Author: | Amédée Achard | ISBN: | 1230000258205 |
Publisher: | Largau | Publication: | August 6, 2014 |
Imprint: | Language: | French |
Author: | Amédée Achard |
ISBN: | 1230000258205 |
Publisher: | Largau |
Publication: | August 6, 2014 |
Imprint: | |
Language: | French |
Extrait du livre :
Parmi les villages que les jeux de la fantaisie et de la spéculation ont élevés aux environs de Paris, il n'en est peut-être pas de plus joli et de plus frais que Maisons. La mode l'a un peu gâté en multipliant les jardins et les cottages ; mais elle n'a pu détruire ni la beauté de la Seine qui le côtoie, ni la majesté royale des avenues qui l'entourent. De longues allées bordées de grands arbres percent le parc dans toutes les directions, et laissent voir, derrière un rideau tremblant de feuillage, des pavillons et des villas dans lesquels le luxe des propriétaires, gens de finance pour la plupart, a prodigué mille recherches coûteuses ; mais aux premiers souffles de la bise, les hôtes frileux de ces habitations coquettes disparaissent : on ne voit plus personne à Maisons, si ce n'est dans le village, qu'un pli de terrain dérobe aux oisifs de l'été.
Cependant une de ces villas était encore habitée vers la fin du mois de novembre 184... Cette villa, située en plein champ à l'extrémité du parc et du côté de la Seine, se composait d'un seul corps de logis bâti au milieu d'un jardin clos de haies vives. Tout blanc et percé de fenêtres à persiennes vertes, ce corps de logis était élevé d'un étage sur rez-de-chaussée. Il avait l'air propre et honnête, et semblait destiné au logement de quelque bon rentier retenu à Maisons par l'énergie de ses goûts champêtres. Le jardin, planté de légumes et d'arbres fruitiers assez mal venus, était divisé en petits compartiments, dont le buis dessinait les contours anguleux. Une tonnelle, un banc de bois et quelques peupliers encore jeunes, en complétaient la décoration.
Ce petit domaine était connu dans le pays sous le nom de la Maison-Blanche.
Il pouvait bien avoir en tout une étendue d'un demi-arpent ; mais, la porte de son jardin passée, le propriétaire de la Maison-Blanche avait autour de lui des promenades à fatiguer les jambes d'un écolier. Une grande prairie le séparait de la Seine ; le parc de Maisons, avec ses bois épais, était là-bas, derrière la tonnelle, et plus loin, fermée par un grand mur qui court sous un bouquet d'ormes et de tilleuls, la forêt de Saint-Germain.
L'hôte de la Maison-Blanche était alors un jeune homme qui pouvait avoir une trentaine d'années et qu'on appelait Georges de Francalin.
Extrait du livre :
Parmi les villages que les jeux de la fantaisie et de la spéculation ont élevés aux environs de Paris, il n'en est peut-être pas de plus joli et de plus frais que Maisons. La mode l'a un peu gâté en multipliant les jardins et les cottages ; mais elle n'a pu détruire ni la beauté de la Seine qui le côtoie, ni la majesté royale des avenues qui l'entourent. De longues allées bordées de grands arbres percent le parc dans toutes les directions, et laissent voir, derrière un rideau tremblant de feuillage, des pavillons et des villas dans lesquels le luxe des propriétaires, gens de finance pour la plupart, a prodigué mille recherches coûteuses ; mais aux premiers souffles de la bise, les hôtes frileux de ces habitations coquettes disparaissent : on ne voit plus personne à Maisons, si ce n'est dans le village, qu'un pli de terrain dérobe aux oisifs de l'été.
Cependant une de ces villas était encore habitée vers la fin du mois de novembre 184... Cette villa, située en plein champ à l'extrémité du parc et du côté de la Seine, se composait d'un seul corps de logis bâti au milieu d'un jardin clos de haies vives. Tout blanc et percé de fenêtres à persiennes vertes, ce corps de logis était élevé d'un étage sur rez-de-chaussée. Il avait l'air propre et honnête, et semblait destiné au logement de quelque bon rentier retenu à Maisons par l'énergie de ses goûts champêtres. Le jardin, planté de légumes et d'arbres fruitiers assez mal venus, était divisé en petits compartiments, dont le buis dessinait les contours anguleux. Une tonnelle, un banc de bois et quelques peupliers encore jeunes, en complétaient la décoration.
Ce petit domaine était connu dans le pays sous le nom de la Maison-Blanche.
Il pouvait bien avoir en tout une étendue d'un demi-arpent ; mais, la porte de son jardin passée, le propriétaire de la Maison-Blanche avait autour de lui des promenades à fatiguer les jambes d'un écolier. Une grande prairie le séparait de la Seine ; le parc de Maisons, avec ses bois épais, était là-bas, derrière la tonnelle, et plus loin, fermée par un grand mur qui court sous un bouquet d'ormes et de tilleuls, la forêt de Saint-Germain.
L'hôte de la Maison-Blanche était alors un jeune homme qui pouvait avoir une trentaine d'années et qu'on appelait Georges de Francalin.