Par mer et par terre : le corsaire

Fiction & Literature, Action Suspense
Cover of the book Par mer et par terre : le corsaire by GUSTAVE AIMARD, GILBERT TEROL
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Author: GUSTAVE AIMARD ISBN: 1230001111347
Publisher: GILBERT TEROL Publication: May 12, 2016
Imprint: Language: French
Author: GUSTAVE AIMARD
ISBN: 1230001111347
Publisher: GILBERT TEROL
Publication: May 12, 2016
Imprint:
Language: French


Extrait :

La Puerta del Sol, depuis un temps immémorial rendez-vous ordinaire des oisifs et des nouvellistes de Madrid, était, à l’époque où se passe cette histoire, un carrefour étroit, boueux, situé presque au centre de la ville et formé par le croisement des rues de Carretas, de la Montera et celle d’Alcala, qui le traversait dans toute sa longueur ; son nom bizarre lui venait de la porte d’une église peinte en rose tendre, enjolivée d’un cadran éclairé la nuit, et d’un grand soleil à rayons d’or.

Aujourd’hui, porte, cadran, soleil ont disparu ; l’ancien carrefour est devenu une place, mais le nom est resté.

Or, il y a quatre-vingts ans, on admirait, calle de Alcala, à deux cents pas au plus de la Puerta del Sol, un palais d’aspect grandiose, curieux et peut-être dernier spécimen à Madrid de l’architecture moresque.

Voici, en deux mots, l’histoire de ce palais :

Vers l’an 952, Madrid n’était encore qu’un misérable village, surgi, un peu à l’aventure, du milieu des ruines d’une ancienne station romaine ; les Mores, jugeant la situation bonne et facile à défendre, s’installèrent solidement à Madrid et y construisirent, pour le nouveau gouverneur, un Alcazar, destiné non-seulement à lui servir de palais, mais surtout à défendre la ville, qui ne tarda pas à s’accroître et à prendre une certaine importance sous la protection, toute-puissante alors, des conquérants arabes.

Don Enrique Pacheco Tellez de Salaberry, rico-hombre de Galice, commandant l’avant-garde d’Alfonso VI, roi de Léon et de Castille, pendant sa marche sur Tolède en 1085, s’approcha de Madrid sans être aperçu des sentinelles musulmanes, les surprit à l’improviste et prit d’assaut l’Alcazar. Ce hardi coup de main entraîna la reddition de la ville, qui, depuis, est demeurée définitivement acquise à la monarchie espagnole.

Le roi Alfonso VI, voulant récompenser le brillant fait d’armes du rico-hombre, lui fit don, pour lui et ses descendants, de l’Alcazar qu’il avait si vaillamment conquis.

Ce palais prit alors le nom de la puissante famille, dans laquelle il resta et dont il devint la résidence de prédilection.

L’entrée du palais ou hôtel Salaberry, un peu en retraite de l’alignement de la calle de Alcala, était formée par deux hautes tourelles en granit bleuâtre, sveltes, élancées, fouillées et découpées avec un art infini, surmontées d’almenas, percées çà et là de nombreuses archères, et reliées entre elles par une épaisse muraille crénelée, au centre de laquelle s’ouvrait une immense porte ogivale à doubles ventaux, large, massive, percée d’un guichet, garnie de solides serrures, véritables chefs-d’œuvre de serrurerie, et semée à profusion d’énormes clous en acier, dont les têtes étaient taillées en pointe de diamant.

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Extrait :

La Puerta del Sol, depuis un temps immémorial rendez-vous ordinaire des oisifs et des nouvellistes de Madrid, était, à l’époque où se passe cette histoire, un carrefour étroit, boueux, situé presque au centre de la ville et formé par le croisement des rues de Carretas, de la Montera et celle d’Alcala, qui le traversait dans toute sa longueur ; son nom bizarre lui venait de la porte d’une église peinte en rose tendre, enjolivée d’un cadran éclairé la nuit, et d’un grand soleil à rayons d’or.

Aujourd’hui, porte, cadran, soleil ont disparu ; l’ancien carrefour est devenu une place, mais le nom est resté.

Or, il y a quatre-vingts ans, on admirait, calle de Alcala, à deux cents pas au plus de la Puerta del Sol, un palais d’aspect grandiose, curieux et peut-être dernier spécimen à Madrid de l’architecture moresque.

Voici, en deux mots, l’histoire de ce palais :

Vers l’an 952, Madrid n’était encore qu’un misérable village, surgi, un peu à l’aventure, du milieu des ruines d’une ancienne station romaine ; les Mores, jugeant la situation bonne et facile à défendre, s’installèrent solidement à Madrid et y construisirent, pour le nouveau gouverneur, un Alcazar, destiné non-seulement à lui servir de palais, mais surtout à défendre la ville, qui ne tarda pas à s’accroître et à prendre une certaine importance sous la protection, toute-puissante alors, des conquérants arabes.

Don Enrique Pacheco Tellez de Salaberry, rico-hombre de Galice, commandant l’avant-garde d’Alfonso VI, roi de Léon et de Castille, pendant sa marche sur Tolède en 1085, s’approcha de Madrid sans être aperçu des sentinelles musulmanes, les surprit à l’improviste et prit d’assaut l’Alcazar. Ce hardi coup de main entraîna la reddition de la ville, qui, depuis, est demeurée définitivement acquise à la monarchie espagnole.

Le roi Alfonso VI, voulant récompenser le brillant fait d’armes du rico-hombre, lui fit don, pour lui et ses descendants, de l’Alcazar qu’il avait si vaillamment conquis.

Ce palais prit alors le nom de la puissante famille, dans laquelle il resta et dont il devint la résidence de prédilection.

L’entrée du palais ou hôtel Salaberry, un peu en retraite de l’alignement de la calle de Alcala, était formée par deux hautes tourelles en granit bleuâtre, sveltes, élancées, fouillées et découpées avec un art infini, surmontées d’almenas, percées çà et là de nombreuses archères, et reliées entre elles par une épaisse muraille crénelée, au centre de laquelle s’ouvrait une immense porte ogivale à doubles ventaux, large, massive, percée d’un guichet, garnie de solides serrures, véritables chefs-d’œuvre de serrurerie, et semée à profusion d’énormes clous en acier, dont les têtes étaient taillées en pointe de diamant.

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