Author: | Pascal | ISBN: | 1230000220500 |
Publisher: | Pascal | Publication: | February 23, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Pascal |
ISBN: | 1230000220500 |
Publisher: | Pascal |
Publication: | February 23, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
A Monseigneur Le Chancelier
Monseigneur,
Si le public reçoit quelque utilité de l’invention que j’ai trouvée pour faire toutes sortes de règles d’arithmétique par une manière aussi nouvelle que commode, il en aura plus d’obligation à Votre Grandeur qu’à mes petits efforts, puisque je ne me saurais vanter que de l’avoir conçue, et qu’elle doit absolument sa naissance à l’honneur de vos commandements. Les longueurs et les difficultés des moyens ordinaires dont on se sert m’ayant fait penser à quelque secours plus prompt et plus facile, pour me soulager dans les grands calculs où j’ai été occupé depuis quelques années en plusieurs affaires qui dépendent des emplois dont il vous a plu honorer mon père pour le service de sa Majesté en la haute Normandie, j’employai à cette recherche toute la connaissance que mon inclination et le travail de mes premières études m’ont fait acquérir dans les mathématiques; et après une profonde méditation, je reconnus que ce secours n’était pas impossible à trouver. Les lumières de la géométrie, de la physique et de la mécanique m’en fournirent le dessein, et m’assurèrent que l’usage en serait infaillible si quelque ouvrier pouvait former l’instrument dont j’avais imaginé le modèle. Mais ce fut en ce point que je rencontrai des obstacles aussi grands que ceux que je voulais éviter, et auxquels je cherchais un remède. N’ayant pas l’industrie de manier le métal et le marteau comme la plume et le compas, et les artisans ayant plus de connaissance de la pratique de leur art que des sciences sur lesquelles il est fondé, je me vis réduit à quitter toute mon entreprise, dont il ne me revenait que beaucoup de fatigues, sans aucun bon succès. Mais, Monseigneur, Votre Grandeur ayant soutenu mon courage, qui se laissais aller, et m’avant fait la grâce de parler du simple crayon que mes amis vous avaient présenté en des termes qui me le firent voir tout autre qu’il ne m’avais paru auparavant, avec les nouvelles forces que vos louanges me donnèrent, je fis de nouveaux efforts, et, suspendant tout autre exercice, je ne songeai plus qu’à la construction de cette petite machine que j’ai osé, Monseigneur, vous présenter, après l’avoir mise en état de faire, avec elle seule et sans aucun travail d’esprit, les opérations de toutes les parties de l’arithmétique, selon que je me l’étais proposé. C’est donc à vous, Monseigneur, que je devais ce petit essai, puisque c’est vous qui me l’avez fait faire; et c’est de vous aussi que j’en attends une glorieuse protection.
EXTRAIT:
A Monseigneur Le Chancelier
Monseigneur,
Si le public reçoit quelque utilité de l’invention que j’ai trouvée pour faire toutes sortes de règles d’arithmétique par une manière aussi nouvelle que commode, il en aura plus d’obligation à Votre Grandeur qu’à mes petits efforts, puisque je ne me saurais vanter que de l’avoir conçue, et qu’elle doit absolument sa naissance à l’honneur de vos commandements. Les longueurs et les difficultés des moyens ordinaires dont on se sert m’ayant fait penser à quelque secours plus prompt et plus facile, pour me soulager dans les grands calculs où j’ai été occupé depuis quelques années en plusieurs affaires qui dépendent des emplois dont il vous a plu honorer mon père pour le service de sa Majesté en la haute Normandie, j’employai à cette recherche toute la connaissance que mon inclination et le travail de mes premières études m’ont fait acquérir dans les mathématiques; et après une profonde méditation, je reconnus que ce secours n’était pas impossible à trouver. Les lumières de la géométrie, de la physique et de la mécanique m’en fournirent le dessein, et m’assurèrent que l’usage en serait infaillible si quelque ouvrier pouvait former l’instrument dont j’avais imaginé le modèle. Mais ce fut en ce point que je rencontrai des obstacles aussi grands que ceux que je voulais éviter, et auxquels je cherchais un remède. N’ayant pas l’industrie de manier le métal et le marteau comme la plume et le compas, et les artisans ayant plus de connaissance de la pratique de leur art que des sciences sur lesquelles il est fondé, je me vis réduit à quitter toute mon entreprise, dont il ne me revenait que beaucoup de fatigues, sans aucun bon succès. Mais, Monseigneur, Votre Grandeur ayant soutenu mon courage, qui se laissais aller, et m’avant fait la grâce de parler du simple crayon que mes amis vous avaient présenté en des termes qui me le firent voir tout autre qu’il ne m’avais paru auparavant, avec les nouvelles forces que vos louanges me donnèrent, je fis de nouveaux efforts, et, suspendant tout autre exercice, je ne songeai plus qu’à la construction de cette petite machine que j’ai osé, Monseigneur, vous présenter, après l’avoir mise en état de faire, avec elle seule et sans aucun travail d’esprit, les opérations de toutes les parties de l’arithmétique, selon que je me l’étais proposé. C’est donc à vous, Monseigneur, que je devais ce petit essai, puisque c’est vous qui me l’avez fait faire; et c’est de vous aussi que j’en attends une glorieuse protection.