Author: | DESTUTT DE TRACY | ISBN: | 1230000211253 |
Publisher: | GILBERT TEROL | Publication: | January 20, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | DESTUTT DE TRACY |
ISBN: | 1230000211253 |
Publisher: | GILBERT TEROL |
Publication: | January 20, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
CHAPITRE Ier. De la punition des crimes.
Le premier pas à faire en morale est sans doute d’empêcher les grands crimes ; et le moyen le plus efficace est de les punir. L’important n’est pas que les peines soient très-rigoureuses, mais qu’elles soient inévitables. Le plus utile principe de morale que l’on puisse graver dans la tête des êtres sensibles, c’est que tout crime est une cause certaine de souffrance pour celui qui le commet. Si l’organisation sociale était d’une perfection telle que cette maxime fût d’une vérité qui ne souffrît jamais d’exception, par cela seul les plus grands maux de l’humanité seraient anéantis. Les vrais soutiens de la société, les solides appuis de la morale sont donc les suppôts et les exécuteurs des lois, Ce sont ceux chargés d’arrêter les coupables, de les garder, de constater leurs délits, de prononcer la peine qui doit les suivre. Je me permettrai quelques réflexions sur chacun d’eux.
Arrêter les malfaiteurs est une fonction estimable parce qu’elle est utile, mais elle n’a rien de brillant, On ne peut s’y dévouer par enthousiasme ; il faut qu’elle procure un état avantageux, elle expose à la plus dangereuse des haines, celle des méchans cachés ; il faut que cet état soit solide, et que la malignité ne puisse pas le faire perdre aisément. Elle est pénible, elle est périlleuse ; il faut qu’on trouve son intérêt à la bien remplir, et que le gendarme soit récompensé à proportion de ses captures. Mais cette situation
CHAPITRE Ier. De la punition des crimes.
Le premier pas à faire en morale est sans doute d’empêcher les grands crimes ; et le moyen le plus efficace est de les punir. L’important n’est pas que les peines soient très-rigoureuses, mais qu’elles soient inévitables. Le plus utile principe de morale que l’on puisse graver dans la tête des êtres sensibles, c’est que tout crime est une cause certaine de souffrance pour celui qui le commet. Si l’organisation sociale était d’une perfection telle que cette maxime fût d’une vérité qui ne souffrît jamais d’exception, par cela seul les plus grands maux de l’humanité seraient anéantis. Les vrais soutiens de la société, les solides appuis de la morale sont donc les suppôts et les exécuteurs des lois, Ce sont ceux chargés d’arrêter les coupables, de les garder, de constater leurs délits, de prononcer la peine qui doit les suivre. Je me permettrai quelques réflexions sur chacun d’eux.
Arrêter les malfaiteurs est une fonction estimable parce qu’elle est utile, mais elle n’a rien de brillant, On ne peut s’y dévouer par enthousiasme ; il faut qu’elle procure un état avantageux, elle expose à la plus dangereuse des haines, celle des méchans cachés ; il faut que cet état soit solide, et que la malignité ne puisse pas le faire perdre aisément. Elle est pénible, elle est périlleuse ; il faut qu’on trouve son intérêt à la bien remplir, et que le gendarme soit récompensé à proportion de ses captures. Mais cette situation