Author: | François de Malherbe | ISBN: | 1230000222029 |
Publisher: | François de Malherbe | Publication: | March 1, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | François de Malherbe |
ISBN: | 1230000222029 |
Publisher: | François de Malherbe |
Publication: | March 1, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
EXTRAIT:
II
STANCES.
Cette pièce, adressée à une dame de Provence dont on ignore le nom, fut publiée
d'abord dans le Temple d'Apollon (Rouen, l611), recueil que nous n'avons pu nous
procurer, puis dans le Cabinet des Muses (1619). Elle ne reparut ensuite, et
très-incorrectement, que dans l'édition de Saint-Marc, qui l'a donnée avec
raison comme composée avant le mois de juin 1586. En effet, dans
l'avant-dernière strophe, le poëte, alors en Provence, fait allusion à son
protecteur, Henri d'Angoulème, dont nous venons de parler, lequel fut tué à Aix
par Philippe Altoviti, baron de Castellane, le 2 juin 1586 (voyez à cette date
le Journal de l'Estoile}.
Si des maux renaissants avec ma patience
N'ont pouvoir d'arrêter un esprit si hautain,
Le temps est médecin d'heureuse expérience;
Son remède est tardif, mais il est bien certain.
Le temps à mes douleurs promet une allégeance, 5
Et de voir vos beautés se passer quelque jour;
Lors je serai vengé, si j'ai de la vengeance
Pour un si beau sujet pour qui j'ai tant d'amour.
Vous aurez un mari sans être guère aimée,
Ayant, de ses desirs amorti le flambeau; 10
Et de cette prison de cent chaînes fermée
Vous n'en sortirez point que par l'huis du tombeau.
Tant de perfections qui vous rendent superbe,
Les restes du mari, sentiront le reclus;
Et vos jeunes beautés floriront comme l'herbe, 15
Que l'on a trop foulée et qui ne fleurit plus.
EXTRAIT:
II
STANCES.
Cette pièce, adressée à une dame de Provence dont on ignore le nom, fut publiée
d'abord dans le Temple d'Apollon (Rouen, l611), recueil que nous n'avons pu nous
procurer, puis dans le Cabinet des Muses (1619). Elle ne reparut ensuite, et
très-incorrectement, que dans l'édition de Saint-Marc, qui l'a donnée avec
raison comme composée avant le mois de juin 1586. En effet, dans
l'avant-dernière strophe, le poëte, alors en Provence, fait allusion à son
protecteur, Henri d'Angoulème, dont nous venons de parler, lequel fut tué à Aix
par Philippe Altoviti, baron de Castellane, le 2 juin 1586 (voyez à cette date
le Journal de l'Estoile}.
Si des maux renaissants avec ma patience
N'ont pouvoir d'arrêter un esprit si hautain,
Le temps est médecin d'heureuse expérience;
Son remède est tardif, mais il est bien certain.
Le temps à mes douleurs promet une allégeance, 5
Et de voir vos beautés se passer quelque jour;
Lors je serai vengé, si j'ai de la vengeance
Pour un si beau sujet pour qui j'ai tant d'amour.
Vous aurez un mari sans être guère aimée,
Ayant, de ses desirs amorti le flambeau; 10
Et de cette prison de cent chaînes fermée
Vous n'en sortirez point que par l'huis du tombeau.
Tant de perfections qui vous rendent superbe,
Les restes du mari, sentiront le reclus;
Et vos jeunes beautés floriront comme l'herbe, 15
Que l'on a trop foulée et qui ne fleurit plus.