Ernestine

Fiction & Literature, Classics, Romance
Cover of the book Ernestine by Marquis de Sade, Largau
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Author: Marquis de Sade ISBN: 1230000253662
Publisher: Largau Publication: July 20, 2014
Imprint: Language: French
Author: Marquis de Sade
ISBN: 1230000253662
Publisher: Largau
Publication: July 20, 2014
Imprint:
Language: French

Extrait du livre :

Après l’Italie, l’Angleterre et la Russie, peu de pays en Europe me paraissaient aussi curieux que la Suède ; mais si mon imagination s’allumait au désir de voir les contrées célèbres dont sortirent autrefois les Alaric, les Attila, les Théodoric, tous ces héros enfin qui, suivis d’une foule innombrable de soldats, surent apprécier l’aigle impérieux dont les ailes aspiraient à couvrir le monde, et faire trembler les Romains aux portes mêmes de leur capitale ; si d’autre part mon âme brûlait du désir de s’enflammer dans la patrie des Gustave Vasa, des Christine et des Charles XII... tous trois fameux dans un genre bien différent sans doute, puisque l’un [Gustave Vasa, ayant vu que le clergé romain, naturellement despote et séditieux, empiétait sur l’autorité royale et ruinait le peuple par ses vexations ordinaires, quand on ne le morigène pas, introduisit le luthéranisme en Suède, après avoir fait rendre au peuple les biens immenses que lui avaient dérobés les prêtres.] s’illustra par cette philosophie rare et précieuse dans un souverain, par cette prudence estimable qui fait fouler aux pieds les systèmes religieux, quand ils contrarient et l’autorité du gouvernement à laquelle ils doivent être subordonnés, et le bonheur des peuples, unique objet de la législation ; la seconde par cette grandeur d’âme qui fait préférer la solitude et les lettres au vain éclat du trône... et le troisième par ces vertus héroïques, qui lui méritèrent à jamais le surnom d’Alexandre ; si tous ces différents objets m’animaient, dis-je, combien ne désirais-je pas, avec plus d’ardeur encore, d’admirer ce peuple sage, vertueux, sobre et magnanime, qu’on peut appeler le modèle du Nord !
 Ce fut dans cette intention que je partis de Paris le 20 juillet 1774, et, après avoir traversé la Hollande, la Westphalie et le Danemark, j’arrivai en Suède vers le milieu de l’année suivante.

Au bout d’un séjour de trois mois à Stockholm, mon premier objet de curiosité se porta sur ces fameuses mines, dont j’avais tant lu de descriptions, et dans lesquelles j’imaginais rencontrer peut-être quelques aventures semblables à celles que nous rapporte l’abbé Prévost, dans le premier volume de ses anecdotes ; j’y réussis... mais quelle différence !...
 

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Extrait du livre :

Après l’Italie, l’Angleterre et la Russie, peu de pays en Europe me paraissaient aussi curieux que la Suède ; mais si mon imagination s’allumait au désir de voir les contrées célèbres dont sortirent autrefois les Alaric, les Attila, les Théodoric, tous ces héros enfin qui, suivis d’une foule innombrable de soldats, surent apprécier l’aigle impérieux dont les ailes aspiraient à couvrir le monde, et faire trembler les Romains aux portes mêmes de leur capitale ; si d’autre part mon âme brûlait du désir de s’enflammer dans la patrie des Gustave Vasa, des Christine et des Charles XII... tous trois fameux dans un genre bien différent sans doute, puisque l’un [Gustave Vasa, ayant vu que le clergé romain, naturellement despote et séditieux, empiétait sur l’autorité royale et ruinait le peuple par ses vexations ordinaires, quand on ne le morigène pas, introduisit le luthéranisme en Suède, après avoir fait rendre au peuple les biens immenses que lui avaient dérobés les prêtres.] s’illustra par cette philosophie rare et précieuse dans un souverain, par cette prudence estimable qui fait fouler aux pieds les systèmes religieux, quand ils contrarient et l’autorité du gouvernement à laquelle ils doivent être subordonnés, et le bonheur des peuples, unique objet de la législation ; la seconde par cette grandeur d’âme qui fait préférer la solitude et les lettres au vain éclat du trône... et le troisième par ces vertus héroïques, qui lui méritèrent à jamais le surnom d’Alexandre ; si tous ces différents objets m’animaient, dis-je, combien ne désirais-je pas, avec plus d’ardeur encore, d’admirer ce peuple sage, vertueux, sobre et magnanime, qu’on peut appeler le modèle du Nord !
 Ce fut dans cette intention que je partis de Paris le 20 juillet 1774, et, après avoir traversé la Hollande, la Westphalie et le Danemark, j’arrivai en Suède vers le milieu de l’année suivante.

Au bout d’un séjour de trois mois à Stockholm, mon premier objet de curiosité se porta sur ces fameuses mines, dont j’avais tant lu de descriptions, et dans lesquelles j’imaginais rencontrer peut-être quelques aventures semblables à celles que nous rapporte l’abbé Prévost, dans le premier volume de ses anecdotes ; j’y réussis... mais quelle différence !...
 

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