Mannish Boy

du rock'n roll dans nos provinces

Fiction & Literature, Literary Theory & Criticism
Cover of the book Mannish Boy by Michel Brosseau, publie.net
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Author: Michel Brosseau ISBN: 9782814550452
Publisher: publie.net Publication: March 12, 2008
Imprint: publie.net Language: French
Author: Michel Brosseau
ISBN: 9782814550452
Publisher: publie.net
Publication: March 12, 2008
Imprint: publie.net
Language: French

Les ingrédients, on les a tous.

Si 1/100 des personnes concernées par ce texte se le procuraient, l’année publie.net serait royale, ô combien.

Roman d’apprentissage : on commence la fac, et puis vient la transition vers le monde adulte – non, il garde les rêves, la preuve – mais salarié. Voir Choses de Perec, pour la génération précédente.

Mais âge de l’amplification électrique : il y a populaire dans pop, et si de la révolution anglaise on garde les paroles, on les braille comme là-bas on s’imagine qu’ils les braillent (Let there be sound, let there be guitar, tel ther be rock), c’est le parquet de bal des villages qu’envahissent les guitares et les projecteurs, dans la périphérie de nos villes de province – pas forcément Orléans où vit et enseigne Michel Brosseau, plus à l’ouest, tiens, Angers ferait l’affaire...

Et amplification des excès de toujours : les joints circulent, et l’alcool ça n’a pas bien changé.

Amplification parce que période de mutation : vieille société rurale qui ne se résigne pas à ses habits urbains. Que le fils entre à l’université et puisse enseigner, c’est le symbole par excellence. Et lui il ne le comprendrait pas ?

Alors il y a friction. Dans le poids social qui s’exprime par clichés et allusions, dans les repas du dimanche, dans la vieille reconduction des hiérarchies, c’est toute cette société qu’on surprend en train de se changer d’habits : l’usine, les rocades, les immeubles sont déjà là, en filigrane, et donnent le plein sens à ce qui s’exprime par cette soirée avec alcool et musique, en lieu indéterminé, comme si cette cassure violente on la convoquait exprès, et peu importe où elle surgisse : voir la fin des Vies minuscules de Michon, même époque, même terroir, vers le père Foucaud...

Amplification de la langue : on a entendu la prose par le polar américain (pas un hasard, vous le verrez, que Michel Brosseau écrive et publie des polars), et par le majestueux trois points de Céline. Langue d’exclamation, acceptant alors les compressions, la totalité des strates de l’argot urbain aux proverbes ruraux.

Oui, le narrateur enlèvera sa peau de rébellion et deviendra enseignant. Mais si c’est cet excès, alors traversé, qui aide à vivre ? Du même fouet que le concert rock amateur et ses approximations, c’est le narrateur et ses approximations qui se rend, pour vrai de vrai, chez Julien Gracq – juste en voisin. Et c’est une des bascules les plus réussies de ce texte.

Mannish Boy est aussi un grand blues traditionnel, repris...

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Les ingrédients, on les a tous.

Si 1/100 des personnes concernées par ce texte se le procuraient, l’année publie.net serait royale, ô combien.

Roman d’apprentissage : on commence la fac, et puis vient la transition vers le monde adulte – non, il garde les rêves, la preuve – mais salarié. Voir Choses de Perec, pour la génération précédente.

Mais âge de l’amplification électrique : il y a populaire dans pop, et si de la révolution anglaise on garde les paroles, on les braille comme là-bas on s’imagine qu’ils les braillent (Let there be sound, let there be guitar, tel ther be rock), c’est le parquet de bal des villages qu’envahissent les guitares et les projecteurs, dans la périphérie de nos villes de province – pas forcément Orléans où vit et enseigne Michel Brosseau, plus à l’ouest, tiens, Angers ferait l’affaire...

Et amplification des excès de toujours : les joints circulent, et l’alcool ça n’a pas bien changé.

Amplification parce que période de mutation : vieille société rurale qui ne se résigne pas à ses habits urbains. Que le fils entre à l’université et puisse enseigner, c’est le symbole par excellence. Et lui il ne le comprendrait pas ?

Alors il y a friction. Dans le poids social qui s’exprime par clichés et allusions, dans les repas du dimanche, dans la vieille reconduction des hiérarchies, c’est toute cette société qu’on surprend en train de se changer d’habits : l’usine, les rocades, les immeubles sont déjà là, en filigrane, et donnent le plein sens à ce qui s’exprime par cette soirée avec alcool et musique, en lieu indéterminé, comme si cette cassure violente on la convoquait exprès, et peu importe où elle surgisse : voir la fin des Vies minuscules de Michon, même époque, même terroir, vers le père Foucaud...

Amplification de la langue : on a entendu la prose par le polar américain (pas un hasard, vous le verrez, que Michel Brosseau écrive et publie des polars), et par le majestueux trois points de Céline. Langue d’exclamation, acceptant alors les compressions, la totalité des strates de l’argot urbain aux proverbes ruraux.

Oui, le narrateur enlèvera sa peau de rébellion et deviendra enseignant. Mais si c’est cet excès, alors traversé, qui aide à vivre ? Du même fouet que le concert rock amateur et ses approximations, c’est le narrateur et ses approximations qui se rend, pour vrai de vrai, chez Julien Gracq – juste en voisin. Et c’est une des bascules les plus réussies de ce texte.

Mannish Boy est aussi un grand blues traditionnel, repris...

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