Petite Nell

Fiction & Literature, Literary Theory & Criticism, French, European
Cover of the book Petite Nell by Suzanne Gagnebin, CP
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Author: Suzanne Gagnebin ISBN: 1230001303933
Publisher: CP Publication: August 7, 2016
Imprint: Language: French
Author: Suzanne Gagnebin
ISBN: 1230001303933
Publisher: CP
Publication: August 7, 2016
Imprint:
Language: French

L’hiver avait passé, le froid, cette terrible souffrance du pauvre et du riche, avait pris fin, le ciel était bleu, le soleil était chaud et la terre, reconnaissante envers son Créateur, revêtait pour lui faire fête une robe nouvelle.

Dans les prés, les pâquerettes et les boutons d’or poussaient joyeusement à l’envi les uns des autres, et, dans les rameaux qui s’éveillaient, les petits oiseaux bâtissaient leurs nids. Partout régnait la joie.

Partout ? Oh ! non, pas partout ; il y avait deux enfants qui ne prenaient aucune part à ce renouvellement de vie et de bonheur.

Et pourtant, ils l’avaient appelé de tous leurs vœux, ce doux printemps, durant ce triste et long hiver ; ils avaient ardemment souhaité son retour, assurés qu’à sa venue la toux opiniâtre de leur mère céderait aussitôt ; mais voilà qu’au lieu de reprendre vie, ses forces l’avaient soudain abandonnée, et, par une belle journée, où le ciel était pur, où le soleil caressait la terre, elle était entrée dans cette sombre vallée, où ses enfants ne pouvaient l’accompagner, où elle était seule avec Celui dont la présence bannit la crainte.

Et, maintenant, ils restaient là, immobiles, en face de cette douce figure, si blanche, qui, peu d’instants auparavant, les regardait encore de ses beaux yeux profonds, sur lesquels tante Olympe avait abaissé les paupières.

Elle allait et venait sans bruit dans la chambre, la brave tante Olympe, remettant chaque chose en place et jetant, de temps à autre, un coup d’œil inquiet vers le lit, où les deux enfants demeuraient tout à fait tranquilles, comme s’ils craignaient de troubler leur mère dans son profond sommeil.

— Louis, murmura-t-elle enfin, ne veux-tu pas aller télégraphier à oncle Nestor pour lui dire que nous l’attendons au plus tôt, lui ou Maxime.

Le pauvre garçon secoua la tête et se mit à sangloter.

— Va, mon fils, dit sa tante, en passant tendrement la main dans ses jolis cheveux, va, ça te fera du bien de sortir ; ne pleure pas ainsi, sois raisonnable, vois comme ta sœur est sage, suis son exemple, mon garçon.

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L’hiver avait passé, le froid, cette terrible souffrance du pauvre et du riche, avait pris fin, le ciel était bleu, le soleil était chaud et la terre, reconnaissante envers son Créateur, revêtait pour lui faire fête une robe nouvelle.

Dans les prés, les pâquerettes et les boutons d’or poussaient joyeusement à l’envi les uns des autres, et, dans les rameaux qui s’éveillaient, les petits oiseaux bâtissaient leurs nids. Partout régnait la joie.

Partout ? Oh ! non, pas partout ; il y avait deux enfants qui ne prenaient aucune part à ce renouvellement de vie et de bonheur.

Et pourtant, ils l’avaient appelé de tous leurs vœux, ce doux printemps, durant ce triste et long hiver ; ils avaient ardemment souhaité son retour, assurés qu’à sa venue la toux opiniâtre de leur mère céderait aussitôt ; mais voilà qu’au lieu de reprendre vie, ses forces l’avaient soudain abandonnée, et, par une belle journée, où le ciel était pur, où le soleil caressait la terre, elle était entrée dans cette sombre vallée, où ses enfants ne pouvaient l’accompagner, où elle était seule avec Celui dont la présence bannit la crainte.

Et, maintenant, ils restaient là, immobiles, en face de cette douce figure, si blanche, qui, peu d’instants auparavant, les regardait encore de ses beaux yeux profonds, sur lesquels tante Olympe avait abaissé les paupières.

Elle allait et venait sans bruit dans la chambre, la brave tante Olympe, remettant chaque chose en place et jetant, de temps à autre, un coup d’œil inquiet vers le lit, où les deux enfants demeuraient tout à fait tranquilles, comme s’ils craignaient de troubler leur mère dans son profond sommeil.

— Louis, murmura-t-elle enfin, ne veux-tu pas aller télégraphier à oncle Nestor pour lui dire que nous l’attendons au plus tôt, lui ou Maxime.

Le pauvre garçon secoua la tête et se mit à sangloter.

— Va, mon fils, dit sa tante, en passant tendrement la main dans ses jolis cheveux, va, ça te fera du bien de sortir ; ne pleure pas ainsi, sois raisonnable, vois comme ta sœur est sage, suis son exemple, mon garçon.

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