Author: | Daniel De Foe | ISBN: | 1230000647366 |
Publisher: | pb | Publication: | September 5, 2015 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Daniel De Foe |
ISBN: | 1230000647366 |
Publisher: | pb |
Publication: | September 5, 2015 |
Imprint: | |
Language: | French |
Mon père, homme grave et sage, me donnait de sérieux et d’excellents
conseils contre ce qu’il prévoyait être mon dessein. Un matin il m’appela
dans sa chambre, où il était retenu par la gou?e, et me réprimanda chaleureusement
à ce sujet. – « ¹?elle autre raison as-tu, me dit-il, qu’un
penchant aventureux, pour abandonner la maison paternelle et ta patrie,
où tu pourrais être poussé, et où tu as l’assurance de faire ta fortune avec
de l’application et de l’industrie, et l’assurance d’une vie d’aisance et de
plaisir ? Il n’y a que les hommes dans l’adversité ou les ambitieux qui s’en
vont chercher aventure dans les pays étrangers, pour s’élever par entreprise
et se rendre fameux par des actes en dehors de la voie commune.
Ces choses sont de beaucoup trop au-dessus ou trop au-dessous de toi ;
ton état est le médiocre, ou ce qui peut être appelé la première condition
du bas étage ; une longue expérience me l’a fait reconnaître comme
le meilleur dans le monde et le plus convenable au bonheur. Il n’est en
proie ni aux misères, ni aux peines, ni aux travaux, ni aux souffrances
des artisans : il n’est point troublé par l’orgueil, le luxe, l’ambition et l’envie
des hautes classes. Tu peux juger du bonheur de cet état ; c’est celui
de la vie que les autres hommes jalousent ; les rois, souvent, ont gémi
des cruelles conséquences d’être nés pour les grandeurs, et ont souhaité
d’être placés entre les deux extrêmes, entre les grands et les petits ; enfin
le sage l’a proclamé le juste point de la vraie félicité en implorant le Ciel
de le préserver de la pauvreté et de la richesse...
Mon père, homme grave et sage, me donnait de sérieux et d’excellents
conseils contre ce qu’il prévoyait être mon dessein. Un matin il m’appela
dans sa chambre, où il était retenu par la gou?e, et me réprimanda chaleureusement
à ce sujet. – « ¹?elle autre raison as-tu, me dit-il, qu’un
penchant aventureux, pour abandonner la maison paternelle et ta patrie,
où tu pourrais être poussé, et où tu as l’assurance de faire ta fortune avec
de l’application et de l’industrie, et l’assurance d’une vie d’aisance et de
plaisir ? Il n’y a que les hommes dans l’adversité ou les ambitieux qui s’en
vont chercher aventure dans les pays étrangers, pour s’élever par entreprise
et se rendre fameux par des actes en dehors de la voie commune.
Ces choses sont de beaucoup trop au-dessus ou trop au-dessous de toi ;
ton état est le médiocre, ou ce qui peut être appelé la première condition
du bas étage ; une longue expérience me l’a fait reconnaître comme
le meilleur dans le monde et le plus convenable au bonheur. Il n’est en
proie ni aux misères, ni aux peines, ni aux travaux, ni aux souffrances
des artisans : il n’est point troublé par l’orgueil, le luxe, l’ambition et l’envie
des hautes classes. Tu peux juger du bonheur de cet état ; c’est celui
de la vie que les autres hommes jalousent ; les rois, souvent, ont gémi
des cruelles conséquences d’être nés pour les grandeurs, et ont souhaité
d’être placés entre les deux extrêmes, entre les grands et les petits ; enfin
le sage l’a proclamé le juste point de la vraie félicité en implorant le Ciel
de le préserver de la pauvreté et de la richesse...