... Et si l’on sortait de ses murs et si l’on contemplait la ligne lointaine des plaines, la silhouette des forêts, indécise et pâlie par la distance, la vanité et la fragilité de cette poignée d’hommes qui vivent, souffrent et meurent sur la terre, apparaissaient évidentes ; et ce n’était pas là de la littérature, mais une vérité simple, que l’on constatait même avec ennui.
Pendant l’hiver, la steppe était un immense cercle, blanc et froid ; en été, un soleil ardent la brûlait, ou bien des montagnes de nuages s’y accumulaient, et les éclats de la foudre dominaient sa sombre étendue. Mais, en toute saison, elle demeurait, pareillement triste, énigmatique, et, pour l’homme, étrangère.
Lorsqu’un vent desséchant y soufflait, il s’en élevait une poussière fine qui assaillait la cité comme une horde de fantômes gris, et s’abattait sans bruit sur les fenêtres, sur les toits, sur les eaux stagnantes de la rivière, couvrant de la même couche toute la contrée, soudain aussi caduque que le monde : et tout y était uniforme et indigent comme sous des cendres que la tempête ne disperse pas.
Or, c’est dans une ville telle que celle-ci, plutôt que parmi des arbres verts, des montagnes rosées et des édifices splendides, que devait naître une pensée assez puissante pour se propager sur la terre, telle qu’une blême vision de mort.